Le 19 février, la Ministre des Armée françaises, Florence Parly, a annoncé le lancement du programme de conception des prochaines Sous-marins Nucléaires Lanceur d’Engins de nouvelle génération, souvent désignés par l’acronyme SNLE 3G, s’agissant de la troisième génération de ce type de submersible construite par la France. Les 4 nouveaux navires seront armés de 16 missiles balistiques intercontinentaux M51 d’une portée dépassant les 10.000 kilomètres et emportant chacun jusqu’à une dizaine d’ogives nucléaires à trajectoire indépendante de 100 kilotonnes, 6 fois la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima.
Cette annonce marque la volonté de Paris de préserver son indépendance stratégique ainsi que sa capacité à assurer seule la protection de son intégrité territoriale et de ses ressortissants, même face à des super puissances mondiales. L’annonce faite par la ministre des armées était attendue, puisque le président de la République avait annoncé la prochaine mise en oeuvre du programme. Mais elle offre quelques informations supplémentaires, comme le calendrier avec une phase de conception de 5 ans et une entrée en service du premier navire en 2035, de budget avec une première tranche débloquée de 5,1 Md€, et de format, puisque la ministre a annoncé que 4 SNLE 3G allaient être construits.
On ne doute pas de la nécessité de ce programme, ni des performances à venir des nouveaux sous-marins qui profiteront de l’experience acquise par Naval Group, la DGA et Technic Atom dans la conception et la mise en oeuvre de sous-marins à propulsion nucléaire, qu’ils s’agissent des SNLE de la classe Le Redoutable remplacés par la classe le Triomphant, et des SNA de la classe Rubis en cours de remplacement par les SNA de la classe Suffren. En revanche, le format retenu par les autorités françaises, 4 navires, est autrement discutable. Car s’il reprend en effet le nombre de SNLE de la classe le Triomphant actuellement en service, ce format fut la conséquence d’une situation sécuritaire et géostratégique bien particulière durant les années 2000, situation qui n’a plus grand chose en commun avec la situation actuelle, et encore moins avec celle qui existera en 2035 et après.
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[…] à dissuader même les plus radicaux des adversaires dotés. Ainsi, il serait possible de passer d’une flotte de 4 SNLE, permettant de maintenir un navire à la mer, et d’en avoi…, dont deux à la mer, un en alerte 24h, un quatrième à l’entrainement avec une alerte à 7 […]