vendredi, septembre 5, 2025

L’US Air Force veut commander des missiles air-air low cost pour ses drones CCA

Ces trente dernières années, le prix des équipements militaires a connu une progression sans précédent, vis-à-vis de l’inflation, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’à présent, cette progression du cout des armements, était justifiée par les progrès technologiques, permettant de se doter de systèmes beaucoup plus performants et polyvalents.

Mais ça, c’était avant. En effet, depuis quelques années, un phénomène a pris naissance, notamment aux États-Unis, pour concevoir des armements à bas prix. C’est ainsi que l’US Air Force vient de publier une demande d’informations, pour acquérir de nouveaux missiles air-air low cost, deux fois plus petits, et quatre fois moins chers que les missiles qu’ils remplaceront, acceptant, ce faisant, de sacrifier un peu de performances, notamment en termes de portée, pour se doter de plus de missiles, à bord de ses chasseurs, et surtout pour armer ses drones de combat du programme CCA.

Or, l’initiative de l’US Air Force est loin d’être isolée ou atypique, outre-Atlantique. En effet, l’ensemble des armées américaines, ainsi que des industriels, y compris les plus importants, s’est lancé dans une course pour developper, au plus vite, une toute nouvelle génération d’armements à bas prix, et à hautes performances, dans une inversion de paradigmes radicale dictée par les récents constats en Ukraine comme au Moyen-Orient.

L’US Air Force veut deux modèles de missiles air-air Low Cost pour ses chasseurs et ses drones CCA

Les avions de combat des forces aériennes américaines sont, aujourd’hui, équipés de deux modèles de missiles air-air. L’AIM-9X Sidewinder, d’une part, est un missile à courte portée et guidage infrarouge de 3 mètres de long et 85 kg, capable d’atteindre une portée théorique de 35 km, utilisé essentiellement pour le combat aérien rapproché.

F-35A USAF Amraam
Aujourd’hui, un F-35A ne peut transporter que 4 missiles air-air AMRAAM en soute, ce qui limite sensiblement dont autonomie au combat, au-delà des questions de carburant.

L’autre missile est l’AIM-120C et D AMRAAM, beaucoup plus imposant, avec une longueur de 3,65 m et une masse de 161 kg. Dotée d’une portée de 90 km (AIM-120C) à 150 km (AIM-120D), il utilise un guidage radar actif pour engager et détruire des cibles aériennes à longue distance, et emploie une liaison de donnée bidirectionnelle avec l’avion de combat, pour faire évoluer sa course à mi-parcours.

Bien que considérés comme efficaces, ces deux missiles souffrent de trois faiblesses, aujourd’hui. D’abord, en termes de portée, face à l’arrivée de missiles à très longue portée, comme le PL-17 chinois (250 km) ou le R-47M2 russe (300 km). C’est la raison pour laquelle l’USAF a lancé, en 2017, la conception de l’AIM-260 JTAM, pour rivaliser avec des missiles russes et chinois.

Ensuite, ils sont imposants, trop pour prendre place, par exemple, dans les soutes exiguës des drones de combat du programme CCA, en cours de conception. Ces drones de combat de type Loyal Wingmen, sont conçus pour accompagner et étendre l’efficacité opérationnelle des avions de combat de 5ᵉ génération, comme le F-35, et surtout de 6ᵉ génération, comme le futur F-47.

Enfin, ils sont onéreux et longs à produire. Ainsi, un AIM-9X coute plus de 450,000 $ à l’US Air Force, et l’AIM-120D, bien au-delà du million de USD. En outre, la production de Sidewinder pourrait plafonner, selon RTX, à 200 exemplaires par mois, un rythme jugé insuffisant, pour répondre aux besoins à venir, face notamment à la menace des drones d’attaque à longue portée.

Pour répondre à ces deux derniers points, l’US Air Force vient de lancer un appel d’offre particulièrement « offensif ». En effet, ce RFI attend des offres concernant la livraison d’un missile air-air qualifié de low cost et haute vitesse (supersonique ou hypersonique), disponible en deux versions, une pour équiper les chasseurs de l’US Air Force, l’autre pour prendre place à bord des drones CCA à venir.

Anduril Fury programme CCA US Air Force
Présentation du drone de combat Fury d’Anduril Technologies pour le programme CCA de l’USAF, sous la designation YFQ-44.

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4 Commentaires

  1. on peut déduire, à mon avis, que la demande de ce type de missile (même plus petit pour s’intégrer aux soutes des drones) est surtout basée sur la base du prix, moins cher. en effet on se rend compte que lles armées américaines commence , sérieusement, à réfléchir aux couts d’une guerre de haute intensité, avec les rétex d’ukraine et aussi en mer ouge pour les bateaux. devant un adversaire, comme la chine, pourraient ils supporter le cout d’une guerre d’attrition au vu des prix auquels ils achètent leur matériel. je suis circonspect car tout est démesuré chez eux et ils commencent peut être à prendre conscience de l’impasse dans laquelle ils se sont mis depuis pas mal d’années, surs de leur supériorité supposée …

  2. bonjour fabrice , je ne sais pas si une coquille s’est glissée dans le texte ? en effet vous écrivez : En outre, la production de Sidewinder pourrait plafonner, selon RTX, à 200 exemplaires par mois, un rythme jugé insuffisant, et ensuite :
    En outre, les candidats doivent s’engager à produire 1000 unités dans les 24 mois suivant l’attribution du contrat . si 200 exemplaire s/mois ne suffisent pas, 1000 en 24 mois ne me semble pas non plus tres satisfaisant ? quel est le chiffre inexact ?

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