mardi, septembre 16, 2025

L’Indian Air Force a fait son choix : elle veut 114 Rafale supplémentaires

L’annonce par l’Indian Air Force de sa volonté d’élargir massivement sa flotte de Rafale dépasse de loin la simple logique d’acquisition. Derrière le chiffre de 114 appareils à produire localement se dessine en réalité un basculement stratégique : l’Inde ne cherche plus seulement à combler le retrait des MiG-21 ou des Jaguar, mais à devenir co-pilote industriel et technologique d’un programme appelé à structurer son autonomie aéronautique.

Ce choix s’explique par la convergence de deux dynamiques : la validation opérationnelle du Rafale lors d’engagements de haute intensité comme Sindoor, et la consolidation d’un partenariat industriel franco-indien qui, depuis trois décennies, prépare le terrain à une telle coproduction. En conséquence, l’Inde offre à Dassault et à la Team Rafale un marché de long terme, une profondeur industrielle et un relais diplomatique que la seule commande nationale française ne pouvait garantir.

Dès lors, l’enjeu dépasse la comparaison avec d’éventuels concurrents : il s’agit de mesurer comment cette décision pourrait transformer le Rafale en pivot fédérateur, à la manière du Mirage III en son temps, non seulement pour l’exportation mais pour l’avenir même de la base industrielle et technologique de défense aéronautique française.

L’Indian Air Force très satisfaite de ses Rafale lors de l’opération Sindoor

L’Indian Air Force (IAF) est restée jusqu’ici étonnamment discrète au sujet de l’opération Sindoor. Ses communiqués officiels se sont limités à rappeler que les objectifs avaient été atteints et que l’ensemble des équipages engagés étaient rentrés sains et saufs. Cette prudence de façade a immédiatement nourri les spéculations, Islamabad affirmant dans un premier temps avoir repoussé l’aviation indienne, avec l’appui discret de moyens chinois déployés au Pakistan.

Rafale C inde
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Pourtant, les analyses indépendantes issues de l’OSINT sont venues progressivement dissiper ces narratifs. De fait, contrairement aux affirmations initiales de l’ISPR pakistanais, la victoire tactique de ces quatre jours d’affrontements aériens — les plus intenses depuis la fin de la guerre du Vietnam — revient bel et bien à New Delhi et à l’IAF. Comme l’a noté l’International Centre for Counter-Terrorism, Sindoor a marqué « un tournant dans la manière dont l’Inde conçoit l’usage de la puissance aérienne pour contraindre ses adversaires, au-delà du simple cadre du Cachemire ».

Dans ce contexte, les révélations publiées par la presse indienne ces dernières semaines prennent une importance particulière. Selon le Times of India, le système de guerre électronique SPECTRA du Rafale a démontré sa capacité à neutraliser les menaces posées par le missile air-air chinois PL-15. Jusqu’alors, une partie des observateurs attribuait ce succès au leurre tracté israélien emporté par l’IAF. Mais il apparaît désormais que c’est bien la suite de guerre électronique française qui a tenu tête à l’un des missiles les plus avancés de Pékin, conçu précisément pour contester la supériorité aérienne occidentale.

Ce détail, en apparence technique, est en réalité lourd de conséquences. D’une part, il conforte la crédibilité du Rafale face aux menaces sino-pakistanaises, démontrant que l’avion n’est pas seulement compétitif sur le papier, mais qu’il a su prouver son efficacité en combat réel. D’autre part, il met en lumière la pertinence du choix indien de se doter d’un appareil capable de survivre et de dominer dans l’environnement le plus contesté d’Asie.

Dès lors, la meilleure preuve de la confiance de l’IAF dans ses Rafale ne réside pas dans ses communiqués officiels, volontairement laconiques, mais bien dans la recommandation formulée au gouvernement indien : acquérir 114 Rafale supplémentaires, produits localement dans le cadre du programme « Make in India », pour répondre à ses besoins à court et moyen termes.

Le renversement narratif autour de l’opération Sindoor

Au-delà des communiqués laconiques de l’Indian Air Force, l’opération Sindoor est devenue en quelques mois un véritable champ de bataille informationnel. Immédiatement après les quatre jours d’affrontements, la presse pakistanaise et les médias d’État chinois s’étaient empressés d’affirmer que les forces sino-pakistanaises avaient tenu tête, voire infligé des revers significatifs à l’aviation indienne. Des tribunes publiées dans le Global Times insistaient ainsi sur la supposée vulnérabilité du Rafale face au missile air-air chinois PL-15, laissant entendre que la protection des avions indiens aurait reposé exclusivement sur des leurres israéliens, et non sur les systèmes embarqués français.

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6 Commentaires

    • c’était ce qui avait été dit au debut, en raison du bus numérique et du câblage en F/0. Mais Dassault a déclaré il ya quelques mois que l’évolution F4 -> F5 serait possible
      Pour les cellules natives <= F4.3 -> dans une version « bridée » du F5 (mais capable d’emporter les armes, le nouveau radar, le nouveau spectra, c’est la fusion de donnée qui sera limitée)
      Les 4.3, en revanche, seront deja pretes pour accueillir le nouveau BUS et le câblage F/O, donc ils pourront basculer en F5 « natifs »

    • ce n’est pas précisé, mais je vois mal pourquoi il s’agirait de F4. le temps de mettre la ligne de prod en action, le F5 sera disponible, et l’IAF n’a aucun interet a prendre du 4.1 ou 4.2. au pire prendrons t ils des les debut du 4.3 cablé F/O pour pouvoir evoluer nativement vers le F5 s’il n’est pas immédiatement disponible.

  1. Merci pour cet article.
    Un point sur lequel j’aurais aimé vous entendre, c’est la possibilité que l’Inde et son industrie puisse être un allié de repli pour la France en cas d’échec du SCAF.
    Pensez-vous probable que si cette commande ait lieu, le partenariat en découlant s’étende au-delà du Rafale, AMCA et TEDBF pour aller vers un avion de 6ᵉ génération ?
    Voir, si on se projette très loin, au-delà du simple spectre aéronautique, vers les systèmes terriens et maritimes ?

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