La plus grande vulnérabilité du F-35 a-t-elle été découverte par la Chine ?
Le F-35 représente, aujourd’hui, un des systèmes d’arme les plus craints par l’Armée Populaire de Libération chinoise, en particulier dans l’hypothèse d’une opération militaire contre ou autour de Taïwan. Pour y faire face, l’APL a déployé, ces dernières années, des radars basses fréquences, comme le JY-27A terrestre, dont une version navale équipe également les nouveaux destroyers Type 052DL.
Les chercheurs du très réputé Institut d’optique, de mécanique fine et de physique de Changchun, ou CIOMP, se sont visiblement emparés du sujet, eux aussi. Ces derniers ont, en effet, publié les conclusions d’une étude portant sur le potentiel de détection d’un système infrarouge travaillant sur certaines plages de fréquences, pour détecter le chasseur américain à grande distance.
Celles-ci montrent qu’en embarquant un tel système sur un drone stratosphérique, il serait alors capable de détecter une F-35 à très grande distance atteignant 1,800 km, ouvrant la porte à la réalisation d’un Kill Chain longue distance, celle-là même qui serait indispensable à la mise en œuvre des nouveaux missiles antiaériens chinois à longue portée, comme le PL-17 et le futur PL-XX, y compris contre le F-35 américain.
Sommaire
Le F-35 est effectivement un appareil très difficile à détecter en secteur frontal, y compris en infrarouge
La France a longtemps voulu se convaincre de l’intérêt temporaire de la furtivité, face aux contraintes qu’elle imposait à un avion de combat. Même l’Armée de l’air estimait, dans les années 90, que celle-ci n’offrirait qu’un avantage transitoire, donc dispensable, alors que les senseurs et capacités de traitement numérique, parviendraient à passer outre celle-ci, en une ou deux décennies.

La prédiction française ne s’est que partiellement réalisée. En effet, pour atteindre la furtivité visée, le F-35 est devenu un appareil complexe, très onéreux, difficile à maintenir et doté de performances sensiblement inférieures à celles des autres avions de combat du moment.
Toutefois, et même si certains radars basse fréquence offrent, à présent, des solutions de détection plus efficaces face aux avions furtifs comme le F-35, ceux-ci continuent, vingt ans plus tard, de bénéficier d’une plus-value opérationnelle sensible, en particulier pour certaines missions comme la suppression des défenses adverses, tout en se montrant très efficace en air-air.
En réalité, le F-35 demeure, aujourd’hui, un appareil qu’il est très difficile de détecter, en particulier en secteur frontal, que ce soit en mode radar, mais aussi en infrarouge, le revêtement employé lui confèrant une discrétion accentuée, y compris dans ce domaine, face aux IRST traditionnels.
Cet avantage ne se limite pas uniquement à la détection initiale et au suivi. En effet, si un missile à longue portée était lancé contre un F-35, en secteur frontal, celui-ci devrait activer son autodirecteur qu’à proximité de l’appareil, pour être en mesure de le détecter, qu’il s’agisse d’un guidage terminal infrarouge ou électromagnétique, ce d’autant que les autodirecteurs radars travaillent, le plus souvent, sur des longueurs d’ondes très courtes, celles-là mêmes contre lesquelles la furtivité de l’appareil est optimisée.
Les ingénieurs chinois annoncent pouvoir détecter un F-35 à 350 km en secteur frontal, et 1800 km en secteur arrière.
Pour y faire face, et en particulier pour prendre l’avantage sur les F-35 américains, australiens, voire japonais, les ingénieurs chinois ont déployé plusieurs parades, comme le radar AESA JY-27A, qui fonctionne en mode VHF, et qui a été spécialement conçu pour détecter et suivre les appareils furtifs, en s’appuyant sur les phénomènes de résonance qui apparaissent entre les plans verticaux et horizontaux, en fréquence métrique.

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Je note en passant que les vues d’artiste du SCAF montrent un avion à double dérive, certes très inclinées, et qu’il serait peut-être temps de reconsidérer cela au vu des progrès des radars à basse fréquence. A noter qu’une pure aile delta vient aussi avec ses difficultés: tout le monde connait les difficulté de stabilité longitudinale des deltas pures, mails il ne faut pas oublier la difficulté à faire de l’interférométrie dans le plan vertical pour la guerre électronique. Et je suis sûr qu’il y en a plein d’autres que je ne connais pas !
Pour ce qu’on sait des capacités des armées américaines, ils n’auraient pas les moyens d’emmener vers Taiwan une quantité de F35 qui soit inquiétante pour la Chine continentale. Il s’agirait plutôt la de propagande concernant une course à la technologie, me semble t’il (je ne prétend pas avoir la science infuse), mais il semble que aujourd’hui, inquiéter la Chine sur son territoire soit désormais hors de portée pour les USA… Les conclusions pour Taïwan se tirent d’elles mêmes.
Par contre, je ne vois pas l’intérêt de l’APL de diffuser ce genre de résultat.
Ne vaudrait-il pas mieux le garder sous le coude pour conserver un avantage ?
Je vois pas comment les Chinois pourraient détecter plus facilement un F35 alors même qu’il n’ont jamais été face à face , il semble que les américains rendent avec des dispositifs leurs avions furtifs plus visibles en temps de paix.
Bonjour, Alex57052.
Excusez mon ignorance, mais si il est possible de modifier la furtivité par hard/soft, cela signifie que l’on peut « transformer » les ondes radars côté aéronef avant de les renvoyer au radar ?
Oui, en temps de paix, des déflécteurs radars, sont ajoutés sur l’appareil pour augmenter sa signature radar. Il peut aussi émettre des ondes radars supplémentaires électroniquement, le but étant que des adversaires potentiels ne puissent pas connaître la signature réel de l’appareil.
merci
il y a quelques années j’ai vu un article parlant d’un prototype de radar Français le nostradamus (Onera) qui était capable de détecter les avions furtifs à très longue distance
Pourriez vous me le confirmer et si c’est toujours d’actualité ?
en effet, le nostradamus est ce qu’on appel un radar trans-horizon. Il est effectivement capable de détecter à très grande distance, des avions y compris furtifs, en utilisant la réflexion atmosphérique pour aller au-delà de la ligne de visée. Cependant, ces radars sont très très imprecis, ne donnant qu’une indication de la position de l’appareil. Impossible, avec ce type d’équipement, de produire une solution de tir pour un missile.
Merci pour votre réponse.
une visibilité à 1800 km depuis une altitude de 20km, compte tenu de la rotondité de la terre, nécessite que la cible (le F35) soit à plus de 100 km d’altitude. c’est peu probable …
Excellente remarque. Cela dit, si les drones stratosphériques évoluent aujourd’hui et 20 et 25 km, des efforts sont faits pour les amener encore plus haut. Il s’agit ici de la distance de calcul maximale, hors ligne de visée.
En tenant compte de ce facteur, la portée de détection en secteur arrière skin f-35 évoluant 10,000 m se limite à 830 km, c’est déjà pas mal.
Avec les vitesses, 800 km, c’est 45 minutes à 1heure de vole de F35. C’est 8 minutes de vol à Mach 5.
Le réseau de capteurs passifs à haute altitude avec des pseudolytes semble intéressant. Reste quand même à résoudre les pb de capacité d’emprt. Le Zéphyr n’emportait presque rien.