La commande d’une douzaine de JAS 39 Gripen E/F par les forces aériennes thaïlandaises apparait, aujourd’hui, aussi probable qu’imminente. En effet, à l’issue d’un processus d’évaluation ayant opposé le chasseur suédois au F-16V américain de Lockheed Martin, c’est bien le Gripen dont l’achat a été recommandé par le chef d’état-major thaïlandais, au ministre de la Défense du pays.
Une décision en faveur du Gripen E/F par les autorités thaïlandaises, marquerait la fin d’une longue période qui, depuis la commande brésilienne de 2016, a été marquée par de nombreux échecs commerciaux, et des doutes croissants, quant aux chances du chasseur suédois, face au couple formé par le F-35A et le F-16V américains.
Sommaire
Le chaotique statut de favori JAS 39 Gripen E/F en Thaïlande
Lorsque les forces royales aériennes thaïlandaises annoncèrent, en 2020, leur intention de moderniser leur flotte de chasse, een remplaçant 12 de ses F-16 les plus anciens, le Saab 39 Gripen E/F suédois, fut naturellement considéré comme le grand favori de ce programme.

En effet, en 2007, Bangkok se tourna vers Stockholm pour remplacer une partie de ses F-5 Tiger II, en commandant 6 JAS 39 Gripen, deux monoplaces C et quatre biplaces D, suivis en 2010, par six autres appareils, tous monoplaces cette fois.
Le chasseur suédois était alors considéré, par les forces aériennes thaïlandaises, comme le modèle au centre de sa transformation, avec l’ambition d’acquérir jusqu’à 40 aéronefs. D’ailleurs, en 2019, son chef d’état-major, l’Air Chief Marshal Maanat Wongwat, allait dans ce sens, en excluant la possibilité de se tourner vers le F-35A.
En 2022, son successeur, l’Air Chief Marshal Napadej, prit le contre-pied de cette position, et annonça son intention d’acquérir des F-35A américains, pour moderniser la chasse thaïlandaise. Selon lui, l’appareil américain était moins cher que le Gripen suédois, ce qui était, évidemment, pour le moins très contestable, comme la Suisse en fait l’expérience aujourd’hui.
Néanmoins, quels que soient les arguments avancés par l’ACM Napadej, les possibilités, pour les forces aériennes thaïlandaises, de s’équiper en F-35A, semblaient très réduites, pour ne pas dire fantaisistes. En effet, Bangkok s’était beaucoup rapproché de Pékin ces dernières années, y compris en matière d’acquisition de matériels militaires. Pas question, dans ces conditions, pour Washington, d’autoriser l’exportation de son fleuron technologique en Thaïlande.
Sans surprise, en 2023, les États-Unis rejetèrent donc la demande de Bangkok, et proposèrent, comme alternatives, l’acquisition de F-16V ou de F-15EX. Après une première réaction d’amour-propre, ayant fait craindre un basculement de la Thaïlande dans la sphère d’influence chinoise, les forces aériennes thaï réorganisèrent leurs prévisions, et se tournèrent à nouveau vers le JAS 39 Gripen E/F, alors que Washington faisait le forcing, y compris jusqu’au tout dernier moment, avec une offre de leasing, pour imposer son F-16V.
Les forces aériennes thaïlandaises recommandent l’acquisition du Gripen E/F pour moderniser sa flotte de chasse aux dépens du F-16V
En dépit des efforts américains, c’est bien le Gripen E/F suédois, dont le nouveau chef d’état-major, l’ACM Phanphakdee, vient de recommander l’acquisition au ministère de la Défense, au terme d’une évaluation comparée minutieuse face au F-16V américain.

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