samedi, septembre 6, 2025

L’Armée de terre française va-t-elle acquérir des LRM Pinaka auprès de l’Inde ?

Depuis plusieurs semaines, circulait à bas bruits une rumeur concernant la possible acquisition, de LRM Pinaka indiens, par l’Armée de terre française, un lance-roquettes multiples conçu pour l’Armée indienne dans les années 80, afin de remplacer les BM-21 Grad soviétiques, dépassés par les modèles employés par l’armée pakistanaise.

La rumeur a pris une certaine substance, ces derniers jours, avec la confirmation faite par Ummalaneni Raja Babu, le directeur des missiles et systèmes stratégiques au sein de la DRDO, l’agence de l’armement indienne. Selon ses dires, « la France serait en négociations actives avec l’Inde au sujet du système Pinaka », alors qu’une démonstration aurait été organisée pour des officiels de l’Armée de terre il y a quelques mois, afin de démontrer la portée et la précision du système d’armes.

Pour l’heure, Paris demeure discret autour de ce sujet. Toutefois, de nombreuses questions se posent, concernant les raisons qui pourraient amener Paris à se tourner vers le système indien qui, s’il est économique et performant, dans sa gamme, est toutefois, à ce jour, moins versatile que les systèmes israéliens ou américains, déjà retenus par plusieurs armées européennes. Alors, le LRM Pinaka indien, serait-il un bon choix pour l’Armée de terre, ou un choix imposé par des facteurs extérieurs ?

Le LRM Pinaka indien comme solution économique pour augmenter la puissance de feu de l’Armée de terre française

Conçu à partir du début des années 80 par le Defense Research @ Development Organisation, ou DRDO, le Lance-roquette multiple, ou LRM Pinaka, est entré en service en 1994 au sein des armées indiennes. Monté sur un camion Tatra 8×8, celui-ci emportait 12 roquettes à longue portée de 122 mm et 214 mm, d’une portée de 45 km, soit des performances comparables au M270 employé en occident à la même époque.

LRM Pinaka Inde
LRM PInaka de l’Armée indienne sur camion tatra 8×8 – Le Pinaka peut tirer ses douzes roquettes en 44 secondes, pour atteindre une cible à 90 km de distance.

Au cours des années 2000, le DRDO entama la modernisation de son système, pour créer le Pinaka Mk2, voyant notamment sa portée atteindre 70 km, puis une précision accrue par l’intégration du système de navigation inertielle à gyro-laser Sigma 30 du français Sagem, qui équipe également le canon Caesar, à partir de 2010.

Le système équipe aujourd’hui 4 régiments d’artillerie de l’Armée de terre indienne, pour plus de 72 systèmes en service, avec l’objectif d’atteindre, à terme, 22 régiments équipés de MK1 et MK2, soit presque 400 systèmes. En 2022, l’Arménie, alliée proche de New Delhi, mais aussi de Paris, annonça la commande de quatre batteries, toutes livrées en moins d’une année.

La France, pour sa part, s’intéresserait à la version Pinaka MK-2 ER, d’une portée de 90 km, soit 20 km de plus que la portée actuelle des 7 Lance-roquettes Unitaires encore en service, dont la prolongation, après 2027, pose d’importants problèmes à l’Armée de terre.

Pour celle-ci, le LRM Pinaka peut donc représenter une solution potentielle à très court terme, à la vue des délais de livraison à l’Arménie, pour accroitre sensiblement la puissance de feu à moyenne portée de son artillerie, dans un environnement proche de celui du Caesar. En outre, le Pinaka est économique, coutant entre « 25 et 50% du prix du système HIMARS« , y compris pour ce qui concerne le prix des roquettes, d’un prix unitaire de 56,000 $, contre 100,000 $ pour le système américain.

De fait, les économies de crédits engendrées par l’acquisition de Pinaka, vis-à-vis d’un nombre équivalent de l’HIMARS et du PULS, au-delà du fait qu’il est très peu probable, cela dit, que Paris se tourne vers Israël pour des équipements de défense, pourraient parfaitement être employées pour concevoir un véritable système LRM souverain de nouvelle génération.

Une solution répondant à l’urgence des besoins de l’Armée de terre

Le Pinaka semble donc représenter une alternative intéressante pour Paris, en particulier à court terme, et comme solution de transition. En effet, l’artillerie à longue portée et la frappe profonde ont montré leur intérêt opérationnel, en Ukraine. Dès lors, l’Armée de terre française, comme l’ensemble des armées européennes, ne peuvent se passer d’une telle capacité.

LRU Armée de terre française
les LRU encore en service sont trop usés et trop peu nombreux pour répondre aux besoins de puissance de feu à moyenne portée de l’Armée de terre aujourd’hui.

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10 Commentaires

  1. En complément, il ne faut pas oublier que trump est là pour 4 ans. Beaucoup de choses peuvent se passer. Il faut penser court terme d’une part et moyen terme d autre part. Là france ne peut patienter. L’ours russe est à nos portes…et l’aigle us vole vers d’autres cieux.

  2. Bjr à tous. Cette commande serait une bonne nouvelle de tout point de vue, commerciale pour les commandes indiennes et militaires pour la France. Nous pourrions développer sereinement notre solution souveraine et l’intégrer sur le même porteur.
    Cela ouvrirait également des perspectives pour le développement d un avion de combat franco-indien ainsi qu ‘un développement suivi d une commande de char leclerc evo.
    Nous devons voir loin afin de montrer aux européens que les relations gagnants-gagnants existent.
    Bien cordialement.

  3. Soit nous achetons sur etagere, avec les problèmes de limites existantes , d’interoperabilité , et de c0haînes logistiques .;
    Soit nous mettons un moteur Fr sur le Chassis Tatra, /voire sur Arquus, installons les systemes (INS ; Radio ,interfaces) developpons une gamme de munitions OTAN et longues portée.etc.et dans ce cas là ce n’est pas immediat ni aussi economique
    Nous devons passer plutôt une commande à minima sur étagère:pourmieux connaître, pouvoir evaluer un systeme reel ,ses force et ses faiblessee , satisfaire les demandes indiennes mais aussi decider d’un /programme de developpement seul ou en collaboration pour satisfaire nos besoins..nous partons de tres loin..et le LRU etait acheté déjà sur etagère..nous n’avons aucune compétence réelle sur l0es technos et l’emploi de ces matériels

  4. Bonjour,
    Il est dommage que vous n’ayez pas évoqué le principal défaut qu’aurait cette commande, à savoir le manque d’interopérabilité avec nos alliés européens et de l’OTAN. Nous serions en effet les seuls à employer ce matériel, qui tire en plus des roquettes d’un calibre différent du HIMARS ou du PULS. Donc impossible de mettre en commun les munitions ou la maintenance et production de pièces détachées, qui devraient donc venir d’Inde. Et il faudrait aussi voir comment l’intégrer dans la bulle SCORPION

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    • Bonne remarque. Cela dit, je ne suis pas bien persuadé que la situation serait meilleure avec l’himars ou le PULS. Certes, d’autres pays en ont. Mais il leur faudrait obtenir l’aval de washington ou Jérusalem, et si j’en juge par la guerre en Ukraine, le premier est très difficile, et le second, impossible.
      Notons aussi que la plupart des européens n’ont cure de ces questions, sinon ils n’auraient pas commandé le barak-m, le David sling, le tb-2, l’atmos etc etc…
      Donc je vois mal pourquoi nous serions les seuls à nous imposer ce genre de contraintes, surtout quand ils n’auraient y a 10 Md€ de contrats à la clé.

  5. Bon il y aura tout de même un travail de francisation/OTANisation à prévoir, non? Chassis (peut-être le même que le CAESAR pour faciliter la logistique), intégration ATLAS, radio contact et le reste des équipements Scorpion. Concernant les munitions, dans quelle mesure l’emploi d’une munition non-OTAN est un problème? J’ai l’impression qu’il y a une dépendance étroite entre lanceur et roquettes employables qui fait que l’interopérabilité des LRM est un peu relative …

  6. il semblerait logique, commercialement parlant, d’acheter ce matériel, ne serait ce qu’un renvoi d’ascenseur qui serait très apprécié en inde. de plus s’il est moitié moins cher , bonne affaire. que nous achètent les américains et israéliens, que dalle. nous avons une bonne relation avec l’inde , entretenons la, point .

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