Effort de défense : les pays scandinaves montrent l’exemple à plus de 3% en 2030
Si, il y a de cela encore quelques semaines, la question de l’augmentation de l’effort de défense des pays européens, semblait essentiellement porté par les exigences de Donald Trump formulées lors de la campagne présidentielle américaine, le sujet s’est radicalement transformé, depuis le 20 janvier 2025, et son retour dans le Bureau Ovale.
Face à un désengagement américain du théâtre European, désormais inévitable, et à l’évolution de la menace russe, une majorité de pays européens ont, en effet, entrepris d’annoncer l’augmentation de leur effort de défense, dans les quelques années à venir, non pour satisfaire la Maison-Blanche, mais pour renforcer, en urgence leurs capacités militaires défensives.
Cette prise de conscience se fait, toutefois, de manière très inégale, selon les pays, ou plutôt, selon les régions, avec des ambitions allant des plus de 5% PIB, visé par la Pologne dès 2025, à une trajectoire molle pour atteindre les 2% exigés depuis 2014 par l’OTAN d’ici à 2030, comme pour l’Italie ou l’Espagne.
Une région particulière attire, cependant, l’attention dans ce paysage bigarré, par l’harmonisation de ses trajectoires en la matière. En effet, les trois pays scandinaves, ainsi que la Finlande, ont tous les quatre annoncé, des dernières semaines, des objectifs de croissance de leur effort de défense, pour dépasser les 3 % PIB, dans les quelques années jusqu’à la fin de la décennie.
Sommaire
Les européens en ordre très dispersé pour augmenter leur effort de défense au-delà des 2% PIB
Si une majorité d’européens semble convaincue de la nécessité d’accroitre leur effort de défense, face à l’évolution de la menace russe, ainsi qu’à la trajectoire inquiétante et imprévisible des États-Unis, et en dépit des efforts pour présenter un front unanime sur le continent européen, à ce sujet, la réalité des ambitions affichées ou visées, par chacun des pays du vieux continent, révèle un paysage beaucoup moins homogène qu’il n’y parait.
En Europe de l’Est, un effort déjà assimilé face à la menace russe
L’augmentation de l’effort de défense, pour une majorité des pays d’Europe de l’Est, constitue une trajectoire déjà profondément assimilée, tant par les dirigeants politiques que par les opinions publiques.

Ainsi, la Pologne avait déjà consacré 4,4 % de PIB à son effort de défense en 2024, avant même que la question de l’élévation massive de l’effort de défense en Europe, face aux évolutions du contexte, se posent. En 2025, cet effort de défense dépassera les 5 % PIB, pour se stabiliser à ce niveau, dans les années à venir, tout au moins le temps d’atteindre le format d’armée dessiné par sa planification.
En 2026, Varsovie sera rejoint par l’Estonie, celle-ci s’étend engagée à faire croitre son effort de défense au-delà de 5 % de son PIB, alors que par la Lettonie atteindra ce seuil d’ici à 2028-2029, et par la Lituanie fera de même en 2030.
Au-delà de ces quatre pays, partageant une frontière avec la Russie ou la Biélorussie, et qui forme un ilot d’homogénéité en Europe de l’Est dans ce domaine, certains autres pays de cette région sont également engagés dans une augmentation sensible, mais moins ambitieuse, de leur effort de défense dans les années à venir, avec la Roumanie qui veut atteindre 3 % dans les deux ans à venir, la République tchèque qui vise 3% en 2030, alors que la Bulgarie reste ferme sur sa trajectoire actuelle de 2,2% PIB.
Les deux pays proches de Moscou, politiquement, se tiennent à distance de cet effort, la Hongrie n’envisageant pas d’aller au-delà des 2% PIB actuels, alors que les autorités Slovaques ont rejeté l’hypothèse d’atteindre un effort de défense de 3 %, qualifiant l’objectif comme « inimaginable« .
En Europe occidentale, une prise de conscience tardive, mais réelle, pour renforcer les capacités militaires
En Europe de l’Ouest, si la volonté d’accroitre l’effort de défense est régulièrement affichée, la trajectoire, pour y parvenir, est encore, le plus souvent, incertaine. Ainsi, la Grande-Bretagne de Keir Starmer s’est d’ores-et-déjà engagée à atteindre un effort de défense de 2,5% PIB d’ici à 2027, sans toutefois tracer de trajectoire au-delà, pour atteindre ou dépasser les 3%.

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Ok. ces pays du Nord dépensent plus. Mais voit-on de la cohérence et de la coopération dans les achats? Ya a t il des synergies dans les investissements? Ces pays spécialisent-ils leurs outils de production ?
L’émergence de cette convergence est très récente, de l’ordre de quelques semaines. On va attendre de voir ce que cela donne dans les domaines industriels et opérationnels, avant de leur lancer la pierre. Je serais très surpris que des rationalisations/convergences n’aient pas lieu dans ces domaines également à relativement court terme.
certains pays n’ont qu’une vision economique de la défense, l’italie entre autres. sa bitd travaille surtout pour vendre à l’export et cela marche bien. d’autres pays ont un voisin envahissant, allons nous dire, et peude moyens. sir vous prenez le pb de la lettonie il etait de 87Mds en 2024, avec un effort à 5% , on arrive à 4.5Mds de budget défense. au vu du prix des matériels vous n’achetez pas grand chose avec cette somme, et pourtant vous etes en premiere ligne. donc l’effort des pays ne peut pas se figer sur un pourcentage, car on fait dire ce que l’on veut aux pourcentages. il faut regarder la somme investie tout les ans par rapport , d’une part à la proximité du danger (et on sait d’ou il vient) et la longueur de fontiere à défendre. la pologne est l’exemple flagrant et se réarme à grande vitesse et peut être trop vite même (correspondance entre moyens humains et matériels ?). les pays scandinavent de même, par leur histoire, la longueur de leur frontiere, sont beaucoup plus sensibles aux visées de leur voisin turbulent. de même la grèce étant confrontée à la turquie se doit d’investir plus. il sera nécessaire, oui , que les budgets des grandes nations augmentent, en valeur, mais graduellement. dire que demain le budget défense français (exemple) passe de 2.2 à 3% ne sert à rien. notre bitd va metre plusieurs années à monter en puissance, et on peut prvoir des progammes et lancer des commandes auprès des fournisseurs, mais graduelllement. de plus certains sites de production sont déjà à charge maximum et avec les commandes export ils sont au taquet. vous prenez NV cherbourg, avec les commandes françaises et maintenant les 4 sous marins des pays bas, il faut pousser les murs. regardez sur maps, l’engoncement du site NV dans la ville et vous verrez que cela va être coton, l’emprise est saturée. après il a toujours des solutions, mais le problème RH est aussi crucial. ce sont des métiers complexes , assez durs , et qui n’attirent plus trop les jeunes, mais je m’éloigne. si monter en pourcentage PIB se résume à continuer à commander aux EU ou en corée, je ne vois pas l’intérêt de la démarche. investir plus OUI, mais national, sinon européen. au moins l’argent tourne en boucle et ne crée pas de déficit, comme démontré plusieur fois par notre rédacteur, ici présent, mr Wolf (un peu de brosse à reluire ne fait pas de mal). après il y aura des pays difficiles à convaincre car se sentant moins concernés (italie, espagne) et pourtant ils ont en face d’eux un voisin (algérie) qui pourrait devenir ennuyeux (proximité avec la russie) et qu’il ne faudrait pas sous estimer ?
C’est tout à fait cela. Augmenter massivement d’un coup les budgets de défense, si ce n’est pas totalement inutile, n’est pas, en revanche, efficace, et cela créé d’énormes déperditions budgétaires, ce qui, au final, dégradent la soutenabilité, sans améliorer en conséquence, la posture de défense.
Cela mériterait une petite étude pour anticiper les seuils de croissance utile par an… ca me donne des idées ))
ce soir il lui vient des idées, bonne petite chanson de sardou, peut être un sujet de débat de la prochaine semaine ?
On a toujours du mal a comprendre des pays comme l’Espagne et l’Italie, cette dernière par exemple a une balance excedentaire dont 52% vers l’UE, donc une crise en Europe serait une véritable catastrophe pour la situation économique de l’Italie, pas besoin de les envahir.