Le programme des frégates classe Constellation de l’US Navy, affiche 5 ans de retard… en 5 ans seulement !
Les frégates de la classe constellation de l’US Navy, ont été conçues, à la fin des années 2010, pour palier l’échec du programme Littoral Combat Ship, des navires polyvalents censés assurer différentes missions.
En effet, non seulement la Marine américaine faisait-elle face à la montée en puissance très rapide de la Marine chinoise, qui mettaient en service chaque année, huit escorteurs de type frégates ou destroyers, contre seulement deux, pour l’US Navy, mais elle devait également répondre à l’augmentation rapide et sensible, de la menace sous-marine, tant dans le Pacifique, face à la Chine, que dans l’Atlantique nord, face à la Russie.
Le programme FFG/X de frégates de nouvelle génération, devait précisément permettre de rapidement combler ces deux faiblesses, en produisant rapidement, et à un rythme soutenu, une vingtaine d’escorteurs spécialisés dans la lutte anti-sous-marine.
Pour y parvenir, l’US Navy assura avoir tiré les leçons de ses échecs avec LCS, notamment en se tournant vers la frégate FREMM classe Bergamini, de l’italien Fincantieri, pour lui permettre de répondre aux exigences de délais, de cadences de production et de couts, imposées par le Congrès.
Cinq ans après la sélection de l’industriel italien, tous les indicateurs entourant ce programme, sont au Rouge. Non seulement la construction de la première frégate de la classe, l’USS Constellation, n’a-t-elle progressé que de 10%, en deux ans, mais le programme affiche, aujourd’hui, cinq ans de retard sur son calendrier prévisionnel, comme s’il n’avait pas évolué, depuis l’annonce du vainqueur, en mai 2020.
Sommaire
Le programme FFG/X, la relève capacitaire et industriel après l’échec des LCS de l’US Navy
La construction des frégates de la classe Constellation, trouve son origine dans le programme FFG/X, lancé par l’US Navy en 2018, après le constat d’échec sanglant, du programme Littoral Combat Ship, ou LCS.

Ces navires polyvalents, articulés autour des classes Freedom et Independance, étaient entrés en service à partir 2008, pour remplacer différents navires de l’US Navy, dont les frégates anti-sous-marines classe O.H Perry, et les chasseurs de mines de la classe Avenger.
Pour cela, le très ambitieux programme s’appuyait sur un système de modules de mission, des capacités en container pouvant être embarqué par chaque navire, pour en faire ci, un spécialiste de la guerre des mines, là, un escorteur de lutte anti-sous-marine, ou encore un navire de surveillance côtière ou de lutte anti-navire.
Dès le début des années 2010, cependant, il devint évident que le principe des modules de mission était bien trop ambitieux, pour la technologie disponible. En outre, les deux classes rencontraient d’importants problèmes de fiabilité, notamment pour ce qui concernait leur système de propulsion, sans aucune solution rapide et évidente, en ligne de mire.
De fait, à partir de 2017, l’US Navy entreprit de réduire le volume prévu de LCS, attendu que celles-ci n’avaient pas les équipements et la puissance de feu nécessaire, pour être engagées en zone hostile. Plus tard, il fut décidé de ramener à seulement à 35 unités, le nombre de navires commandés, contre 55 initialement prévus, de retirer du service les premières LCS livrées, ainsi que de spécialiser et armer davantage les unités restantes, sans qu’elles soient véritablement exploitables, dans le contexte naval qui se dessinait.
Face à cet échec industriel et programmatique monumental à 28 Md$, et aux besoins croissants de l’US Navy de disposer d’un véritable escorteur anti-sous-marin océanique, tant pour remplacer le retrait des dernières frégates O.H. Perry, en 2015, que pour rester au contact de la flotte chinoise, qui s’étendait de 8 escorteurs chaque année, celle-ci lança, en 2018, le programme FFG/X.

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Si l’on prend en compte le succès des FDI cela constitue une alerte sérieuse pour les états unis: pour la première fois depuis les années 1990, une puissance européenne menace directement la suprématie américaine dans l’export naval militaire si l’on en juge les succès à l’exportation. Si les États-Unis ne réajustent pas rapidement leur stratégie de construction navale ( y compris des les sous marins avec le boulet Aukus), ils pourraient se voir mal partis dans un domaine où ils ont dominé depuis des décennies. Sans parler de la Chine!
je pense que le sénateur du missouri à raison , dans le sens ou les marins américains rêvent trop et que le retour sur terre (humour bien sûr ils préfèrent la mer) va être difficile. expliquez moi ou, quand vous prenez une fremm qui est opérationnelle en europe, on peu prendre autant de retard pour intégrer leur systèmes de lancement , différents, et leur systèmes aegis. on à l’impression qu’ils ont des systèmes tellement sophystiqués qu’ils auraient des bateaux 10 fois meilleurs. en fait en détection sous marine les ricains sont nuls et ils ne savent plus faire et pour le reste feraient bien de recruter des petits chinois sur leur chantiers, parce ce que eux sont malins. pour info NV sortira une FDI tous les six mois à partir de 2025 suite au réaménagement d’un second bassin . ce qui me fait sourire c’est qu’ils viennent proposer leur frégate constellation, qui n’existe pas en fait, sur le contrat norvégien, même pas peur ?
(j’avais pas vu votre réference aux Virginia, my bad)
Cette situation est pire que la situation australienne avec ses frégates Hunter?
J’étais de passage à Bath dans le Maine la semaine dernière, et pour le coup, la construction des Arleigh Burke est une affaire qui tourne. Mais je dois dire que j’ai été surpris de la relative petitesse des chantiers de Bath Iron Works et surpris également qu’ils aient du attendre 2001 pour abandonner le lancement par plan incliné. De la part des « Best shipbuilders in the world » c’est un peu étonnant …
Les Burkes et les San antonio sont tous deux sur le trait. Mais ce sont les seuls : Virginia, Columbia, Constellation, Ford et America sont à différents niveaux de retard.
Oui totalement, et sans parler des problèmes du côté des sous-marins: il y avait encore récemment des affiches d’Eletric Boat sur le réseau de train Metro North pour recruter des ouvriers spécialisés, une preuve claire de leurs problèmes de recrutement. Et le recrutement n’est qu’une facette du problème: la fascination technologique et les problèmes de conduite de projet sont aussi à blâmer. Et on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’avoir trop d’argent est aussi un problème. Les problèmes ne se résolvent pas magiquement en les noyant dans le cash.
Bref, l ‘USN compte les programmes qui marchent, pas ceux qui ne marchent pas …
C’est aussi une conséquence de l’importance immense accordée à l’IT ou de la finance au détriment du génie mécanique, du génie civil et toutes les branches délaissées de l’ingénierie. Quand le salaire moyen frise les 300K€ chez les membres des Gafam en Europe, comment voulez-vous attirer des talents… La sur spécification, c’est juste pour mettre en avant l’indécision de personnes qui doivent décider alors qu’elles n’en ont pas la compétence. Quand un banquier ou un publicitaire sont payés plus qu’un ingénieur, il y a forcément des conséquences. Les USA viennent de passer 3 décennies blanches, avec une mauvaise allocation de leurs ressources. Wallstreet y est pour beaucoup. L’attrait pour l’argent facile aussi.
Il y a d’autres éléments, non salariaux, qui rentrent aussi en ligne de compte, surtout avec les jeunes ingénieurs: des entreprises avec un management plus à l’ancienne, des environnements de travail moins agréables (ex: un centre de R&D semi-industriel en banlieue vs. un bureau avec des hamacs en centre ville), la bureaucratie de beaucoup de grandes entreprises de la BITD, des considérations éthiques (« je veux pas bosser pour des marchands de canon »), des contraintes réglementaires (c’est pas marrant de bosser dans un cage de Faraday ou sur du matériel classifié).
mais pas que, ils ont massacré leur outil éducation pour arriver a une population avec un niveau moyen de 6 eme francaise.
Y a qu’a voir le fiasco LVMH la bas.
Du coup sans RHs fiable et bien formé point de production et ça a tous les niveaux.
On vendra nos FDIs au Danmark 🙂