La mise en mer et le début des essais du Sichuan, premier Type 076, ont été annoncés par la presse d’État et relayés par des médias internationaux, présentant un jalon technologique majeur pour la marine chinoise. Les essais initiaux portent sur la propulsion et les systèmes électriques, et la présence d’une catapulte électromagnétique (EMALS) est désormais posée comme caractéristique cardinale. Cette séquence s’inscrit dans un tempo particulier, survenant après la mise en service du Fujian doté lui aussi d’EMALS, et laisse entrevoir une accélération de la modernisation aéronavale, avec, en arrière-plan, l’hypothèse d’une livraison avant fin 2026 si la campagne d’essais confirme la fiabilité des principaux sous‑systèmes.
Reste que l’ambiguïté de fonction du Type 076 n’est pas un détail cosmétique. Présenté comme un porte‑drones d’assaut, le navire expose une architecture qui, sur le papier, pourrait évoquer un porte‑avions léger. Or, la plausibilité opérationnelle de la récupération d’aéronefs à voilure fixe pilotés dépend d’éléments matériels visibles sur le pont : brins d’arrêt, miroir d’alignement, zones dégagées et cinématique d’ascenseurs. C’est à l’épreuve de ces indices, et non des slogans, que se joue l’interprétation du Sichuan, alors que l’appontage demeure la clef de voûte d’un emploi de chasse embarquée soutenu.
Sommaire
Essais du Type 076 : calendrier ambitieux, EMALS confirmée, brins d’arrêt toujours introuvables
Le Sichuan a entamé ses essais en mer, centrés sur la propulsion et la distribution électrique, première étape vers une admission au service projetée avant fin 2026, comme le rapporte le South China Morning Post. Les communications officielles insistent sur l’EMALS, présentée comme la signature technologique du navire et la justification de son positionnement aéronaval. Contrairement à l’angle repris par le quotidien hongkongais, rien, sur les clichés diffusés, n’atteste la présence de brins d’arrêt. Au contraire, la position de l’ascenseur bâbord arrière et la présence de systèmes CIWS affleurant à la poupe infirment plutôt cette hypothèse. Sans système de récupération crédible, le catapultage ne dit encore rien de cycles d’aviation soutenus.
Des indices convergents suggèrent des essais de catapulte en site, alignés vers le fleuve depuis le chantier, avec mises en garde locales et activité immergée significative. De telles séquences évoquent des tests de traîneau destinés à caractériser l’accélération, l’énergie transmise et la tenue des rails à diverses charges, pratique classique avant tout lancement réel. Cette dynamique a été documentée par Asia Times, qui mentionne l’alignement vers le fleuve et des avis de zone interdite, cohérents avec une campagne progressive de validation de l’EMALS au banc, puis à la mer, sans engager d’emblée des cellules aériennes coûteuses ou critiques.
![[Analyse] Type 076: le Sichuan, catalyseur d’une aéronavale de drones, pas d’un porte-avions léger 4 protection EMALS Type 076](https://meta-defense.fr/wp-content/uploads/2025/01/Type-076-1280x840.webp)
La séquence d’essais du Sichuan intervient au lendemain d’une démonstration d’ampleur sur le Fujian, confirmant l’ambition d’industrialiser la filière électromagnétique. En quelques jours, Pékin a affiché sa capacité à produire et à mettre en œuvre les briques critiques de l’aéronavale moderne. Cette proximité temporelle alimente l’hypothèse d’une montée en cadence coordonnée des technologies CATOBAR, après la diffusion d’un documentaire à bord du Fujian confirmant catapultes et brins électromagnétiques. Le message n’est pas seulement technique : il vise à ancrer l’idée d’un continuum de programmes et d’une planification déjà orientée vers la série.
Pour autant, la prudence s’impose. Si le calendrier public (lancement, puis essais l’année suivante) illustre une synchronisation réelle entre chantiers et marine, rien n’atteste, à ce stade, de tests d’appontage. Les observations disponibles soulignent l’absence d’indices publics d’appontage, qu’il s’agisse de brins, de miroir ou d’une zone de toucher dégagée. L’architecture arrière, quant à elle, paraît s’écarter des canons des ponts conçus pour l’arrêt sur brins. Autrement dit, la marche franchie par l’EMALS ne suffit pas à elle seule à conclure à une capacité de récupération d’aéronefs pilotés à court terme.
Sichuan : un pont pensé pour le lancement, pas pour l’appontage sur brins
La tranchée de catapulte, longue d’environ 100 mètres selon les estimations, rapproche le gabarit du système de celui du Fujian, ouvrant la possibilité de lancer des appareils lourds à pleine charge. Associée à une propulsion à turbines à gaz, elle donne au navire l’allure d’un grand porteur capable de générer des vitesses et des flux d’énergie compatibles avec des accélérations exigeantes. Sur le papier, cette combinaison autoriserait des séquences de décollage pour des cellules plus ambitieuses que de simples UAV légers, ce qui alimente les spéculations sur un rôle au‑delà de la seule projection de drones.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
ABONNÉS : Si vous voyez ce panneau, malgré votre abonnement, videz le cache de votre navigateur pour régler le problème.
je ne sais pas ce que feront les chinois, mais je sais ce que nous devrions faire sur la base de nos besoins : des porte drones amphibies de 35000 t avec une petite piste oblique pour des engins peu volumineux et relativement légers(tonnage des Clemenceau/foch, rien de délirant), au nombre de 4, pour 2 usages distincts :
– représenter le cœur de groupes amphibies d’intervention et contrôle de zone : 8 drones de combat UCAV, 6 drones MALE (surveillance et attaque), 3 drones AWACS/GE, 3 H-160, 5 appareils de types V-22 pour la liaison et les forces spéciales, 5 hélicoptères lourds type CH-53K, 10 NH-90, soit 40 appareils et 1 catapulte. Le porte drones embarque des troupes amphibies : un bataillon de 500 troupes de marine environs avec une petite battellerie. Les hélicos d’attaque et reconnaissance sont embarqués sur des navires d’appui.
– compléter 2 groupes aéronavals, avec 8 drones de combat UCAV, 6 drones MALE (surveillance et attaque), 3 drones AWACS/GE, 8 drones de soutien RAV/ISR/relais com, 5 appareils de types V-22 pour la liaison et les forces spéciales et une dizaine de drones aériens variés soit 40 appareils et 1 catapulte. Le porte drones peut embarquer à la place des troupes amphibies des containers de drones de frappe permettant de lancer des opérations massives mer-sol dans la durée, et quelques drones amphibies dans le radier.
Le porte-drones à l’export ou au niveau européen peut proposer la configuration suivantes : 14 rafale ou F35, 8 drones de combat UCAV, 4 drones MALE, 3 drones AWACS/GE, 5 drones de soutien RAV/ISR/relais com, 3H-160 Guépard, 3 NH-90 soit 40 appareils…Evidemment le nombre de sorties sera limité, mais c’est un arbitrage accepté pour disposer d’une capacité aéronavale persistente.
Il faut penser et conceptualiser les besoins à venir avec une forte exigence de flexibilité, pas reproduire les schémas du passé….