La Suisse reste fidèle au F-35 en dépit des tensions avec Washington
Le 13 août 2025, le Conseil fédéral helvétique a confirmé publiquement ce que beaucoup soupçonnaient depuis longtemps : la fameuse clause de garantie tarifaire, présentée en 2021 comme un verrou contractuel protégeant l’achat suisse de F-35A, est en réalité inapplicable. Dans un autre contexte, cette annonce aurait pu nourrir un débat national enflammé sur l’opportunité de maintenir un contrat entaché de surcoûts potentiels, alors même que d’autres scandales – comme la réduction drastique du stock initial de munitions – fragilisent déjà le programme. Mais à Berne, la ligne reste inchangée : on achètera le F-35, quitte à en réduire le nombre.
Cette persistance interroge, d’autant que la relation bilatérale avec Washington traverse une zone de turbulences. L’imposition par les États-Unis de droits de douane de 39 % sur plusieurs produits suisses, qualifiée de mesure « inamicale » par de nombreux analystes, ajoute une dimension politique défavorable à un dossier déjà chargé. Dans ces conditions, l’option d’un report, d’une renégociation ou même d’une remise en compétition pourrait sembler évidente. Pourtant, c’est l’inverse qui se produit.
Au-delà des moqueries qui ne manqueront pas d’être faites sur la prévisibilité d’un tel scénario – la Suisse s’enfermant dans un choix où elle perd sur tous les tableaux – il convient de s’interroger sur les ressorts réels de cette décision. Pourquoi persister à acquérir un appareil dont le coût unitaire grimpe, dont les conditions d’exploitation imposent une dépendance technologique totale aux États-Unis, et dont la mise en service a déjà nécessité des compromis capacitaires significatifs ?
Et la question dépasse largement le cas helvétique. Car Berne n’est pas seule : du Danemark à la Belgique, du Royaume-Uni à l’Allemagne, la fidélité européenne au F-35 semble inébranlable, même dans un contexte défavorable. Alors pourquoi les Européens se détournent-ils systématiquement des avions européens, parfois pourtant performants et compétitifs à l’export, pour leur préférer l’appareil américain ? C’est à cette double interrogation que cet article entend répondre.
Sommaire
Le ministre de la défense suisse reconnaît la non-applicabilité de la clause de prix garantis du contrat F-35
Le scandale couvait depuis plusieurs mois ; il est désormais ouvertement reconnu par les autorités helvétiques : la fameuse clause de garantie tarifaire, largement mise en avant lors de la sélection du F-35A en 2021, s’avère in fine non contraignante pour les États-Unis. Contrairement à ce qu’avaient martelé à l’époque le Département fédéral de la défense, alors dirigé par Viola Amherd, et l’agence d’acquisition Armasuisse, Washington n’est pas tenu de maintenir le prix unitaire fixé initialement à 79 M$ sur la durée du contrat.

Ainsi, il est fort logique que les États-Unis refusent de vendre à Berne des appareils qu’ils paient eux-mêmes 87 M$ (tarif 2025 selon le Pentagon Selected Acquisition Report), voire davantage, en absorbant la différence à leurs dépens. Cette position américaine était pourtant prévisible : dès 2021, le Contrôle fédéral des finances suisse avait averti que la clause de prix garanti ne reposait sur aucune obligation ferme dans le Foreign Military Sales Act ; ses alertes furent totalement ignorées par les autorités.
Dans un communiqué officiel du 13 août 2025, le Conseil fédéral reconnaît désormais l’inapplicabilité de cette clause, tout en tentant d’en imputer la responsabilité à l’intransigeance américaine. Cette ligne de défense paraît fragile, d’autant que plusieurs signaux d’alerte avaient également été relayés dans la presse spécialisée, comme le Tages-Anzeiger et Defense News, dès l’annonce du choix du F-35.
Les conséquences budgétaires sont lourdes : la votation populaire de 2020, remportée avec une très courte majorité de 50,2 %, avait donné mandat au gouvernement pour renouveler la flotte de chasse dans une enveloppe de 6 Md CHF, strictement plafonnée. Or, les autorités admettent aujourd’hui que, si le contrat était exécuté en l’état, un surcoût de 600 M à 1,2 Md CHF viendrait s’y ajouter.
Cette fourchette interroge : au prix actuel de 87 M$, l’augmentation pour 36 appareils serait d’environ 250 M CHF, et même à 94 M$, elle ne dépasserait pas 470 M CHF. Cette incohérence, pourtant majeure, n’a curieusement pas été soulevée par la presse helvétique, révélant un manque d’examen critique face à un dossier à très forte sensibilité politique.
Mais reste déterminé à acquérir le F-35, quitte à en réduire le volume
Malgré la remise en cause de la clause tarifaire et les surcoûts désormais admis, Berne reste fermement décidée à acquérir le F-35A pour équiper ses forces aériennes. Lors d’une conférence de presse le 15 août 2025, le ministre de la Défense, Martin Pfister, a explicitement reconnu que la Suisse pourrait devoir réduire le nombre d’appareils commandés, passant en dessous des 36 prévus initialement, afin de rester dans le cadre légal fixé par la votation de 2020 (RTS Info). Ce scénario n’est pas inédit : le Canada, confronté à une hausse similaire des coûts unitaires, envisage lui aussi de réduire sa commande de F-35A de 88 exemplaires tout en repoussant certaines livraisons pour contenir son budget (Defense News).

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Fabrice,
Finally a reality check regarding the f35. The large majority of you article align with my view and concerns.
French airforce need the best equipment and technology for defence and deterrence to protect the National interest and not what Dassault think is the best. The majority of European countries and others have or are in the process to get a 5th generation and to think that they are all MORONS in their choice is beside comprehensible!!!!
Ok to be proud of your nation of birth , but not to the point of trying justifying everything for various reasons.
Regards and keep challenging!!
Hi John, as you can see, challenging is not easy, especilly about Dassault.
But don’t get me wrong neither : I still conscider F-35 is a crap 😉
More precisely, i consider that F-35 brings a very sensible value-added during the 3-4 first days of a war.
After that, its lack of robustness and its heavy maintenance weight become a strong liability.
It’s exactly the opposite about Rafale, which has been designed to « last long », and to be easily repaired and reconfigured in deteriorated contexts.
It takes 4 hours and 4 guys to change an M88 on Rafale, while it takes 20 people and 20 hours to do the same on F-35.
According to me, the JSF program has been damaged by to many constraints, especially linked with the -B version, leading to a single engine jet, and asking too much to the F-135 to fight its cheesebox aerodynamic.
Indeed, it is understandable that European air forces focus on F-35, as they are all designed to resist « till the USAF arrives, », meaning a few days.
But this is a strong weakness, from a french perspective, which always considers that the US involvement in a European conflict would be great, of course, but not 100% guaranteed.
And i strongly regret that France doesn’t takes its « responsibilities » to design a real 5th gen. stealth fighter, perhaps a Super-Rafale stealth but hosting the same sensors/engines as F5, prior to the FCAS or any 6th gen. program. Relying on the stealth heavy UCAV which is currently designed by Dassault will solve some issues, but these UCAV systmes will also fly by F-35 and any other 5th gen. (J-35, Kaan, Su-57e), so the relative benefits will be limited (indeed they are absolutely required).
Entierement d’accord avec ta réponse, même si la capacité de Dassault de concevoir un super-rafale est hypothéqué par l’existence du programme Scaf/ngf qui empêche faute de moyens le développement d une version Rafale de 5eme gen. Le F35 est un avion de riches prévu pour les riches, quand on voit les petits pays qui en achètent,c est une folie, la moitié de pays qui ont acheté le F35 auraient du prendre des Saab Gripen, et l’autre du Rafale ou Eurofighter
Desolé.de reprendre lle calcul qui est un peu loin du calculs d’aéronef disponible et opérationnels pour la jauge de 18 appareils.
« Comparatif disponibilité FMC : apte à toutes missions : l’avion peut exécuter l’ensemble de ses missions (tous capteurs/effets nécessaires opérationnels) entre le rafale 75% et le f35 actuellement 10à30%.
Objectif : 18 avions prêts:
Rafale (75 %) → 24 avions.
F35:
FMC 30 % → 60 avions.
FMC 25 % → 72 avions.
FMC 20 % → 90 avions.
FMC 15 % → 120 avions.
FMC 10 % → 180 avions. »
Les chiffres sont cruels!
ok, mais d’où sortent ces chiffres « cruels » ? À ma connaissance, le taux de dispo du Rafale dans l’AAE était de 63% en 2023. Celui du F-35A de l’USAF était de 51,2%. donc, sans remettre en doute votre calcul, d’ou sortez vous ces chiffres ?
Voici le résultat des recherches que j’ai sollicitées et que je vous transmets tel quels.
Voici un panorama synthétique — mais complet — des taux de disponibilité du F-35, avec les liens directs vers les sources officielles citées.
1) Que mesurent les indicateurs ?
Mission Capable (MC) : l’aéronef est disponible pour au moins une mission.
Fully Mission Capable (FMC) : l’aéronef est disponible pour toutes ses missions (critère plus exigeant). Le DOT&E précise que le FMC est « une meilleure évaluation de l’état de préparation au combat ».
2) Chiffres officiels les plus récents (États-Unis)
FY2023 (toute la flotte US, toutes variantes) :
Disponibilité “MC/availability” moyenne ≈ 51 % (moyenne mensuelle sur 12 mois, flotte US hors avions de DT).
FMC ≈ 30 % (moyenne flotte US sur la même période).
Flotte “combat-coded” (unités déployables) : disponibilité 61 % et FMC 48 %.
Sources : rapport annuel DOT&E FY2023.
Par variante (MC, FY2023) — données consolidées par le CRS à partir d’éléments DoD/GAO :
F-35A (USAF) : 51,9 %
F-35B (USMC) : 59,7 %
F-35C (USN/USMC) : 61,9 %
Le CRS rappelle aussi les seuils d’objectif de MC : 80 % pour l’USAF (A) et 75 % pour l’USN/USMC (B/C).
Actualisation FY2024 (F-35A, USAF) : la MC tient à ~51,5 % (stabilité vs FY2023), selon Air & Space Forces Magazine (bilan annuel USAF) et confirmations officielles.
3) Tendances et points saillants
FMC très bas sur B/C : selon la CBO (juin 2025), pour les F-35B et F-35C, seuls les appareils les plus récents dépassent ~10 % en full mission availability (équivalent FMC).
Sous-performance durable vs objectifs : le GAO note qu’aucune des variantes du F-35 n’a atteint ses objectifs MC entre FY2018 et FY2023.
Causes principales (DOT&E/GAO) : pénuries de pièces (NMC-S ~27 % en FY2023), délais/déficits des dépôts réparateurs, problèmes de fiabilité/maintenabilité, et contraintes moteur F135 (atténuées mais non résolues).
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Sources (liens directs)
1. Director, Operational Test & Evaluation (DOT&E) — F-35 JSF – FY2023 Annual Report (janv. 2024) : disponibilité moyenne 51 %, FMC 30 % (flotte US), FMC 48 % (flotte combat-coded), analyse NMC-S/NMC-M.
2. Congressional Research Service (CRS) — F-35 Lightning II: Background and Issues for Congress (11 déc. 2024) : MC par variante en FY2023 (A 51,9 % ; B 59,7 % ; C 61,9 %) et rappel des objectifs (80 % USAF ; 75 % USN/USMC).
3. Air & Space Forces Magazine — Air Force Mission Capability Rates Reach Lowest Levels in Fiscal 2024 (18 févr. 2025) : F-35A ≈ 51,5 % MC en FY2024 (stable vs 2023).
4. Congressional Budget Office (CBO) — Availability, Use, and Operating and Support Costs of F-35 Fighter Aircraft (juin 2025) : FMA/FMC très bas pour B/C (seuls les avions les plus récents > ~10 %).
5. Government Accountability Office (GAO) — Tactical Aircraft: Operation and Maintenance Spending and Mission-Capable Rates (21 oct. 2024) : sous-atteinte des objectifs MC 2018-2023 pour les variantes F-35.
6. GAO — F-35 Sustainment: Costs Continue to Rise While Planned Use and Availability Have Decreased (15 avr. 2024) : retards dépôts, pénuries pièces, disponibilité en-deçà des buts.
Bien cordialement.
oui mais là, vous comparez des périmètres très différents. A ma connaissance, la France n’a jamais communiqué sur l’indicateur FMC, uniquement sur celui de la disponibilité. En outre, FMC est un indicateur casse-gueule pour comparer deux systèmes d’armes. Par exemple, le Rafale n’a pas de capacités SEAD. Du coup, est-il pertinent de comparer FMC du F-35A, et un éventuel FMC du Rafale, sur des périmètres différents ?
C’est exactement le même problème concernant le prix à l’heure de vol : chaque force a sa propre manière de le calculer. L’USAF, par exemple, intégre la modernisation des appareils dans ce cout, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de SAAB. Du coup, comment comparer le prix à l’hdv de 7000$ du Gripen E, et celui de 30,000 $ des F-35A de l’USAF ?
Tout cela pour dire qu’il faut se montrer très prudent dans ce type de comparaison a périmetre obscure.
Ca ne signifie pas que le F-35A n’a pas de probleme. Il est évident que l’appareil est très fragile, avec une panne majeure toutes les 7 heures de vol par exemple (de mémoire il y a 3 ans), là ou un avion comme le Rafale fait beaucoup mieux.
Mais on ne peut raisonnablement pas tirer de conclusion sur des comparaisons de ce type, avec des perimetres floues et, dans tous les cas, fondamentalement différents. D’ailleurs, le GOA ne compare jamais le F-35 a d’autres appareils n’étant pas en service au sein des forces US, et ne compare pas non plus les resultats entre l’US Air Force, l’US NAvy et l’US Marines Corps. Il conserve une vision a perimetre stricte, sur des indicateurs strictement identiques.
Pour être objectif sur le rafale, Le « 75 % contractuel » existe clairement pour l’Inde (clause PBL). En France, l’ambition communiquée publiquement pour Rafale a été ~80 %, dans le cadre des contrats verticalisés (RAVEL/BOLERO).
Dans les faits côté France, le dernier niveau officiel consolidé que l’on puisse citer en clair reste l’agrégat “avions de combat” à ~62 % en 2022, avec une progression annoncée en 2023. Les pourcentages détaillés Rafale-seuls ne sont plus publiés depuis 2024 pour raisons de sensibilité, ce qui limite la possibilité d’attester publiquement un chiffre “net” et récent pour Rafale seul.
bonjour, une question, vite fait avant l’apéro, qui va surement facher, mais bon je la pose quand même pour mettre un peu d’ambiance ! les anglais, allemands, néerlandais et italiens ont acheté du F35 pour sa furtivité et pour éventuellement porter le feu nucléaire avec la bombe B61 américaine au cas ou ? pensent ils vraiment, même avec leur avion invisible, tenter d’approcher des villes comme moscou ou st petersbourg pour aller lancer leur bombe gravitationnelle ? je suis preneur pour les réponses, bon dimanche.
Posez-vous la question dans l’autre sens : pensez-vous que Moscou puisse conscidèrer ce risque comme négligeable ? On parle de dissuasion, c’est un exercice de gestion du risque avec un seuil très bas. On peut aussi intercepter les Iskander et les Kh-102 armés d’une tete nucléaire. Pour autant, pouvons nous nous permettre de négliger cette menace, si moscou déploie des Iskander armés de têtes nucléaire à Kaliningrad ?
bonjour re, je ne parle pas des missiles porteurs de la tête nucléaire, comme nous les utilisons, mais de la B61 bombe gravitationnelle portée par les f35, ce qui n’est pas la même chose. je pense que nos rafales armés de nos missiles nucléaires, actuels, ont une chance de paser les défenses ennemies, par contre les chances qu’un f35 (furtif) arrive au dessus de moscou (ou autre) pour lacher sa b61 est nulle. donc l’anvantage , supposé, du f35, BOF. POUR MOI? et cela n’engage que moi, c’est que ceux qui achètent du f35 achetent de la tranquilité américaine t rien d’autre. d’ailleurs expliquez moi pourquoi, l’inde (qui ne sont pas que des c…, contrairement à ce que les équipes de l’autre A….. pensent, va racheter des rafales, mais en direct sans consultation préalable, alors qu’ils en ont perdu 1 en oprération et à mon avis, mais on en reparlera dans quelques mois achetera des f 5 avec leurs drones pour la consultation ARMCA. on se note cela et on en reparle dans quelques temps…
parce que l’Inde refuse de dépendre des Etats-unis pour sa défense. Elle fait partie des BRICS, et n’est pas strictement alignée sur Washington. Par ailleurs, le programme AMCA (chasseur indien de 5eme génération) n’a rien a voir avec la consultation MRCA actuellement en cours, a laquelle participe le Rafale, mais pas le F-35.
oui, un ASMPA/R a plus de chance de passer qu’un F-35A+B61. Mais on ne parle pas ici de « plus de chances de passer », on parle de nucléaire. il n’y a pas de risques moindres. donc meme avec F-35A+B61, le risque ne peut être négligé par Moscou, pour au final, une réponse identique que pour le couple Rafale /ASMPA. il n’y a pas de progressivité en dissuasion nucléaire. entre 50 et 30% de se prendre une charge nucléaire sur Saint_Petersbourg, la réponse et l’influence sur la décision pour Moscou est exactement la meme. Sans parler du fait que nous avons 2 escadrons stratégiques, et que De+NL+Be+It/Uk aligneront potentiellement une dizaine d’escadrons de frappe nucléaire.
Surtout, en realité, la question ne se pose meme pas : nous ne proposons pas à nos alliés un modèle comparable a celui de la dissuasion partagée US au sein de l’OTAN. Donc pour Berlin ou La Haye, la question n’est pas de choisir entre le F-35/B61 et le Rafale/ASMPA, mais entre le F-35 et rien…
Oui, mais bon… tout cela, on le sait bien, tout comme on sait qu’on a pas trop d’argent en ce moment. Donc on fait étape par étape et on défend nos industriels. Tout cela est normal et acceptable. Il nous est arrivé d’être en avance, jamais les USA n’ont accepté le Concorde. Personne ne reconnaît un retard donc on nie en bloc. C’est la vie. On préférerait tous avec des milliers d’hypersoniques furtifs. Mais nous, on fera nos guerres à notre manière.
Dans la communication, il y a toujours une part de creux, des zones d’ombre. So what. Et nos armes fonctionnent plutôt bien apparemment. D’autres on des qualités différentes, grand bien leur fasse. Nous on cognera avec ce que l’on a.
haha belle manoeuvre de diversion avec écran de fumée et tout qui va bien. l’art de l’esquive. chacun pense ce qu’il veut , moi pour ma part j’ai confiance en dassault et il a prouvé lors des 60 dernières années sa capacité à innover et à tenir la dragée haute à beaucoup avec moins d’argent à la clef !
Ca, c’est de l’ordre de l’opinion. C’est respectable. Mais ce n’est pas un raisonnement.
Et l’objectif de Meta-defense est précisément de venir titiller vos opinions en les confrontant à des raisonnements, pas à se conformer à l’idée dominante (il y a bien d’autres titres dans la presse defense qui le font très bien).
En outre, ce n’est pas parce que j’explique pourquoi le couple F-35A/B61 n’est pas moins efficace que le couple Rafale/ASMPAR, en matière de dissuasion, qu’il s’agit d’une esquive. C’est un fait, parce que la dissuasion n’est pas un exercice relatif, comme la guerre conventionnelle : c’est un exercice en mode absolue. Soit cela a un effet dissuasif, soit non. il n’y a pas de « plus ou moins dissuasif » en matière de dissuasion. C’est pour cela que la Corée du nord a changé de catégorie en 2006, à la suite de son premier essai : à partir de là, on ne pouvait pas savoir si elle avait plus d’une bombe, ni si ses vieux Mig29 et Su-24 parviendrait ou pas à passer. Il suffit d’une bombe sur Séoul pour mettre la Corée du Sud à genou.
C’est aussi pour cela que les insraliens et les américains ont frappé les installations nucléaires iraniennes, comme Tel Aviv l’avait fait en 1980 contre Osirak : tant que l’essai n’a pas été fait, on peut encore agir. Après, on ne peut plus, meme si les vecteurs sont peu efficaces. Il suffit qu’un seul passe….
J’ai moi meme longtemps été convaincu par la faiblesse du couple F-35A/B61 en matière de dissuasion, du fait de l’arme gravitationelle. Mais c’était lié à une mauvaise comprehension des mecanismes de dissuasion. Ca m’a pris 5 ans pour le comprendre, vous avez encore le temps ))
oui vu ce qu’il est sensé me rester à vivree, je n’y arriverai jamais et en plus je suis étroit d’esprit, donc c’est pas gagné. je vous aime bien quand même fabrice (c’esst pas une déclaration hein attention, on se méprend pas) mais vous êtes plus jeune et avez vécu d’autres choses que moi, en servant le même employeur. l’important c’est pas la façon, c’est d’y arriver. je reste avec mes certitudes et les autres avec les leurs. mais j’aime bien vous lire et vous titiller, cela doit être mon côté joueur.
Il est vrai que j’ai un esprit de contradiction prononcé : si tout le monde dit A, je vais creuser pour savoir pourquoi pas B ? ))
Et de fait, je me prends rapidement au jeu du débat d’idées, et des raisonnements contradictoires.
A ce stade la réponse de la france est le Rafale F5 qui integre en autre un drone furtif et le radar RBE2-XG (annoncé comme capable de détecter des micro- aeronefs et des avions furtifs), il sera intéressant de voir les annonces qui seront atteintes, et si le design furtif, devient moins furtif des 2030, les heureux propriétaires de F35 pourront commencer a imaginer une alternative financierement possible. Pendant ce temps les américains commenceront a s ‘équiper du F47 dont la furtivité résistera peut-etre plus a ces nouveaux radars. Autre point abordé, la disponibilité et l’augmentation de prix, la disponibilté constatée pour le F35 est environ 3h de vols tous les 2 jours, et le prix augmente vers 1,5 du prix initial, donc globalement a budget égal un pays peut acheter 1,5 mois d’avion et par rapport a un avion classique (Rafale, eurofighter) , il a besoin de 2 fois plus de F35 pour faire le meme nombre de missions, équation diffcile a résoudre.
Article tout à fait instructif , exhaustif et donc passionnant
Suggérez vous, Monsieur Wolf, et il ne s’ agit nullement d’ un procès d’ intention, que les dirigeants de Dassault ont péché par incompètence notamment technique et scientifique?
J’ ai plusieurs fois regretté ici les erreurs de l’ ordre de la faute lourde des gouvernements successifs et de la DGA qui ont conduit , apres la réussite technique du char Leclerc et son èchec commercial, à l’ abandon d’ une filière française du char d’ assault qui nous laisse avec 200 Leclerc incapable de se proteger des drones.
Mais je pensais que Dassault, Naval Group et l’ ex- Nexter ( avec le Caesar) avaient échappé, grâce à des dirigeants clairvoyants à ce type de naufrage.
Et vous venez nous expliquer que Dassault est le prochain Radeau de la Meduse ainsi que de vastes pans de la BITD française..
De biens tristes perspectives…si vous avez raison…
Du tout. En revanche, j’estime que penser que Dassault a autre chose en tête que ses résultats est erroné. Mais ce n’est pas à Dassault, ni à Thales, Naval Group ou KNDS, que revient la responsabilité de penser et mettre en œuvre la stratégie industrielle de défense française. C’est à l’état. Et c’est cette stratégie qui fait défaut.
Pour Dassault, construire 24 ou 30 Rafale par an dans les 10 ans qui viennent, puis basculer sur le NGF ou son remplaçant, pour les besoins français pendant encore 10 ans, c’est très satisfaisant. L’entreprise n’a nullement l’intention d’aller au delà, jugeant cela industriellement trop risqué.
Dès lors, avoir une activité stable et prévisible sur 20 ans, et beaucoup de R&D dans le même temps, c’est idéal pour passer l’écueil de l’effondrement des commandes de 2035.
Cela dit, il ne faut pas s’étonner, dans ces conditions, du plébiscite du F-35 en Europe, si nous n’avons rien d’équivalent (entendre, un 5G furtif sectoriel). Surtout, je pense qu’il faut arrêter de critiquer ceux qui font le choix du F-35 « plutôt que du Rafale », ce dernier n’étant pas une alternative au premier, pour l’immense majorité des européens, et ce, en toute objectivité.
De plus, les évolutions f35 semblent être passées chez Boeing!
Commentaire sur le fond.
L’argument d’une supériorité furtive du F-35 “pour 40 ans” me paraît fragile.
Cette furtivité, optimisée pour la bande X, est déjà mise à mal par les radars VHF/UHF, les réseaux multistatiques, l’IRST longue portée et la fusion de données assistée par IA. Dans 10 à 15 ans, ces moyens seront généralisés et l’avantage aura fondu.
C’est là qu’on voit la pertinence de la vision Dassault. Le Rafale n’a jamais été pensé comme un pur “furtif passif” figé, mais comme une plateforme évolutive, capable d’intégrer de nouveaux capteurs, de la guerre électronique avancée et, demain, des essaims de drones pour saturer et tromper l’adversaire. Cette philosophie modulaire et ouverte, Dassault la maîtrise depuis des décennies, et elle correspond parfaitement à l’avenir du combat aérien : adaptabilité, résilience, interopérabilité.
Le fait que le FCAS soit mal parti est même une chance : cela évite de gaspiller des année et des milliards à courir derrière un “F-35 européen” qui sortirait au moment où le concept furtif passif serait déjà dépassé. C’est aussi l’occasion de miser sur ce que la France sait faire de mieux : faire évoluer un concept éprouvé pour rester compétitif face à n’importe quelle menace.
Quant au “blocage” industriel et stratégique évoqué dans l’article, il est à double tranchant. Oui, aujourd’hui, le F-35 verrouille certains choix. Mais dans 10 ans, quand ses atouts majeurs de furtfitebauront perdu l’essentiel de leur avantage, les États qui ont tout misé dessus sont réellement piégés : flotte coûteuse, techniquement figée, dépendance totale aux États-Unis pour chaque mise à jour critique. Pendant ce temps, ceux qui investissent dans des architectures ouvertes, modulables et diversifiées (Rafale modernisé, F-5 NG, drones) adaptent leurs forces aux menaces réelles du moment, pas à un concept figé du début des années 2000.
Un mix Rafale modernisé, plateformes légères type F-5 NG et drones spécialisés offre aujourd’hui une vraie avance, souveraine et flexible, loin du mirage d’un clone du F-35 voué à reproduire ses limites.
Hauts les cœurs!
je vous suis sur votre analyse en tous points. de plus dans le tandem f5 et drone associé le drone porte le risque en avant et avec des nouveaux missiles annoncés à 1000 ou 1500 kms (à voir ?) l’avion porteur restera hors de portée d’attaque dangereuses. de plus on imagine qu’un drone restera moins cher qu’un avion de 5G et au pire sacrifiable. de plus le F35 n’est furtif que de devant donc très relatif, mais bon ? mais comme le dit fabrice les pays qui l’achètent s’ofre plus une protection et une paix avec les US qu’une valeur ajoutée à leur aviation, car franchement dans le cas suisse choisir le F35 comme intercepteur je n’en voit pas la plus value, mais chacun voit midi à sa porte !
Dans ce cas, pourquoi tous les programmes actuels de nouveaux avions de combat (tous, pas une majorité d’entre eux : F-47, F/A-XX, Tempest, J-35, J-36, Kaan, Boramae, Su-57, AMCA et même NGF), tous, donc, ont fait le choix de la furtivité, s’il s’agit d’une option qui n’aura plus d’intérêt dans 15 ans avec avec l’arrivée des radars basse fréquence ou des radars passifs (pour info, les radars passifs sont des radars basse fréquence) ? Le fait est, vous ne trouverez pas un pilote de chasse en activité pour soutenir que la furtivité n’est pas un atout considérable.
C’est un peu comme la propulsion nucléaire sur les sous-marins : c’est plus cher, plus contraignant, mais au final, un SNA sait faire tout ce qu’un SSK sait faire, mais il peut, surtout, traverser l’atlantique ou le pacifique à 20 nœuds à 200 mètres de profondeur, sans jamais être détecté. Dites à la MN « je vous enlève deux SNA mais je vous donne 4 SSK à la place », et vous verrez la réaction.
Les arguments avancés ici sont précisément ceux que j’anticipais : et pour cause, cela fait 25 ans que Dassault les martele. Force est de constater qu’en dehors de France, ils ne prennent pas. Ce n’est pas à dire que le Rafale est un mauvais avion ou qu’il est inférieur au F-35. Il a de nombreux atouts, évoqués dans l’article, alors que le F-35, de son côté, a d’évidentes faiblesses. Mais le fait est, pour toutes les forces aériennes mondiales, qu’elles soient occidentales, russes ou chinoises, la furtivité s’impose à présent.
Pour être franc, dans la trajectoire actuelle, je serai déjà très surpris que la France conserve sa place dans le TOP 5 des exportateurs d’armement au delà de 2030, car tout ce que nous proposons, ou presque, repose sur des technologies développées dans les années 90 : Rafale, Caesar, Scorpene, SAMP/T… il n’y a guère que les FDI, la guerre des mines et la gamme SCORPION qui soient vraiment nouvelles dans notre catalogue export.
Pour l’heure, nos industriels vivent sur le gras technologique hérité de ces années 80-90-2000. Mais dans les années à venir, une toute nouvelle génération de système va s’imposer sur le marché, allant des avions furtifs aux hélicoptères tilt ou à hautes performances, des systèmes d’artillerie capables de faire feu en se deplaçant, des systèmes had-kill redessinant le schéma de protection du combat blindé, des croiseurs transportant la puissance de feu d’une division. Le problème est que nous n’anticipons pas cette transformation : Dassault n’a d’yeux que pour le contrat indien, KNDS france est bridée dans sa volonté de revenir vers des plateformes chenillées chars et VCI, Airbus H est handicapé par le manque d’investissements R&D militaire. Il n’y a guère que Naval Group (Barracuda, FDI + guerre des mines et navires robotisés), MBDA (RJ10, OWE, smartGlider et RCE) et Thales (GM300, SF500, Captas ..) qui restent au contact.
Ce n’est pas tant les idées qui manquent (il suffit de voir le Racer d’Airbus H, le Vortex de Dassault ou le RJ10 de MBDA pour s’en convaincre). Toutefois, force est de constater qu’il n’y a pas de stratégie nationale dans ce domaine, comme on peut les voir en Chine, en Russie, en Allemagne, en Corée du Sud, en Inde, en Israël, en Turquie et aux États-Unis, ainsi que, dans une moindre mesure, en Italie, Grande-Bretagne, Suède, Pologne et Espagne.
Nous parlons beaucoup, mais nous ne faisons rien de structuré.
oui je vous comprend, mais nos stratégies sont de faire des coopérations avec des personnes qui en fait n’en veulent pas. donc c’est vrai que depuis 8 ans maintenant c’est un peu le désert. maintenant je reste plus mesuré sur notre déclassement probable, nos entreprises et nos ingéneiurs ont toujours eu de l’imagination et si on manque d’argent (cela dépend pour quoi en fait ? ) on ne manque pas d’idées, donc soyons optimists on rebondira.
Fabrice, je comprends bien votre position, mais je crois qu’on mélange ici trois sujets qu’il faut absolument distinguer : connectivité, capteurs et furtivité passive.
Les deux premiers sont évolutifs et adaptables. Le troisième, par nature, est figé dans la cellule et les matériaux, et donc vulnérable à l’évolution des systèmes de détection.
Les mettre dans le même sac masque un point clé : ce qui est évolutif peut rester pertinent sur plusieurs décennies, ce qui est figé ne le peut pas.
Sur le papier, la furtivité passive du F-35 est un atout considérable, et je sais que nombre de pilotes en sont convaincus. Mais comme on dit : “pas vu, pas pris ! Je pique dans la sébille des aveugles.”
Problème : le nombre “d’aveugles” diminue à mesure que radars multibandes, réseaux passifs et IRST longue portée se généralisent. Et contrairement aux capteurs ou à la guerre électronique, on ne peut pas “patcher” une cellule pour la rendre furtive face à ces nouveaux moyens.
À ne pas confondre avec la furtivité sous-marine : pour les SNA et les SNS, le problème est totalement différent.
Sous l’eau, seules les ondes sonores se propagent efficacement, ce qui rend le silence acoustique déterminant.
Et comme le bruit est produit par la mécanique interne, on peut continuer à améliorer cette discrétion sur la durée.
Dans l’air, c’est l’inverse : les ondes électromagnétiques couvrent tout le spectre, et il existe déjà des moyens de détection multibandes qui neutralisent progressivement la furtivité passive. Le “silence” d’un avion furtif n’est donc pas un avantage figé comme celui d’un sous-marin, mais un état transitoire voué à être percé.
Vous dites que ne pas intégrer cette approche reviendrait à perdre en capacité. Je dirais plutôt que miser tout dessus, c’est prendre le risque d’une perte capacitaire plus grave dans 10 à 15 ans, lorsque cet atout sera érodé. Ce risque n’est pas théorique : les Américains eux-mêmes travaillent déjà sur des concepts de pénétration qui ne dépendent plus uniquement de la furtivité passive (NGAD, essaims de drones, brouillage adaptatif).
Enfin, l’argument “tous les pays occidentaux y adhèrent” est vrai… aujourd’hui. Mais l’histoire militaire est pleine de consensus qui se sont révélés dangereux : les cuirassés juste avant Pearl Harbor, la Ligne Maginot avant 1940, ou les doctrines de combat aérien figées avant la guerre du Pacifique.
Un consensus peut aussi être le fruit de considérations politiques ou industrielles, pas d’une supériorité technique éternelle.
Pour moi, le vrai pari intelligent, ce n’est pas de copier le modèle furtif passif du F-35 ou de faire un “F-35 européen”, mais de miser sur la philosophie Dassault : plateforme ouverte, architecture modulaire, intégration de drones pour saturer et tromper, guerre électronique adaptative. Bref, un système qui reste pertinent face à l’évolution des menaces, et pas seulement performant dans un environnement conçu il y a 20 ans.
Et comme le FCAS est mal parti, je persiste à penser que c’est une chance : on évite de s’enfermer dans une copie figée et on peut sauter directement à l’étape suivante. Ceux qui auront fait ce choix auront encore la main dans 15 ans… quand les autres commenceront à se demander comment moderniser un concept déjà dépassé.
Et dans 15 ans, ceux qui auront tout misé sur la furtivité passive découvriront qu’elle ne “pique” plus grand-chose… faute d’aveugles à dépouiller.
Bien cordialement.
Il ne s’agit pas de « tout miser » sur la furtivité, il s’agit de ne pas l’oublier. C’est différent.
En outre, vous n’avez pas saisi la comparaison que j’ai faite avec les SNA.SSK. Il ne s’agit pas de furtivité, mais de capacités détenues par l’un, et pas par l’autre. Qu’on le veuille ou pas, un appareil furtif, même sectoriel, sera plus difficile à détecter, et surtout à accrocher (les conduites de tir VHF … en ben ca n’existe pas..).
Le problème c’est qu’on se focalise, en France, sur les défauts du F-35, pour en déduire que la furtivité est secondaire, tout ca parce qu’il s’agit du principal argument du chasseur de LM. en gros, cela donne « il manque de fiabilité, il est cher, il est furtif, donc la furtivité rend cher et peu fiable ». Et surtout, on veut absolument se convaincre que si un appareil est fiable et relativement économique, il compense son absence de furtivité. Force est de constater qu’autour de nous, personne, pas peu de monde, strictement personne ne pense de la meme manière. Cela ne signifie pas, encore une fois, que le Rafale est inutile. Mais cette position française n’a guère à envier à l’absurde des propos du ministre belge de la défense sur la valeur du F-35 comme multiplicateur de forces.
Le pire étant que, dans le meme temps, on conçoit un drone de combat furtif « pour palier le manque de furtivité du Rafale » … c’est donc bien que c’est important.
Pourquoi un « drone furtif »secondant le F5 Quel rôle ? Bleue ´
@Fabrice
J’avoue ne pas comprendre cette soudaine poussée de pessimisme. Pour le Rafale, le choix a été fait de miser sur les munitions à longue portée et le guidage pour pouvoir lutter contre la DCA ou la chasse. Le paris semble moins risqué que ce que cet article semble suggérer. On vient de lancer les programmes pour muscler la frappe air-sol. Voyons ce que ça va donner. On savait qu’on avait un trou dans la raquette et on le comble, où est le problème? J’ajouterais que ce que l’on voit en Ukraine, c’est plutôt très peu de chasse. La DCA joue le rôle des intercepteurs, les Himars et l’artillerie jouent le rôle des chasseurs bombardiers. Les aérodromes semblent extrêmement vulnérables, ce qui une fois de plus ne va pas dans le sens du F35. Je ne vois pas ce qu’un F35 apporterait de plus dans l’attaque du pont de Kertch par exemple.
L’utilisation à foison d’armes à longue portée induit un délais entre ce qui est perçu par différents capteurs et le moment de la frappe. Est-ce ce délais (qui pourrait être réduit par la furtivité) qui vous préoccupe?
Pour le reste, oui, il faut faire un nouvel avion. On va voir ce qui va sortir du chapeau. Je ne sais pas si ce qui vous préoccupe est l’inertie française côté administration ou côté constructeur.
Ce n’est pas du pessimisme du tout. En revanche, il me semble utile d’expliquer pourquoi les européens, dans leur immense majorité, préfèrent rester fidèle au F-35 qui, soit dit en passant, peut lui aussi emporter des armes à longue portée. C’est l’exemple du SNA : pour faire de chasse à la gâchons, pour bloquer un détroit, ou pour faire du renseignement en mer baltique, un SNA ne fait pas mieux qu’un SSK. Par contre, un SSK ne peut pas se repositionner aussi vite qu’un SNA, et ne peut pas pister un groupe naval avançant à 20 nœuds. Là, c’est pareil, le Rafale sait faire 80% de ce que sait faire un F-35. Il est meme meilleur en interception et en pénétration basse altitude. Mais en air-air et en SEAD, c’est le F-35 qui a l’avantage, grâce a la furtivité. Les européens estiment dans leur immense majorité, que cet avantage compense les faiblesses du F-35, à savoir sa fragilité et sa maintenance très lourde, entrainant une faible disponibilité.
Je pense que donner foi aux discours du genre « En achetant le F-35, les européens cèdent aux pressions américaines » est erroné, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’offre alternative au F-35 en Europe. Et surtout, je pense que le rejet, en France, des vertus de la furtivité, résulte davantage d’un bourrage de crâne orchestré par Dassault, que d’une véritable analyse objective.
un peu le gars qui s’achete une Ferrari pour aller chercher ses cigarettes
Pas complètement d’accord,la détection en VHF n’offre aucune solution de tir,elle voit qq chose et il faut aller voir.(style home chain brit.de 1940 ).du fait de la taille des antennes et de leurs diagrammes de rayonnement ce sont des cibles très faciles pour des drones (Israël en Iran/syrie ) ,unIRST ne voit pas au delà de 50 km(80 au max) dans les cas les plus favorables car les sources et le détecteurs sont dans bruit et d’autre par la résolution est limitée par la diffraction.A ces distances la furtivite n’est plus réelle et les radars bandesX ,compacts et très mobiles voire aéroportés voient tout mais…trop tard
La furtivite est un atout majeur qui se paye littéralement mais aussi par des avions très peu rustiques et inadaptés à de nombreuses missions(voir les panachages avec F15..Japon,Israël..
Un IRST ne donne ni vecteur vitesse, ni distance ni altitude, donc pas de solution de tir BVR.
De plus les missiles AA et ASont désormais des portées en centaines de km
Éclairée par un tiers collaboratif une cible pourra être détruite par un missile AA n’allumant son radar qu’au dernier moment
L’avion restera furtif
Comparatif disponibilité FMC : apte à toutes missions : l’avion peut exécuter l’ensemble de ses missions (tous capteurs/effets nécessaires opérationnels) entre le rafale 75% et le f35 actuellement 10à30%.
Objectif : 18 avions prêts:
Rafale (75 %) → 24 avions.
FMC 30 % → 60 avions.
FMC 25 % → 72 avions.
FMC 20 % → 90 avions.
FMC 15 % → 120 avions.
FMC 10 % → 180 avions.
Avec 24 f35, les Suisses ne vont pas aller loin!