mardi, septembre 23, 2025

Le porte-avions Fujian lance son groupe aérien embarqué avec ses catapultes électromagnétiques

La Marine chinoise a diffusé, le mardi 22 septembre, un documentaire spectaculaire à bord du porte-avions Fujian : on y distingue des avions J-15T, J-35 et KJ-600 catapultés depuis le pont du navire au moyen de catapultes électromagnétiques, puis récupérés à l’aide de brins d’arrêt, eux aussi électromagnétiques. En quelques images, Pékin a démontré qu’il maîtrisait désormais l’ensemble des technologies qui caractérisent les super-porte-avions américains, en dehors de la propulsion nucléaire, longtemps restés un domaine d’exclusivité de l’US Navy.

Surtout, ces essais révèlent que la marine chinoise ne se contente plus d’expérimenter : elle dispose à présent des briques critiques pour mettre en service un navire et un groupe aérien embarqué de conception nationale, comparable dans son architecture fonctionnelle à celui des Task Forces américaines.

La portée de cette annonce dépasse cependant le simple plan technique. En effet, l’entrée en service du Fujian et de son systèmes EMALS, interviendra simultanément avec celle des trois nouveaux appareils qui constituent l’essentiel de son groupe aérien embarqué, soit cinq programmes majeurs conduits de front et coordonnés vers une date unique de convergence.

Une telle synchronisation constitue une première mondiale : jamais une marine n’avait mené simultanément le développement d’un porte-avions, de son système de catapultes, et de trois aéronefs embarqués destinés à entrer en service conjointement. Dès lors, la question n’est plus de savoir si la Chine a rattrapé son retard, mais bien ce que cette orchestration inédite révèle de la maturité industrielle et programmatique du pays, et des équilibres navals qu’elle annonce pour la décennie à venir.

Le saut technologique : Porte-avions CATOBAR, système EMALS et groupe aérien embarqué en miroir

L’adoption des catapultes et brins d’arrêt électromagnétiques sur le Fujian marque une étape déterminante dans l’évolution de la marine chinoise. En rompant avec l’usage des tremplins d’envol, Pékin se dote d’un outil qui autorise désormais la mise en œuvre d’aéronefs à pleine charge opérationnelle, qu’il s’agisse de chasseurs, d’appareils de guerre électronique, de détection avancée ou de drones de mission. Cette capacité, jusqu’ici réservée à l’US Navy, conditionne directement l’efficacité d’un groupe aéronaval moderne, puisqu’elle permet d’établir des cycles de pont soutenus et flexibles, adaptés à des opérations aériennes de longue durée.

J-15T Fujian
J-15T au catapultage du Fujian. Sans avoir été formé par l’US Navy, la Marine chinoise a adopté les memes codes pour les personnels de ponts : jaunes pour les chefs de pont, blanc pour les armuriers ou boums, rouge pour le carburant, verts pour les élingeurs…

Les clichés issus de la video montrent précisément cette logique à l’œuvre. Le J-15T constitue l’épine dorsale de la chasse embarquée et des missions air-surface, tandis que sa version spécialisée pour la guerre électronique et la suppression des défenses aériennes, le J-15TD, élargit le spectre d’emploi de la plate-forme.

Le J-35, conçu pour des missions de pénétration dans des environnements fortement défendus, vient compléter cette panoplie par une capacité furtive indispensable face aux défenses modernes. Enfin, le KJ-600 apporte la dimension de commandement et de détection, en prolongeant la bulle de vigilance du porte-avions et en assurant la coordination des moyens embarqués.

Avec ces trois appareils, le groupe aérien chinois adopte une architecture fonctionnelle directement comparable à celle des Task Forces américaines, articulée autour de la complémentarité entre chasse polyvalente (F/A-18 E/F Super Hornet et EA-18G Growler), avion d’attaque de cinquième génération (F-35C Lightning II) et alerte aérienne avancée (E-2D Hawkeye).

Il apparaît en outre que cette démonstration ne vise pas à juxtaposer des systèmes indépendants, mais bien à valider leur compatibilité opérationnelle. Les catapultes et brins électromagnétiques ouvrent la voie à l’emploi effectif du KJ-600, qui ne pourrait ni décoller ni apponter avec un tremplin, et n’équiperai d’ailleurs pas les deux porte-avions STOBAR à tremplin chinois, le Liaoning et le Shandong.

KJ-600 EMALS Fujian Marine chinoise
KJ-600 au catapultage du Fujian. On a pu observer 3 appareils lors de la série de photo publiée : le 7103, le 7104 et le 7106

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