Depuis son arrivée sur le marché, à la fin des années 2000, le F-35 Lighting II de l’américain Lockheed Martin, s’est imposé dans toutes les compétitions internationales auxquelles il a participé, des Pays-Bas en 2002, à la Finlande en 2022, en passant par la Belgique, la Suisse et le Canada.
Pire encore, l’appareil américain a été commandé par l’ensemble des pays autorisés par Washington à l’acquérir et qui ont les moyens de s’en doter, en dehors de la France et de la Suède, qui disposent de leurs propres appareils nationaux, de la Hongrie, dont on connait la proximité avec la Russie, et de l’Espagne, qui a le plus faible budget défense relatif à son PIB, au sein de l’OTAN, en dehors du cas particulier luxembourgeois.
Ainsi, les succès enregistrés ces dernières années par le Rafale français, et l’Eurofighter Typhoon européens, sur la scène internationale, n’ont été obtenus qu’auprès de pays n’étant pas autorisés à acquérir le chasseur furtif américain, réservé jusqu’à présent aux membres de l’OTAN, ainsi qu’à une poignée de nations de la sphère Pacifique très proches des États-Unis (Australie, Corée du Sud, Japon et Singapour).
Dès lors, lorsque Donald Trump et Pete Hegseth, le nouveau secrétaire à la Défense américain, multiplient, ces derniers jours, les ouvertures concernant la possible exportation du F-35, auprès de pays jusqu’ici privés de cette possibilité, les avionneurs européens s’inquiètent beaucoup…
Sommaire
Carton presque plein du F-35 sur son marché adressable export jusqu’en 2025
Depuis 15 ans, il est de bon ton, en France, de critiquer le F-35 américain, ainsi que les pays européens s’en étant dotés. Toutefois, les motifs de raillerie autour du chasseur américain, comme ses couts de possession très élevés, sa crainte des éclairs, sa mauvaise disponibilité ou encore la dépendance qu’il engendre vis-à-vis des États-Unis, sont peu à peu passés en sourdines, alors que l’appareil était choisi par 14 forces aériennes de l’OTAN, ainsi que par les quatre nations du théâtre pacifique autorisées à l’acquérir.
De fait, en dehors de quelques cas particuliers spécifiques, tels la France et la Suède, arcboutées sur leurs Rafale et Gripen, la Hongrie proche de la Russie, et l’Espagne au budget défense famélique, tous les pays ayant les moyens budgétaires de s’offrir le chasseur de Lockheed Martin, et qui étaient autorisés à le faire, ont passé commande de cet avion de combat américain, ou se sont engagés à la faire, au détriment du Rafale, du Typhoon et du Gripen, pourtant européens.
Même des pays disposant d’un avion de combat national, en l’occurrence l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne avec l’Eurofighter Typhoon, ont rejoint le programme américain, parfois sous la pression de Washington afin de demeurer au sein du programme de partage nucléaire de l’OTAN, alors que l’US Air Force refusait de qualifier le Typhoon, mais aussi le Super Hornet, pour transporter la nouvelle bombe nucléaire gravitationnelle américaine B61mod12.
Conséquence de cette situation unique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le marché adressable restant, pour le F-35, est aujourd’hui très réduit, se limitant à d’éventuelles hausses de format des flottes déjà acquises, et à l’inévitable arrivée de l’Espagne, pour remplacer ses Hornet et ses Harrier embarqués.
Inde, Émirats arabes unis, Arabie Saoudite…: Donald Trump et son administration multiplient les offres et ouvertures pour exporter le F-35
Bien évidemment, cette situation n’est pas satisfaisante pour Donald Trump, pour qui la signature de gros contrats de défense a toujours représenté un aboutissement politique, et un moyen de présenter avantageusement son action ainsi que ses qualités de négociateurs.
Il n’est donc en rien surprenant qu’à peine fut-il revenu dans le Bureau Ovale, celui-ci réactiva les négociations avec les Émirats arabes unis, avec lesquels il avait signé une commande pour 80 appareils, mais aussi des Growler de guerre électronique, et des drones MALE Reaper, le tout pour plus de 20 Md$, à quelques heures seulement de son départ de La Maison-Blanche le 5 janvier 2020.
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J’ajoute cette info lue dans The Print, publication indienne généralement bien renseignée:
Les négociations avec la France débuteront ce mois-ci pour un accord G2G portant sur un avion de combat multirôle et un accord sur le Rafale M.
L’accord MRFA portera sur le chasseur Rafale et impliquera que Dassault Aviation installe une chaîne d’assemblage final en Inde en partenariat avec un acteur de l’industrie de la défense:
New Delhi : L’Inde est susceptible d’entamer des négociations avec la France pour un accord de gouvernement à gouvernement (G2G) portant sur 114 avions de combat multirôles (MRFA) avec fabrication locale pour renforcer la force décroissante de l’armée de l’air, a appris ThePrint.
Si tout cela devait aboutir, gageons que l’Oncle Sam va rugir et que le futur du f5 sera assuré.
Oui, j’ai vu cette info. D’ailleurs, le journaliste indien qui en est à l’origine, demeure très prudent, ce qui est très rare. Visiblement, Dassault travaille New Delhi au corps à corps, à ce sujet, depuis plusieurs années, et a déjà procédé aux investissements clés, pour permettre de lui donner vie. D’ailleurs, on parle d’un accord intergouvernemental, et non d’une compétition. La Grande difficulté, à ce sujet, est de contourner HAL, l’industriel aéronautique d’état, qui a été au cœur de l’échec du premier contrat MRCA.
Nous verrons bien si cela se concrétise. Ce qui me donne de l’espoir, c’est de voir Trappier très offensif face aux députés, au sujet de SCAF par exemple, ce qui montre qu’il est en grande confiance, y compris pour prendre le contrepied des aspirations de l’Élysée. Cela laisse supposer qu’il en a sous le pied, pour se permettre une telle position.
Bien d’accord. HAL, Tata ou Adani pourraient vouloir leur part du gâteau et faire pression pour éviter une mainmise complète de Dassault. Cependant, l’IAF soutient cette solution. Croisons les doigts. Peut être seront ils engourdis compte tenu des délais indiens! Mais qui sait.
Un lien vers un article du groupe Mars publié dans la Tribune d’hier. Édifiant!
https://www.latribune.fr/idees/f-35-notre-avion-votre-probleme-1022620.html
bon on recapitule le scenario. dassault est engagé dans le develloppement du scaf avec l’allemagne et l’espagne. bon de dévelloppement au bout de 7 ans ,on a pas sorti grand chose du chapeau ? macron s’agace et commande à dassault l’etude et develloppement du F5, Olaf tourne son nez de dépit et fait la cour aux anglais.
saison 2 : olaf exit, merch (excusez s’il y a des fautes dans les noms) renoue avec macron qui voit enfin ses efforts semblés être récompensés. la dessus on déraperai du F5 vers un super rafale pour faire la nique aux ricains (surtout à l’export) au vu des attributs que l’on est sensé lui donner on se dirige vers un petit scaf avec 10 ans d’avance sur le programme (au vu de la lenteur de celui ci)
question : ne pensez vous pas que merch et compagnie vont encore tourner leur nez si nous faisons ce programme qui vient on ne peut le nier fortement impacter la clientèle du scaf.
saison 3 : de dépit le programme scaf tombe à l’eau (enfin est mis en sommeil par diplomatie) et nous construisons le super rafale avec une ligne en inde qui envoye trump planter des choux avec son F35.
j’ai pas encore le scénario de la saison 4, en gestation…
Difficile de faire évoluer le rafale vers une discrétion radar similaire au F35 tout en lui conservant ses qualités aérodynamiques exceptionnelles. Pour y parvenir le fuselage doit grossir pour intégrer des soutes missiles, la forme du nez évoluer pour la déflexion des ondes radar. Ses systèmes doivent intégrer un brouilleur d’ondes qui pour l’instant n’est qu’en étude. Actuellement sa capacité d’emport d’armes est supérieure à celle du F35 et s’il veut conserver cet avantage le fuselage doit s’allonger également, donc un avion plus gros, plus lourd, donc des réservoir plus importants, donc des réacteurs plus puissants (mais sans problème puisque le M88 peut évoluer, dixit SAFRAN).
En fin de compte un avion différent pas très éloigné du SCAF ! donc un avion à créer de A à Z.
Ce super Rafale ne pourra pas être un rafale ++ car pour y parvenir, il faudra dégrader ou abandonner certaines caractéristiques qui font l’intérêt de l’actuel.
Par ailleurs quid de l’invisibilité actuelle du F35 ? vu l’évolution rapide des radars: 4 ou 5 ans grand maximum ?.
Absolument. C’est bien pour cela que le terme « super » est employé, à l’instar du Super-étendard vs Etendard IV, le Super Hornet vs Hornet, ou encore le Super sabre vs F-86. La cellule doit être entièrement redessinée, et l’appareil soit être remotorisé. Toutefois, inutile de changer le radar vs F5, Spectra NG vs F5, Mica NG etc… on conserve le contenu, on change le contenant.
Le super rafale pourrait voler en mode furtif ou selon la mission en mode degradé avec des emports sous les ailes. Mais le diable est dans les détails et plus exactement dans le logiciel et la, le F35 est la peine avec ses 8 millions de lignes de code,difficiles a maintenir et surtout a faire evoluer. L’intégration du club Rafale semble indispensable pour couper la route au F35, la centralisation des données dans le cloud de Lockheed est inquietante, sachant que les USA meme avant Trump n ont jamais hésité à utiliser la maintenance de leur armement comme moyen de rétorsion.
si la furtivité du F35 n’est plus d’actualité dans 5 ans, selon ce que vous dites (je ne suis pas spécialiste des radars), à quoi sert d’aller dégrader d’autres capacités du rafale (plus intéressantes peut être ?) pour essayer de le rendre furtif ? je ne vois pas bien la plus value de courir derrière , ne vaut il pas mieux faire ce que l’on sait bien faire et que les clients de dassault ont toujours appréciés. de bons avions, pas trop cher, peu souvent en panne et libres d’utilisation …
Dassault devrait investir la sphere mediatique en laissant diffuser des etudes d un super-rafale pour faire réfléchir le club Rafale, mais globalement à part la forme du Rafale versus le super-rafale et le coffre a armement, beaucoup de capteurs sont reutilisablent ainsi que les moteurs T-REX et le futur RBE2-XG,donc la différence financiere entre un Tafale F5 et un super-Rafale ne serait pas si grande.
il ya une question vis a vis le F35 :il semble qu ALIS offre un moyen de couper la distribution des mises à jour logicielles et des données de mission importantes aux opérateurs étrangers, et peut également servir de porte d’entrée à une cyberattaque offensive visant à désactiver complètement certains avions. Si c est vrai cela signifie que les USA de Trump peuvent bloquer a terre une grosse partie des forces aeriennes europeenes.
Quand on regarde qui ont acheté la grosse dinde volantes ces justement que des pays proches, des États-Unis ou dans l’OTAN, ils l’ont acheté que pour bénéficier de la protection américaine sinon faut m’expliquer comment des petits pays comme les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg ainsi que la Suisse achète un avion qui est pas du tout fait pour eux
oui vous avez surement raison que le super rafale est une meilleure solution que le f5 qui n’était peu ou prou qu’une version fibrée du rafale pour gérer olus de données, mais,qui bloquait de fait les gnérations précédentes antérieures au f4.1 . donc il vaut mieux partir sur un nouvel avion, plus discret (sans tomber dans le délire), plus péchu avec une nouvelle motorisation et une puissance électrique ++ et qui viendrai mordre le f35 la ou cela fait mal, soit pas trop cher. bon avec ceal dassault à sa feuille de route, il n’y a plus qu’a bosser.
N hésitons plus , la place de notre armée de l’air est en jeu, mais également de notre industrie aeronautique, je ne peux pas croire que nous ferons l’erreur stratégique de passer outre ce risque historique.
Je suis entièrement d’accord avec votre conclusion et l’obligation de remplacer, pour 2030, le standard F5 par un Super Rafale. J’estime que cette responsabilité est partagée entre les pouvoirs publics et l’industriel, industriel dont l’avenir dans le secteur militaire dépend de l’évolution du marché mondial de l’aviation de combat. C’est aussi de sa responsabilité d’anticiper les risques et les opportunités pour l’entreprise. Je veux espérer que la conception de la cellule du Super Rafale est déjà conçue à plus de 50%, cela d’autant que ledit industriel peut bénéficier des avancées logicielles pour la conception d’une autre entreprise du groupe familial.