Depuis quelques semaines, et l’officialisation par Londres de la livraison de munitions à longue portée Storm Shadow à l’Ukraine, le missile de croisière franco-britannique de MBDA démontre d’exceptionnelles qualités, notamment pour se refaire de la DCA et résister au brouillage intense mis en oeuvre par les forces russes.
Comme nous l’évoquions précédemment, l’envoi de ces missiles indispensable aux forces aériennes ukrainiennes pour frapper les sites logistiques, poste de commandement et infrastructures de transport clés de l’adversaire, se fait au détriment des stocks déjà réduits de la Royal Air Force, et de l’Armée de l’Air et de l’Espace après que la France ait, elle aussi, rejoint l’initiative.
Il n’y a donc rien de surprenant à ce que la RAF cherche à acquérir de nouveaux missiles de ce type pour maintenir un stock opérationnel minimum, alors que la livraison de ces missiles à Kyiv n’est pas destinée à diminuer dans les mois à venir, même s’il ne s’agira que d’une capacité intérimaire dans l’attente de l’entrée en service en 2028 du Futur Missile de Croisière FMC développé conjointement par la Grande-Bretagne, la France et l’Italie.
Considérant les excellents résultats opérationnels du Storm Shadow face aux défenses anti-aériennes russes, et son ADN franco-britannique, tout portait à croire que la Royal Air Force se tournerait vers MBDA pour acquérir de nouveaux missiles de même type. Grosse erreur, du moins à en croire un article du site émirien thenationalnews.com.
Selon l’article publié le 30 juin, la RAF souhaiterait en effet se tourner vers le missile aérobalistique israélien Rampage entré en service en 2018 et développé par IAI, en lieu et place du Storm Shadow, sur des critères principalement économiques, le missile européen étant jugé trop onéreux avec un prix unitaire de 3 m$. La RAF aurait à ce titre dépêché des officiers et une équipe technique en Israel pour évaluer le missile et la manière dont il pourrait être intégré aux Typhoon.
Depuis sa publication, l’article a été largement repris par la presse spécialisée. Pourtant, nombre des affirmations portées sont très surprenantes pour ne pas dire franchement douteuses.
Ainsi, le prix du Storm Shadow, annoncé à 3 m$, correspond au prix d’acquisition des missiles MdCN équipant les frégates et sous-marins de la Marine Nationale, et non le prix du Scalp / Storm Shadow. il est vrai que beaucoup de valeurs aussi fantaisistes que mal sources ont été diffusées au fil des années concernant le prix de ce missile.
Les valeurs de référence, concernant les couts d’acquisition unitaire du Storm Shadow, s’établissent autours de 900.000 € selon, que ce soit au concernant l’acquisition des 900 unités par la Royal Air Force, ou les 500 exemplaires pour l’Armée de l’Air et l’aéronautique navale françaises, selon les données publiées en 2011 par le parlement britannique.
De fait, il est très difficile de croire que le prix unitaire du missile ait été multiplié par 3 en 12 ans, même en considérant qu’il n’est désormais plus produit en série par MBDA comme lors des commandes initiales françaises et britanniques.
En second lieu, il convient de rappeler que rien n’indique à ce jour que la guerre en Ukraine soit appelée à prendre fin à court terme. Dans ces conditions, il ne fait aucun doute que les européens devront continuer à soutenir Kyiv en lui fournissant des systèmes d’armes efficaces pour contenir une menace russe qui, loin de s’effondrer, semble au contraire se renforcer.
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