Au temps pour ceux qui assuraient, il y a peu, que le programme Su-57 allait être probablement abandonné, se basant sur la commande de « seulement » 16 appareils sur la GPV 2019-2017[efn_note]Loi de programmation militaire décennale russe[/efn_note]. En effet, à l’occasion des rencontres de la défense qui se tiennent à Sochi, que les forces aériennes russes disposeront de 76 Su-57, soit plus de 3 régiments, d’ici 2028.
La production de Su-57 prendra la suite de la production de Su-30 en cours, pour les forces aériennes et navales russes, ainsi que pour l’exportation, et sera concomitante de la production de chasseurs bombardiers Su34 et de chasseurs polyvalents Su35. Dans ce planning, les forces armées russes devraient donc recevoir lors des années à venir 35 à 40 chasseurs modernes par an, auxquels s’ajouteront un nombre encore indéterminé de drones de combat Okhotnik.
Conformément à sa stratégie, elles continueront à moderniser les appareils plus anciens, comme l’intercepteur MIG31, le bombardier Su24, ainsi que les derniers modèles de Su27 et de Mig29, ainsi que, de façon surprenante, les quelques chasseurs embarqués Su33 restants. Les forces aériennes et navales russes devraient donc être en mesure de maintenir leur format actuel de 1200 avions d’arme, avec l’augmentation progressive du nombre d’appareils modernes dans ce total, auxquelles s’ajoute la centaine de bombardiers stratégiques Tu160, Tu22M3 et Tu95.
A l’instar de la Chine, et contrairement à de nombreuses forces aériennes occidentales, la Russie va donc continuer d’acquérir et employer plusieurs type d’appareils de génération différente, de sorte à disposer d’une part d’un parc adaptable aux besoins d’appareils spécialisés, tout en ne négligeant pas le bénéfice du nombre. Cette approche permet également de proposer une offre élargie lors des compétitions exports, en proposant le ou les appareils répondant le mieux aux besoins exprimés.
Une stratégie qui devrait inspirer les planificateurs européens militaires, dont les paradigmes ont entrainé la diminution drastique des formats des forces armées, réduisant sensiblement les options de projection et la réactivité des forces.