Après plusieurs années de rumeurs plus ou moins claires, le ministère canadien de la Défense a annoncé l’organisation d’une compétition internationale pour acquérir et mettre en œuvre 12 nouveaux sous-marins canadiens conventionnels pour remplacer les quatre sous-marins de la classe Victoria de la Royal Canadian Navy.
Cette compétition représente la plus importante commande potentielle en matière de sous-marins conventionnels ces 30 dernières années, même la compétition australienne n’ayant porté, initialement, que sur huit coques.
En outre, l’offre internationale est plus riche, ainsi que considérablement plus structurée, aujourd’hui, qu’elle ne l’était en 2015, lors de la compétition australienne. Ainsi, ce sont pas moins de six groupes industriels qui ont été identifiés pour devoir y participer : quatre européens, Kockums, Naval Group, Navantia et TKMS ; et deux asiatiques, Hanwha Ocean et Kawasaki.
De fait, quel qu’en soit le modèle et l’industriel retenus par Ottawa, la compétition annoncée par le ministère de la Défense canadien, aura le potentiel de profondément hiérarchisé le marché occidental du sous-marin conventionnel, voire de faire émerger un roi, en son sein.
Sommaire
Un nouveau super-contrat en préparation par le ministère de la Défense pour 12 sous-marins canadiens
Le Canada est un pays de profonds contrastes, et pas uniquement en matière de prononciation. En effet, alors que le pays demeure en queue de peloton au sein de l’OTAN, pour ce qui concerne son effort de défense, qui n’a atteint que 1,3 % de son PIB en 2023, il est aussi celui qui a engagé les commandes les plus volumineuses en matière de programmes d’équipements militaires ces trente dernières années.

Ainsi, en 2023, Ottawa annonçait la commande de 88 chasseurs F-35A auprès de Lockheed Martin, après un simulacre de compétition à laquelle seule Saab s’était prêtée, tant le résultat était connu à l’avance. Il s’agissait de la plus importante internationale du chasseur américain au sein de l’OTAN, et de la seconde plus importante dans le monde, après les 127 exemplaires japonais.
En 2019, le ministère de la Défense canadien retenait le modèle Type 26 britannique pour son programme Canadian Surface Combattant, pour la conception et la construction de 15 frégates lance-missiles pour remplacer les quatre destroyers antiaériens de la classe Iroquois, et les douze frégates anti-sous-marines de la classe Halifax.
La construction du premier navire de la classe désormais baptisée River, qui doit entrer en service au début des années 2030, a débuté à la fin du mois de juin 2024, alors que la quinzième unité de ce programme à plus de 30 Md$, le plus important concernant la fabrication de frégates et destroyers jamais signé à l’export, entrera en service avant 2050.
Plus récemment, Ottawa a annoncé la commande de 16 avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès de l’Américain Boeing, pour un montant de 6 Md$, soit, là encore, la plus importante commande export pour l’avion américain, ainsi que la plus élevée concernant une capacité de patrouille maritime jamais enregistrée à l’exportation.
La Royal Canadian Navy veut 12 sous-marins conventionnels océaniques à haute autonomie face aux menaces russes et chinoises
Cette fois, c’est une compétition pour remplacer les quatre sous-marins de la classe Victoria, de la Royal Canadian Navy, qui vient d’être annoncée par le ministère de la Défense canadien. Toutefois, et contrairement aux trois super-contrats précédents, celui-ci va engendrer une très importante transformation de la flotte canadienne, puisqu’il vise à commander non pas 4, mais 12 nouveaux sous-marins.

Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
ABONNÉS : Si vous voyez ce panneau, malgré votre abonnement, videz le cache de votre navigateur pour régler le problème.