L’actualité a été particulièrement riche dans le domaine des sous-marins conventionnels, ces derniers jours. Outre l’offre directe de Paris à Varsovie, pour tenter de remettre le Scorpene de Naval group en selle pour le programme Orka, largement couvert, le Maroc a annoncé le lancement d’une compétition pour acquérir 2 sous-marins à laquelle Naval Group participera, le premier sous-marin taïwanais est prêt à débuter ses essais à la mer, et la Marine de Singapour, qui a annoncé son intention d’acquérir 2 nouveaux sous-marins dans les années à venir.
Pour rester dans le domaine naval, l’US Navy a déclaré avoir écarté le géant aéronautique américain, Lockheed Martin, du programme F/A-XX, dans un découpage qui semble attribuer, de plus en plus, une spécialité à chacun des trois avionneurs américains, de sorte à garantir leur pérennité, comme leurs rentabilité.
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Le Scorpene Evo face au Dolphin allemand et à l’Amur russe pour la Marine marocaine
Si les forces terrestres et aériennes marocaines sont largement dotées en hommes comme en équipements, alignant, ensemble, 213,000 militaires, plus de 800 chars, 400 canons automoteurs et 70 avions de combat, la marine royale marocaines, en dépit d’une histoire remontant au 11ème siècle, demeure très compacte, avec seulement 7,500 marins et officiers, 6 frégates dont 5 légères, une unique corvette et 18 OPV.
Surtout, elle ne dispose, aujourd’hui, d’aucune capacité de projection de force amphibie significative, et d’aucun sous-marin, alors que, dans le meme temps, la Marine algérienne s’est dotée de 6 sous-marins, dont quatre 636.1 russes capables de tirer des missiles de croisière Kalibr, et que des négocations seraient en cours, pour de nouvelles acquisitions.
Il n’est donc pas surprenant, considérant les tensions qui opposent les deux voisins, que Rabat ait engagé des consultations, en vue de se doter d’une composante sous-marine militaire. Selon les informations disponibles, les autorités marocaines envisageraient, à ce jour, deux options pour cela. Elles se sont ainsi rapprochées de la France et de Naval Group, au sujet du Scorpene Evolved, et de TKMS, pour le Type 209/1400, pour une offre concernant la construction de deux navires, peut-être localement.
Dans le même temps, Rabat aurait ouvert des discussions avec Lisbonne et Athènes, pour éventuellement acquérir deux sous-marins d’occasion, auprès de ces marines, ce qui laisserait supposer qu’il s’agirait, ici, de modèles Type 214 allemands, relativement récents, et dotés d’une propulsion AIP.
La surprise, dans ce dossier, est venue de l’annonce faite par la Russie, qui aurait proposé à Rabat deux sous-marins Amur 1600 delà partiellement construits, et qui étaient initialement destinés à la Marine russe. La classe Amur 1600 n’a jamais, en effet, rencontré le succès attendu par les bureaux d’études Rubin, pour ce qui devait être le successeur des 636.3 improved Kilo.
Cependant, la classe Lada, constituée par les Amur 1600 destinés à la Marine russe, n’ont jamais donné satisfaction à l’Amirauté, au point que le Saint-Petersburg, le navire tête de série, a été retiré du service 7 ans seulement après avoir été livré, sans jamais avoir atteint la pleine capacité opérationnelle. Cela n’empêche visiblement pas Moscou de promettre monts et merveilles à ses interlocuteurs marocains, avec un navire capable d’emporter 10 missiles de croisière, probablement à un tarif imbattable.
La proposition ouverte faite par Moscou à un allié des Etats-Unis, et client fidèle de son industrie de l’armement, démontre, une nouvelle fois, que la Russie n’a plus la moindre crainte en ce qui concerne la législation CAATSA américaine, sans aucun doute abandonnée par D.Trump, comme signe de bonne volonté adressé à Vladimir Poutine autour des négocations avec l’Ukraine.
L’US Navy a écarté Lockheed Martin du programme F/A-XX
Depuis la fin des années 80, l’avionneur américain Lockheed Martin, jusque-là en retrait sur la scène industrielle US dans le domaine des avions de combat, après l’échec du F-104 Starfighter, s’est imposé dans toutes les compétitions d’importance pour la modernisation de la flotte de chasse américaine. D’abord, avec le F-22 face au YF-23 de Northrop, dans le cadre du programme Advanced Tactical Fighter, en 1991, puis en s’imposant avec le F-35, dans le cadre du programme Joint Strike Fighter, face au X-32 de Boeing.
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