samedi, septembre 6, 2025

Il manquerait 45,000 militaires à l’Armée de terre italienne !

Ces derniers mois, l’armée de terre italienne a souvent fait les gros titres de la presse spécialisée défense, en Europe. En effet, à l’instar de la Marina Militara, la Marine italienne, et de l’Aeronautica Militare, les forces aériennes, l’Esercito Italiano a fait l’objet de plusieurs annonces retentissantes, concernant d’importants et ambitieux programmes de modernisation.

Ce fut notamment le cas, il y a quelques jours, avec les annonces concernant l’acquisition de 380 chars KF51 et plus d’un millier de VCI KF41, déclinés en 16 versions et sous-version, pour un total avoisinant les 34 Md€, soit davantage que le budget annuel de toutes les armées italiennes, aujourd’hui.

Cette boulimie d’investissements industriels a de quoi laisser perplexe, n’étant ni accompagnée d’une hausse annoncée des effectifs, ni même d’une hausse massive des crédits, en dehors d’une trajectoire visant à atteindre un effort de 2% PIB d’ici à la fin de la décennie (contre 1,6 % aujourd’hui).

Visiblement, cette perplexité ne touche pas que les observateurs avertis. En effet, lors de son audition face à la Vᵉ commission de défense de la chambre des députés, le 29 janvier 2025, le chef d’état-major de l’Armée italienne, le général Carmine Masiello, a présenté un état des lieux, et une trajectoire, des plus inquiétantes, pour cette force structurante de l’OTAN.

L’Armée de terre italienne aujourd’hui, entre ambitions affichées et difficultés cachées

Pourtant, sur le papier, l’Armée de terre italienne a de quoi séduire. Avec un effectif d’active de 96,000 hommes et femmes, elle dispose d’une force opérationnelle de 56,000 militaires, armant la 132ᵉ brigade blindée « Ariete« , la brigade de cavalerie « Pozzuolo del Friuli« , la brigade parachutiste Folgore, les brigades alpines Taurinense et Julia, les quatre brigades mécanisées (Aosta, Garibaldi, Pinerolo et Sassari) et la brigade aéromobile Fruili, ainsi que différents commandements et unités organiques (Artillerie, Forces spéciales, défense anti-aérienne…).

armée italienne
L’Armée de terre italienne est forte, aujourd’hui, de 10 brigades, pour un effectif toital combattant de 56,000 soldats d’active.

En termes d’équipements, elle dispose, notamment, de 200 chars lourds Ariete, de 250 chasseurs de char Centauro, de 200 VCI chenillés Dardo et 237 Frecchia 8×8, de 2200 transports de troupe blindés de différents modèles, de 64 canons automoteurs Pzh-2000 ou encore de 21 lance-roquettes multiples M270A1. Elle assure, en outre, elle-même la défense aérienne, avec 5 batteries SAMP/T et 24 batteries Aspide.

L’armée de terre italienne est, par ailleurs, engagée dans un vaste programme de modernisation, portant, en partie, sur l’acquisition de 380 chars lourds KF51 et de 1050 véhicules blindés chenillés KF41, conçus par l’allemand Rheinmetall, et cofabriqués avec l’Italien Leonardo, pour respectivement 10 et 24 Md€ d’investissements. Elle a également commandé 21 systèmes HIMARS pour remplacer les M270, 6 batteries antiaériennes Grifo (CAAM-ER) pour remplacer les Aspide ainsi que 48 hélicoptères de combat AW249 pour remplacer les A129 Mangusta.

Pour autant, l’Esercito Italiano est sous pression, et ne parvient plus à remplir efficacement ses contrats opérationnels. Ainsi, avec seulement 56,000 militaires formant sa force de manœuvre, celle-ci doit, aujourd’hui, déployer plus de 20,000 militaires, en permanence, que ce soit pour répondre aux missions de l’OTAN en Hongrie et Bulgarie, pour laquelle l’Italie est nation cadre, pour déployer ses effectifs dans le cadre des missions de l’ONU, comme au Liban, mais aussi pour participer à la mission de service publique « Routes sures ».

En outre, beaucoup de ses matériels étant âgés de 25 ans ou plus, et face au déficit de personnels et de crédits de maintenance, la disponibilité de la plupart des équipements de l’armée de terre italienne, n’atteint pas les 30 %.

Ce faisant, cette armée structurante de l’Alliance atlantique, n’a pas les moyens humains et matériels pour former et entrainer efficacement ses personnels, faisant d’elle une force incapable, aujourd’hui, de soutenir, même temporairement, un engagement de haute intensité.

Il manquerait 45,000 miltiaires à l’Armée de terre italienne, pour remplir efficacement son rôle, selon le général Carmine Masiello, son chef d’état-major

Ce constat n’est pas le fruit d’un commentateur de l’actualité défense, mais du général Carmine Masiello, son chef d’état-major, à l’occasion de son audition devant la commission défense de la chambre des députés italiens. Il faut dire qu’à cette occasion, le général italien n’a pas mâché ses mots, ni présenté une situation plus édulcorée qu’elle ne l’est vraiment.

general Carmine massiello armee de terre italienne
Le chef d’état-major de l’Armée de terre italienne, le général Carmin Maciello, a joui d’une grande liberté de parole, lors de son audition devant les députés de la Vème commission de défense. Ce n’est pas exceptionnel en Italie.

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