La guerre navale fait face à un « moment Dreadnought », selon le First Sea Lord britannique

Les nouvelles capacités déployées par les forces ukrainiennes pour neutraliser la flotte russe en mer Noire s’apparentent à un « moment Dreadnought », pour l’amiral Ben Key, le First Sea Lord de l’Amirauté britannique. Il s’agit un changement brutal et profond de paradigmes et de doctrines, comme ce fut le cas avec l’arrivée des premiers cuirassés de la classe Dreadnought, au début du XXe siècle.

Les plans de bataille deviennent obsolètes une fois le premier coup de feu tiré. Cette phrase, maintes fois citées et adaptées, est avant tout employée pour mettre en garde politiques et stratèges, quant à une confiance excessive dans leur stratégie et simulation. La guerre est, en effet, l’une des formes d’interactions humaines les plus complexes qui existent par son ampleur et sa dimension radicale.

Il est, à ce titre, incontestable que le Kremlin et l’État-major russe n’avaient jamais anticipé, avant le 24 février 2022, qu’une opération militaire majeure contre l’Ukraine, puisse évoluer vers une guerre d’usure qui dure depuis 19 mois, et qui a fait plus de 250.000 tués et blessés au sein de ses armées.

Ainsi, ni la préparation des armées ukrainiennes, ni la résistance de la population et du pouvoir politique, et pas davantage la réaction du bloc occidental, avaient été anticipés par la stratégie russe, qui parlait alors d’une « opération spéciale militaire de trois jours ».

Ces matériels et technologies révélées par la guerre en Ukraine

Ce qui est vrai pour les stratégies, l’est aussi pour ce qui concerne les équipements. Ainsi, lors de cette guerre, de nombreux équipements et technologies, jusque-là négligées ou incomprises, obtinrent leurs lettres de noblesse auprès des états-majors militaires.

Croiseur Moskva -  coulé
La destruction du croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, marqua le début d’une lente descente vers les enfers de la Marine russe en Ukraine.

Ce fut le cas des drones MALE légers comme le TB2 en début de conflit, puis des systèmes d’artillerie à tube long, comme le CAESAR, des systèmes d’artillerie à longue portée comme l’HIMARS, le canon antiaérien Gepard ou encore le drone Shahed 136.

Paradoxalement, si la guerre terrestre et aérienne en Ukraine a souvent focalisé l’attention des analystes, il est fort possible que ce soit dans le domaine de la guerre navale, que l’influence de ce conflit pourrait se faire le plus ressentir dans les années et décennies à venir.

C’est en substance ce qu’a exprimé le premier lord de l’amirauté britannique, l’amiral Ben Key, en faisant référence à un « moment dreadnought » qui serait en cours en Ukraine au sujet de la guerre navale.

La guerre navale à l’aube d’un Moment Dreadnought

L’amiral britannique faisait référence à la révolution conceptuelle qu’engendrèrent l’arrivée simultanée de canons navals de gros calibres, dotés d’une grande précision (pour l’époque) et d’une portée sans précédant, montés sur des navires blindés propulsés par de puissantes chaufferies à vapeur, qui amenèrent les grandes amirautés du début du XXᵉ siècle, à profondément réviser leurs paradigmes.

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