En octobre dernier, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, avait fait part de ses doutes autour du programme Eurodrone, alors que l’OCCAR, qui pilote le programme européen, avait reconnu un nouveau retard d’un an, pour la livraison des premiers systèmes.
Le fait est, bientôt dix ans après le début de ce programme qui rassemble la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, celui-ci n’a toujours pas entamé la construction d’un prototype, et les retards accumulés viennent à présent menacer la pérennité de certaines capacités opérationnelles critiques de leurs forces armées.
C’est dans ce contexte que la DGA vient de signifier un contrat pour la réalisation d’une étude autour du drone Aarok, développé par la société française Turgis et Gaillard, concernant le potentiel d’utilisation sans certification de l’appareil, qui doit effectuer son premier vol en 2025.
Performant, bien moins onéreux et disponible plus rapidement que l’Eurodrone, l’Aarok pourrait dès lors représenter une alternative pour les forces aériennes françaises, afin de prendre le relais des MQ-9 Reaper américains actuellement en service.
Mais dans une telle hypothèse, que faire de Eurodrone, sachant que selon le ministre des Armées, « quitter le programme couterait aussi cher que de le mener à son terme » ? Une option, parmi d’autres, serait d’employer la configuration spécifique de ce système, pour une mission appelée à devenir de plus en plus importante : la patrouille maritime.
Sommaire
L’Eurodrone n’arrivera pas avant 2031
On le sait, à présent, les Eurodrones n’arriveront dans les unités qu’à partir de 2031, soit avec 6 ans de retard vis-à-vis du plan initial qui, en 2016, prévoyait une entrée en service pour 2025.
Pire encore, à cette date, la construction du premier prototype n’aura pas débuté, alors que le premier vol de l’appareil n’est à présent pas attendu avant 2028. Ceci pose évidemment de sérieux problèmes en termes de planification, pour les forces aériennes devant mettre en œuvre le nouveau système, ce d’autant que, depuis, la guerre en Ukraine a mis en évidence la grande vulnérabilité des drones MALE en environnement de haute intensité.
Ainsi, de l’aveu même du Chef d’état-major de l’Armée de terre, si l’Eurodrone devrait arriver, dès 2031, prêt à l’emploi, avec ses certificats de navigabilité, tel qu’attendu depuis 2016, force est de reconnaitre que les besoins ont changé entre temps.
L’Eurodrone devait initialement reprendre les missions du Reaper américain, et des drones MALE de même type, en apportant des capacités de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, y compris en espace réglementé, ainsi que frappe au sol.
Pour répondre aux exigences de l’ensemble des participants au programme, l’Eurodrone a été doté d’une configuration bimoteur, et d’importantes dimensions, lui permettant de ternir l’air pendant 18 à 40 heures (selon la charge, la vitesse et l’altitude), avec une vitesse de croisière élevée de 500 km/h, à une altitude jusqu’à 13.700 mètres, avec plus de 2 tonnes d’équipement et d’armement.
Mais ces performances ne se sont pas construites sans que l’appareil prenne de la masse, et voit ses couts s’envoler. Ainsi, l’Eurodrone a une masse maximale au décollage de 11 tonnes, deux fois plus importante que celle du MQ-9, et le prix du programme est aujourd’hui fixé à 7,1 Md€, pour soixante drones, dont douze sont destinés à la France pour former 4 systèmes.
Le drone MALE Aarok devient une option crédible pour les forces armées françaises
Présenté pour la première lors du salon du Bourget de 2023, le drone MALE Aarok, développé par la société Turgis et Gaillard, est, en quelque sorte, l’opposé en tout du programme Eurodrone.
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Il serait peut etre possible de faire une version HALE en augmentant la longueur des ailes et peut etre intégrer un systeme d enrichissment en oxygene des moteurs pour atteindre le 20000 ou 23000m, ce serait un excellent systeme de detection d’avions furtifs.
Les statistiques concernant les partenariats avec l’Allemagne qui débouchent sur quelque chose de viable et de réelles capacités opérationnelles, c’est dramatique. Quand va-t-on accepter la réalité politique européenne et le fait que nos voisins allemands sont nos concurrents plus que nos partenaires ? Je ne leur en veux même plus tant notre naïveté ou notre déni devient coupable.
je suis interloqué par le prix estimé de ce drone qui devrait coûter (si cela ne dérape pas encore) 120 millions euros en 2031. OUPS comme dirait ma fille. il me semble qu’il devait plutot se situer aux alentours des 60 millions au départ si je le rappelle bien. en fait on va essayer de recycler un MACHIN ( chose bizarre n’ayant pas d’utilité définie) qui apparait aujourd’hui dejà dépassé , en le transformant en PATMAR. pour en faire un PATMAR il va falloir beaucoup de transformations qui vont couter encore 10,20, 30 millions par appareil, ce qui portera l’affaire à 150 millions. il vaudrait autant acheter 2 avions PATMAR de chez dassault ce serait plus rentable pour la marine. d’ailleurs quel est le prix d’un sea gardian américain aujourd’hui ? soyons sérieux l’armée de terre se retrouve enbringuée dans une coopération pourrie (com d’hab) et elle essaye de refiler le bébé à la marine, qui c’est vrai a tellement de pognon quelle pourra lacher 1.8 milliards pour 12 drones quelle ne voulait pas et qui au bout du compte lui mangera tous les crédits prévus sur cette mission. quand va t’on arrêter ces coopérations qui ne débouchent sur rien ou pas grand chose et coutent un pognon de DINGUE.
Ce n’est pas le prix du drone , mais le prix du système complet (avec la station de contrôle etc), ainsi que toute la R&D, et la très longue, fastidieuse et onéreuse procédure de certification. C’est bien pour cela qu’ils essaient de l’éviter concernant l’Aarok.
oui mais cela au final plombera les finances de la marine pour un produit dépassé.
Certaines illustration diffusées par Turgis & Gaillard font apparaître l’AAROK en milieu maritime, arborant la cocarde de l’aéronavale, ce qui laisse présager des ambitions en matière de PATMAR ou du moins SURMAR.
Concernant l’AAROK, cet article fait plaisir à lire, et donne raison aux quelques industriels non étatiques(du moins le peu qu’ils restent) de ne rien lacher. En revanche, j’ai bien du mal à comprendre cette obsession a vouloir s’accrocher à tout prix au partenariat avec nos voisins européens, alors que certains d’entre eux s’attaquent constamment, avec succès, à l’industrie française.
L’ AAROK n’échappe pas aux retards, puisque Mr Gaillard prévoyait lors du dernier salon du Bourget, le premier vol entre la fin 2023 et le début 2024.
Ce premier vol se fera d’ailleurs avec un pilote à bord afin de faciliter la procédure de certification.
( les appareils de série ne seront pas équipés d’un cockpit)