Depuis 1979, et la dissolution de l’U.S. Taiwan Defense Command sur l’autel de la normalisation des relations entre Washington et Pékin, les Etats-Unis avaient officiellement retiré l’ensemble de leurs forces présentes sur l’ile de Taïwan depuis la rupture entre les autorités de l’ile et la République Populaire de Chine en 1949. Et si les Etats-Unis avaient toujours respectés, de manière plus ou moins zélée, l’engagement pris auprés de Taipei de garantir la sécurité de l’ile, aucun militaire américain n’avait été déployé sur place depuis, afin de respecter les engagements pris auprés des autorités chinoises. Officiellement tout du moins, puisque selon un article du Wall Street Journal, deux douzaines de membres des Forces Spéciales américaines, accompagnées d’un petit détachement d’US Marines, seraient déployés pour une mission d’assistance et de formation aux forces armées taïwanaises, et ce depuis plus d’une année. Sans en apporter la confirmation officielle, le porte-parole du Pentagone, John Supple, interrogé sur le sujet, a déclaré que les relations entre les Etats-Unis et Taïwan étaient « alignées » avec la volonté de Washington de contenir la menace chinoise.
Selon l’article, les forces américaines sur place ne seraient présentent que sur des périodes relativement courtes de quelques mois, par rotation des effectifs, et ne seraient sur place que pour des questions de formation. Toutefois, il est fort peu probable que Pékin voit la chose de cette manière. Déjà, il y a quelques mois, le simple fait qu’un avion de transport affilié à l’US Air Force ait atterri à Taïpei avait provoqué la fureur des officiels chinois, et déclenché l’organisation de nombreux exercices et la désormais traditionnelle démonstration de puissance des forces aériennes de l’Armée Populaire de Libération au sud de l’ile. Celle-ci a franchit un record lundi dernier avec pas moins de 52 appareils en vol simultanément dans la zone de controle aérien de l’ile, provoquant la mise en alerte de a défense anti-aérienne et de la chasse taïwanaise. On peut donc s’attendre, dans les prochaines heures, ou les prochains jours, à une réponse musclée et démonstrative de Pékin, avec probablement une recrudescence des actes de provocation. En effet, pour les autorités chinoises, le déploiement de forces américaines, même symboliques comme c’est ici le cas, est assimilé à un déploiement de forces étrangères sur son propre sol, et peut donc représenter un Casus Belli potentiel.
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