mardi, novembre 12, 2024

L’aéronavale embarquée russe de demain se dévoile au salon Army-2018

Les industriels russes sont coutumiers des annonces un tantinet optimistes, comme les 2400 T-14 en service pour 2020, les 17 destroyers Lider en 2025 etc.. Parmi ces projets farfelus ou très peu probables, le projet de porte-avions de 90.000 tonnes Storm tient probablement la palme depuis des années. Les industries navales russes peinent, en effet, à produire des unités de plus de 5000 tonnes aujourd’hui. Comment imaginer qu’elles puissent produire un monstre de la taille des porte-avions géants américains ?

Pour autant, la Russie est consciente que le porte-avions représente, aujourd’hui encore, une unité indispensable pour conserver le rang de puissance mondiale. Et les autorités militaires russes ont d’ailleurs annoncé, il y a quelques jours, que la Marine Russe avait besoin de 4 porte-avions, 2 par façade océanique, pour assurer les besoins opérationnels du pays.

C’est dans ce contexte que la présentation d’un modèle de porte-avions légers de 40.000 tonnes par les bureaux d’études KGNCprend tout son sens. Un tel bâtiment serait, en effet, bien plus accessible tant aux capacités industrielles du pays qu’aux besoins opérationnels de la Marine Russe. Il faut en effet rappeler que la doctrine de la Marine russe ne prévoit pas l’utilisation du porte-avions pour une projection de force prolongée à terre, comme c’est le cas des doctrines occidentales et chinoises. Au contraire, le porte-avions, et son groupe aérien embarqué, ont d’abord et avant tout des missions anti-aériennes et antinavires, ASM inclus. C’est une des raisons pour lesquels les avions embarqués se satisfont très bien d’un tremplin, décollant la plupart du temps avec un chargement modéré. 

Cette annonce s’inscrit dans les déclarations récentes du vice premier ministre Yuri Borisov, qui a confirmé que la Russie était engagé dans la réalisation d’un nouvel appareil à décollage court ou vertical. Cette confirmation intervient un an après que ce même Borisov, alors vice ministre de la Défense, avait annoncé que les autorités russes étudiaient avec les bureaux d’étude Yakovlev, la possibilité de réaliser un tel appareil. Yakovlev avait développé, au début des années 2000, un prototype d’avion à décollage court et vertical à tuyère orientable, le Yak-141, principe qui fut ensuite celui du F35B. Les travaux avaient été abandonnés faute de financements alors que la Russie émergeait à peine de la plus grave crise économique de son histoire récente.

Il faut garder à l’esprit qu’un tel couple de porte-avions légers et d’avions ADAC/V modernes pourraient intéresser de nombreux clients sur le marché international, allant de l’Inde au Brésil, en passant par l’Egypte et, pourquoi pas, l’Iran.

Il est regrettable , en ce sens, que le savoir-faire français acquis autour du projet Charles de Gaulle, un porte-avions à catapultes et brin d’arrêt à propulsion nucléaire ne jaugeant que 45 000 tonnes, n’aient pas été plus valorisés sur le marché international.

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