Le F-35B, vraie réussite, mais handicap sévère pour le programme Joint Strike Fighter
Le 3 octobre 2021, à l’issue d’un programme de modernisation d’une année, le porte-hélicoptères d’assaut des forces navales d’autodéfense japonaises Izumo, voyait pour la première fois un avion de combat F-35B Lightning II du Corps des Marines des Etats-Unis décoller de son pont d’envol (photographie en illustration principale), quelque 76 ans après que le dernier avion de l’empire du Japon a quitté le pont d’un porte-avions de la marine impériale nippone.
Après les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Italie, il s’agit du 4ᵉ pays à mettre en œuvre le chasseur furtif américain à décollage et atterrissage vertical ou court de Lockheed-Martin à partir d’un porte-aéronefs, mais pas le dernier, puisque la Corée du Sud prépare un porte-aéronef dédié à cet usage, et que l’Espagne est largement pressentie pour acquérir, elle aussi, l’appareil afin de remplacer ses Harrier et préserver sa capacité aéronavale.
Grâce à sa tuyère orientable à presque 90°, et à une soufflante de stabilisation située en arrière du cockpit, le F-35B est capable, comme le Harrier, de décoller à partir de tremplin, mais également d’un pont droit d’un porte-aéronefs tout en conservant une charge importante grâce aux 180 KN de poussée que délivre son réacteur Pratt&Whitney F-135-PW-600 équipé d’un système de sustentation développé spécialement par le Britannique Rolls-Royce, à l’origine du célèbre réacteur Pegasus du Harrier.
Et même si le F-35B emporte moins de carburant que les versions A mise en œuvre à partir de pistes terrestres, ou C à partir de porte-avions dotés de catapultes, que son décollage et atterrissage court/vertical limite sa masse maximale au décollage, et donc sa capacité à emporter des munitions et du carburant, et qu’il peine à dépasser Mach 1, il n’en reste pas moins un appareil doté de caractéristiques uniques à ce jour.
Celles-ci permettent de mettre en œuvre un chasseur faisant jeu égal en bien des domaines avec des chasseurs basés à terre, à partir de porte-aéronefs dépourvus de catapultes et de brins d’arrêt, et donc bien moins onéreux que les porte-avions mis en œuvre par les Etats-Unis et la France.

Les performances du F-35B, notamment sa furtivité et sa vaste offre de senseurs et de capacités de traitement et de communication de l’information, en font un appareil adapté pour deux missions, à savoir le soutien des forces d’assaut amphibie et la protection aérienne du groupe naval.
Par sa furtivité en secteur frontal, l’appareil peut, en effet, éliminer les défenses antiaériennes adverses, puis apporter l’appuie feu nécessaire aux forces engagées à terre, tout en coordonnant grâce à sa fusion de donnée le soutien naval.
Cette même capacité de détection et de fusion de données en font un atout précieux pour protéger le groupe naval en l’absence de dispositif associant avion de veille aérienne et avions de combat, même si l’avion américain n’a pas l’allonge pour mener des missions de combat aérien, ou CAP, comme c’est le cas des appareils assurant la sécurité des porte-avions français ou américains.
Enfin, même en dépit de sa faible vitesse et d’une manœuvrabilité inférieure à celle de nombreux chasseurs modernes, le F-35B reste un adversaire redoutable en combat aérien, particulièrement à longue distance et lorsqu’il évolue dans un environnement coopératif permettant de profiter au mieux des avantages offerts par la furtivité et la fusion de données.
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Les commentaires sont fermés.
[…] il se sait vulnérable à des frappes préventives massives. C’est précisément là que le F-35B, probablement la version la plus aboutie de l’avion de Lockheed-Martin, offre des capacités qu’aucun autre appareil n’est à ce jour en mesure de […]