À l’occasion des vœux aux armées 2025, le président Emmanuel Macron a annoncé une révision anticipée de la Revue Nationale stratégique 2022. Pour le chef d’État français, cette mise à jour du document cadre pour la construction de l’effort de défense national, s’impose en raison des évolutions rapides du contexte sécuritaire international et des menaces qui s’appliquent au pays comme à ses intérêts stratégiques.
Quels sont ces changements et évolutions, non anticipés par la Revue nationale Stratégique 2022, remise le 7 novembre 2022 et conçue de juillet à octobre de la même année ? Et comment ceux-ci vont-ils influencer la programmation militaire du pays, dans les années à venir ?
Sommaire
Le grand basculement américain de Donald Trump
Soyons clair, sans l’élection de Donald Trump en novembre 2024, et son retour dans le Bureau Ovale ce 21 janvier, il est peu probable que cette mise à jour anticipée de la Revue Nationale Stratégique aurait été lancée, tout au moins avant la clause de revoyure prévue par la Loi de Programmation Militaire 2024-2030, pour 2027.
En effet, en quelques semaines, seulement, les États-Unis sont passés du statut de grand protecteur de l’Europe, en particulier contre la menace russe, à celui de compétiteur et allié imprévisible, comme le montre les menaces proférées par le président Américain à l’encontre du Danemark, si celui-ci ne cédait pas à ses exigences de vendre le Groenland aux États-Unis.
De toute évidence, Washington n’a plus la moindre intention de jouer le rôle qui était le sien, depuis le début de la guerre froide, vis-à-vis de l’Europe, et certainement, aussi, vis-à-vis des nations alliées du théâtre Pacifique, Trump n’ayant pas fait mystère de son intention de procéder à un grand redéploiement des forces américaines déployées dans le Monde.
En outre, à présent, il apparait que le président Américain usera d’un large panel de menaces, concernant la protection américaine, mais également la mise en œuvre de sanctions économiques, contre les pays, y compris, voire spécialement alliés, qui résisteraient à ses exigences.
Cette situation était prévisible. Il suffisait, pour cela, d’écouter les discours du candidat Trump, depuis le début de l’année 2023, ceux-ci s’étant progressivement radicalisés au fil des mois, et d’une victoire de plus en plus probable. En outre, il était évident, dès les primaires Républicaines, que la mouvance MAGA avait pris toutes les rênes du parti, et que toutes les forces modératrices, en place lors de son premier mandat, avait été éliminées.
La France avait, à de nombreuses reprises, appelé les européens à plus d’autonomie vis-à-vis des États-Unis, en particulier en matière de défense, précisément pour anticiper un scénario de ce type. Elle ne fut jamais écoutée, par une Europe dépendante jusqu’à l’intoxication, à la protection américaine, tous préférant ignorer les menaces du candidat Trump, en les mettant sur le compte des excès du personnage, en campagne.
Depuis le 21 janvier, il est apparu le phénomène inverse. Non seulement le président Trump est-il dans la droite ligne des positions exprimées lors de la campagne, mais il semble encore plus radical, dans ses ambitions, avec des exigences qui, il y a quelques semaines seulement, auraient semblé inimaginables, vis-à-vis du Groenland, du canal du Panama, et même du Canada.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
ABONNÉS : Si vous voyez ce panneau, malgré votre abonnement, videz le cache de votre navigateur pour régler le problème.
je pense qu’il faut envoyer à plus d’un député cet article, mais à peu près tous. bon pour certains perdez pas de temps ils ont d’autres occupations plus importantes. après oui faire d’un ane un cheval de course , jamais vu, mais on peut essayer. faudrait peut être trouver un bon postier breton qui arriverai à tirer toute cette léthargie centrée sur ses problèmes personnels. quand vous avez une majorité de gens qui n’ont pas compris que la retraite à 62 ans c’est de l’utopie et qu’ils vont essayer d’y revenir sans passer par la case + 20Mds de défcit /an, c’est affligeant. alors leur dire qu’il va falloir se serrer la ceinture de 20/30/40 Mds par an en plus pour les défendre je vois les sourcils et les yeux arrondis de stupeur des tockards de lfi et autres. quand poutine vieendra nous botter le cul peut être se réveilleront ils ?
Je peux vous dire que plusieurs députés de la commission défense sont abonnés à ce site, et cela va de LFI au RN.
rn cela ne m’étonne pas , lfi un peu car cela ne parait pas être la base de leur discours. après il y en a peut être élus à la commission défense et ils y trouvent de l’intérêt ? maintenant compter sur ce genre de personnes pour avancer , ne rêvons pas !
Il faut différencier les positions et le travail des députés en commission, de la posture nationale de leur parti politique. Cela dit, ces deux dernières semaines ont fait l’effet d’un puissant électrochoc pour la classe politique française. Même les économistes de Franceinfo, plutôt positionnée au centre de la gauche, et non au centre-gauche, aujourd’hui, disaient ce matin que l’augmentation massive des crédits de défense était indispensable… bon, certes, cette hausse ne s’imaginait qu’aux côtés des investissements pour la transition verte et l’éducation/formation, mais defense quand même !
oui je suis d’accord avec vous fabrice, mais reconnaissez que pour le moment tout cela n’est que de l’effet d’annonce et que quand il faudra passer à la caisse, cela va grincer des dents de partout. de plus lfi, passer moi l’expression » à les doigts sur la couture du pantalon « quand le LEADER MAXIMO mélenchon cause , alors le disciple de maduro et autre, laisser voter des crédits défense , je demande à voir ?
le lancement d’autres satellites neo sera nécessaire pour prendre une autonomie vis a vis des usa surtout que les neo 5 et 6 ont mal fini. Face aux 70 satellites militaire américains , l UE est en retard
La condescendance européenne dans toute sa splendeur avec une incapacité à se remettre en question. Nous ne sommes pas en mesure de lutter contre des pays comme la Russie la Chine ou les usa car nos structures politiques actuelles.
l’Europe n’est qu’un marché.
Quand des pays européens ne sont pas capables de comprendre que demain, leur f35 ne sera qu’un tas de ferraille selon le bon vouloir américain. Et que le bouclier nucléaire américain vient de désagréger en l’espace de quelques mois.
Notre schéma politique avec notre ribambelle de pays ne pourra être crédible face aux enjeux qui sont face à nous.
Quand on parle de programme militaire arrivant à maturité en 2040… C’en est risible malheureusement
Je suis d’accord sur le fait qu’il fasse passer à une réelle économie de guerre et déployer les moyens financiers d’une expansion industrielle rapide nécessaire à une production de masse immédiate sans quoi nous nous retrouverons dans la configuration pré-39 : trop peu trop tard et on sait ce qui est advenu…
L’éloignement pris par les USA vis à vis de l’UE, nécessite l ‘accélération du réarmement de l’Europe, mais aussi des parties complétement déléguées aux USA, comme le renseignement et la communication (Starlink)
C’est rageant de voir que nous avons tous les moyens intellectuels et technologiques, les savoirs faire, ainsi que la structure diplomatique pour anticiper et réagir de façon crédible face à ces évolutions, mais que faute de leadership, de conscience nationale, politique, et par manque de budget nous ne pouvons y faire face ni être crédible et encore moins suivis ne serait-ce que par nos voisins européens…
Rageant est un euphémisme à mon avis, c’est à se taper la tête contre les murs. Le pire étant que l’opinion publique et surtout nos partis politiques sont tellement fractionnés et antagonisés que Macron ou pas, un consensus ne me semble même pas assuré pour donner ce coup de pied et réellement faire des choix politiques difficile pour financer nos forces armées et orienter notre politique extérieure en conséquence.
La guerre que nos politiques se livrent nous précipite toutes et tous vers l’abîme d’un déclassement et d’une humiliation que j’ai presque honte d’appartenir à ce pays.
Il est plus que temps de mettre nos députés au pied du mur, quel que soit le parti. Qui pour envoyer cet article à son député? Je ne crois pas qu’on s’en sortira autrement qu’en s’assurant qu’ils deviennent de grands personnages politiques en un rien de temps. Il est illusoire de vouloir les changer à nouveau. Il est essentiel qu’ils jouent le rôle qu’on leur a confié. Autant le leur rappeler, sinon, ils resteront le nez sur les histoires de chiens écrasés que d’autres ne manqueront pas de leur soumettre. Je veux croire en la capacité du personnel politique de se montrer à la hauteur. Il est difficile de changer un âne en cheval de course, mais ça vaut quand même le coup d’essayer. De toute manière, que faire d’autre.