Après sa victoire électorale, Donald Trump avait, un temps, choisi de se mettre en retrait, en matière de déclarations au sujet de la future politique internationale des États-Unis, sous sa nouvelle mandature. Ceci permit aux ukrainiens, comme aux européens, d’espérer pouvoir s’appuyer sur le soutien sécuritaire américain, une fois qu’il sera de retour dans le Bureau Ovale, après le 20 janvier 2025.
De nombreux dirigeants européens ont ainsi multiplié les actes et déclarations d’apaisement, espérant prendre du recul vis-à-vis des propos tenus lors de la campagne électorale US, au sujet de la fin de l’aide américaine à l’Ukraine, et d’une possible mise en retrait des États-Unis de l’OTAN.
Arrivée à la Maison-Blanche, le nouveau président, et son administration, commencèrent par une série d’annonces venues désarçonner leurs plus proches alliés, en évoquant l’intégration du Canada comme 51ᵉ État américain, la reprise du canal de Panama, et l’achat du Groenland, auprès du Danemark.
Si Panama City montra très rapidement patte blanche, en se soumettant aux exigences américaines, et que le Mexique, également visé par les menaces du président, fit de même en déployant 10,000 militaires le long de la frontière américaine, pour réduire les flux migratoires sortant et les trafics, le Danemark déclina vigoureusement les avances américaines, en dépit de pressions extraordinaires, accompagnées de menaces sérieuses.
Pour autant, jusqu’à la seconde semaine de février, les européens, comme les ukrainiens, continuaient d’espérer une normalisation des exigences américaines, ainsi que la poursuite de l’aide militaire US vers Kyiv et de la protection US vis-à-vis de l’Europe.
Ces sept derniers jours firent l’effet d’une douche glacée, tant en Europe qu’en Ukraine. Non seulement le président américain présenta-t-il un plan de paix incluant des compensations de guerre de l’Ukraine, vers les États-Unis, au travers de contrats d’exploitation exclusives des ressources minérales du pays (Lithium, terres rares, etc.), mais son discours, comme celui de son administration, se durcit considérablement vis-à-vis des européens, par ailleurs exclus des négociations avec la Russie, tout comme l’Ukraine, du reste.
Quelles sont les positions exprimées par cette nouvelle administration américaine, au sujet de l’Ukraine et du dossier sécuritaire européen ? Que nous disent les dernières déclarations américaines concernant le rapprochement entre Washington et Moscou ? Pourquoi Trump cède-t-il autant à Poutine ? Et qu’elles doivent être les réponses françaises à ce revirement géostratégique historique, pour préserver ses intérêts vitaux, et pour convaincre les européens, qu’une voie autonome existe bien ?
Sommaire
Donald Trump se déchaîne contre l’Ukraine et le président Zelensky
Jamais, dans l’histoire moderne des États-Unis, un changement d’administration s’était accompagné d’un bouleversement aussi rapide et aussi marqué, des axes stratégiques visés sur la scène internationale. Même après l’élection de Ronald Reagan et la libration des otages de l’ambassade américaines de Téhéran en 1980, la continuité stratégique fut le maitre-mot de la transition entre les deux administrations.

Visiblement, cette tradition n’a eu aucune prise sur le nouveau président américain. En effet, depuis son retour à la Maison-Blanche, celui-ci a pris, à de nombreuses reprises, des positions en rupture avec les précédentes administrations. Ceci s’observe en particulier au sujet du dossier Ukrainien.
Depuis le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, le 24 février 2022, Washington s’était tenue aux côtés de Kyiv, avec un soutien militaire et budgétaire très important, tout au long de ces trois années de guerre, sans lequel les armées ukrainiennes auraient très probablement été défaites par les armées russes, les États-Unis assurant, à eux seuls, plus de la moitié du soutien en matériels militaires à son allié, et le tiers du soutien budgétaire.
Du côté de la présidence ukrainienne, l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, si elle était redoutée, pouvait également représenter une opportunité de mettre fin à ce conflit, pariant pour cela sur le caractère emporté du nouveau président, pour faire plier Moscou sur ses exigences les plus problématiques.
La déception de Kyiv fut à la hauteur des espoirs d’une fin prochaine du conflit. En effet, il y a une dizaine de jours, Donald Trump présenta, par l’intermédiaire de son envoyé spéciale, le général Kellog, son « Plan de paix pour l’Ukraine », qui reposait sur l’abandon des territoires capturés par les armées russes, sur l’absence d’engagements de sécurité américains vis-à-vis de l’Ukraine, ainsi que sur un plan de « compensations de guerre », imposées à l’Ukraine par Washington. Selon celui-ci, Kyiv devait céder l’exploitation de 50% de ses ressources minérales aux entreprises américaines, pour « rembourser les 500 Md$ d’aides américaines ces trois dernières années« .
Sans surprise, le Président Zelensky refusa, une première fois, ce plan, en dépit des pressions américaines, ce qui provoqua l’exclusion de Kyiv des négociations bilatérales entre les représentants des États-Unis et de la Russie, au sujet du règlement de la guerre en Ukraine, qui se sont tenues le 18 février à Riyad.

Kyiv restant ferme sur son refus, Donald Trump a lancé, le 18 au soir, un déchainement d’attaques contre Kyiv, et surtout sur le président Zelensky. Le locataire de la Maison-Blanche a ainsi remis en question la légitimité de Zelensky à diriger le pays, annonçant « un taux de popularité de seulement 4%« .
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Il ne faut pas sous-estimer le profond alignement idéologique de Xi, Putin et Trump. Leurs points de convergence sont nombreux:
– ils sont évidemment dictatoriaux, en favorisant leur pouvoir personnel, truquant/niant les élections démocratiques, en exerçant une rétribution systématique de leurs opposants politiques. Il y a une différence de degré entre eux, mais pas de méthode.
– ils sont réactionnaires sur le plan social, comme en témoigne leur hostilité à l’émancipation féminine, aux droits des personnes LGBTQ, qui sont à chaque fois visés.
– ils sont nationalistes.
– ils sont révisionnistes historiquement, en réécrivant l’histoire à leur convenance (cf. la réécriture de la période stalinienne chez Poutine, et celle du 6 janvier ou de la fin du XIXème chez Trump)
– ils sont révisionnistes géopolitiquement: tous trois refusent l’ordre international de la fin de la 2nde guerre mondiale basé sur le droit et la souveraineté des Etats, et croient profondément que la force doit seule régler les rapports internationaux. Résultat: ils se servent là où cela les arrange – Le Tibet et les Spratleys pour Xi; la Tchéchénie, la Géorgie, l’Ukraine pour Poutine; le Groenland, le Panama pour Trump.
– ils ont le culte de la « force ». Rappelez vous Poutine torse nu à cheval.
– ils s’appuyent sur une oligarchie qu’ils ont domestiquée et qui a alignés ses intérêts avec le pouvoir.
Je parie pour ma part que les Etats-Unis n’envisageront jamais sérieusement une confrontation à grande échelle avec la Chine (surtout pour un point tout aussi secondaire que Taïwan !). Cela n’empêchera pas des positions anti-chinoises, voire une planification militaire anti-chinoise de la part des US. Mais ce sera pour amuser la galerie, sans songer sérieusement à la mise en oeuvre. Fort avec les faibles, faible avec les forts.
Nous voilà donc partis pour un petit Yalta à trois, avec partage de zones d’influence. Jusqu’au moment où le mur des réalités va rattraper tout le monde, à commencer par la Russie, qui reste au niveau de PIB de l’Espagne. Et ensuite pour les Etats-Unis, qui vont avoir une sacré gueule de bois une fois que Trump aura fini son boulot de démolition de l’Etat fédéral, et la Chine qui sera rattrapée par ses problèmes économiques à un certain point. Et là, bonne chance.
il y en a qui sont restés à STARWAR, pour le moment le force n’est pas trop avec nous. bon s’il n’y a pas les fils heureusement il reste les peres, plus très frais …
Trump joue un jeu dangereux, car la geopolitique c est le temps long, et la on est clairement sur du court terme. L’UE va souffrir par ce changement qu on lui impose, mais a la fin les USA n’auront plus leurs anciens alliés et n’auront pas de nouveaux alliés. Quand la Pologne et l’Italie auront compris que les USA ne seront plus disposés à ramener des troupes au sol en Europe, ils vont sentir leur solitude sauf à se rapprocher de leurs voisins de l’ouest.Trump va appauvrir toute la planete , amerique compris.
Il n’y a donc plus qu’une solution pour les européens: s’allier aux chinois !
Un beau retournement d’alliance, comme celui qui a précédé la Guerre de 7ans, où la France s’était allié au rival autrichien quand la Prusse l’avait trahie pour l’Angleterre.
Je disais ça d’un ton humoristique, mais il paraît clair que les européens ont désormais perdu tout intérêt je pense à soutenir les américains dans le Pacifique
a part nous autres les françois, qui avait quelque intérêt dans le pacifique, personne nous sommes les derniers colonisateurs à avoirs encore quelques terres qui ont envie (ou pas trop ?) d’être françaises. certaines ont le coeur en france, d’autres l’intérêt, d’autres ?. dans tous les cas si j’étais taiwanais je serai soucieux pour les années qui viennent car je ne vois pas trump aller se battre pour eux. maintenant avec un énergumène à moitié sénile, qu’estce qui lui passera dans la tête , allez savoir.on est mal embringués avec des cinglés pareils et je plains nos jeunes, mais bon peut être y a t’il encore l’espoir, cela fait vivre parait il ?
Je crains néanmoins que nos députés ignorent tout de la force. Je pense qu’ils ont pour beaucoup des profils de derniers de la classe. Je pense qu’ils défendent une vision que j’exècre, celle de l’éloge de la faiblesse et de la bassesse. J’espère me tromper, mais pour ce que l’on a vu de leur rapport à la force depuis 2012… Ils ne cherchent qu’à la contrôler, la caricaturer, la nier. Que voulez-vous qu’il sorte de bon d’une réunion comprenant les représentants de LFI et du centre pour parler du fait militaire? Fait qu’ils ont constamment nié et caricaturé. N’étaient-ils pas impatient de mettre des toilettes genrés dans l’armée? N’ont-ils pas ridiculisé la garde nationale au JO? Les verts ne souhaitaient-ils pas transformer le service national en service civile? Sur les champs Elysée, lors du 14 juillet, cela n’était-il pas un peu trop martial à leur goût? Toutes ces humiliations, que nos militaires ont dû avaler, les unes après les autres.
oui bon en 3 ans l’économie de guerre n’a pas franchement décollée, à part sur le caesar et la fabrication d’obus qui est passée de 25000 à 100000 milles, le reste peine peut être par manque de budgets, comme d’habitude. il y a des tas d’usines qui ferment en france , redéployons leurs comptences dans le militaire, les personnels seront heureux de garder leur boulot.il y a à CAUDAN (morbihan) une fonderie qui travaillait pour renault, il y a surement de la compétence pour les faire produire des corps d’obus de 155mm. dassault peine à recruter tous les ans alors que l’extension de ses usines pour produire plus sont presque achevée. aidons les et aussi les sous traitants qui peinent à se financer auprès des banques. apres nexter n’attends que le feu vert pour accélérer sur l’EMBT donnons le lui ! il faut des actions fortes et assez de mots et de phrases redondantes qui épuisent tout le monde.
Oui, mais très rapidement, on va devoir parler de production de puces, d’acier, d’accès au pétrole. La claque, on la voit venir depuis longtemps, seuls les imbéciles feront mine de ne pas l’avoir vu arriver. Et pourtant… Que fait Mélonie? Elle vends sa place dans Ariane pour un strapontin sur Starship? C’est grand? Qu’à fait l’Allemagne de Scholz à part nous faire perdre du temps? À quoi joue la Pologne? Ils auront qui derrière? Car après tout, de quoi s’agit-il dans ces achats d’armement? De se coucher? Mais qui se couchera derrière? Maintenant, on va voir si on a un président sérieux, qui comprend la nature de la force. Qui se lance et prend les décisions nécessaires pour la France. Les autres ne nous rejoindront que s’ils nous voient puissant. Tout le reste, c’est de la blague. Une bonne chose au moins, on a fermé les bases à l’étranger. Et maintenant, on parle le langage de la force ou on reste dans le bla-bla-bla? La Sorbonne, c’est bien pour se saouler de mots, mais c’est pas Saint Cyr ou l’Ecole Navale en terme d’enjeux. On réapprend la droiture? Et tous nos députés, là, ils prennent des cours à l’IHEDN ou ils ont théâtre dans le marais?
(Alors l’IHEDN, comment dire … c’est pas une garantie de vertu)