Sommaire
Une étude de l’American Security Project, montre que 7 militaires américains sur 10 font face à des problèmes de surpoids ou d’obésité. Alors que le phénomène s’est considérablement accru ces dernières années, en particulier suite à la crise COVID, ce constat appelle les armées américaines à réagir, avant qu’il ne vienne menacer directement l’exécution de la mission défense.
» À cheval donné, on ne regarde pas les dents « . Ce dicton populaire a été en partie au cœur des nouvelles normes de recrutement des armées américaines ces dernières années.
Les difficultés des armées américaines pour maintenir leurs effectifs
En effet, face aux grandes difficultés qu’elles rencontrent pour recruter et maintenir leurs effectifs, celles-ci ont, au cours des années précédentes, dégradé, non seulement les critères de condition physique pour un réengagement, mais aussi les critères de surpoids lors du recrutement initial, en ayant ramené l’indice de masse corporel maximum de 24,9 à 27,5.
Il faut dire que le Pentagone n’a pas la tâche facile. D’une part, les derniers rapports de santé publique indiquent que 3 américains sur 4 en âge d’être appelés sous les drapeaux, ne satisferaient pas aux critères physiques pourtant déjà dégradés des armées US.
D’autre part, les militaires américains sont désormais courtisés jusqu’au sein des bases par le secteur privé, qu’il s’agisse des industriels de défense ou des compagnies aériennes, créant un important déficit de réengagement et une pression encore plus importante sur les armées pour tenter de maintenir leurs effectifs.
L’ensemble de ces facteurs concomitants a entrainé, au fil des années, une dégradation évidente de la condition physique d’une partie croissante des effectifs militaires américains.
Les militaires américains de plus en plus en surpoids ou obèses
Un récent rapport de l’American Security Project, une ONG américaine spécialisée dans les questions de défense nationale, affirme, en effet, qu’aujourd’hui, 68 % des militaires américains ont un IMC les classant en Surpoids ou au-delà, selon les critères du National Institutes of Health (NIH).
Pire encore, 21% d’entre eux seraient classés comme obèse, et donc exposés à des risques importants pour la santé, donc pour la sécurité du service. » La récurrence rapide et soutenue de l’obésité dans tous les services, grades et postes constitue maintenant une menace grave, en particulier pour les populations à risque et celles qui jouent des rôles de combat critiques » selon le rapport.
Ce phénomène aurait par ailleurs connu une accélération sensible depuis la crise COVID, qui a donné lieu à certaines adaptations de service et au niveau des exigences médicales, venant désormais menacer directement la mission défense elle-même.
Bien évidemment, le rapport américain ne se contente pas d’un simple constat, tout alarmant qu’il puisse être. Il fait aussi une série de recommandations pour tenter d’endiguer le phénomène toujours croissant, comme le remplacement de la politique de contournement des examens médicaux aujourd’hui pratiquée dans les unités pour les personnels en surpoids.
Au contraire, l’ASP recommande d’augmenter le suivi médical de ces personnels, de sorte à les accompagner pour tenter de revenir à une condition physique conforme aux exigences du service.
Et de conclure que » les augmentations de l’IMC chez les soldats de l’armée sont susceptibles de se poursuivre à moins qu’il n’y ait une intervention « , et donc de mettre fin, au sein des armées américaines, à la politique de l’autruche consécutives des graves difficultés RH qu’elles rencontrent.
Les armées européennes résistent mieux, mais sont exposées à la même tendance
Si la plupart, pour ne pas dire toutes, les armées occidentales fait face aux mêmes difficultés de recrutement, la dérive en matière de poids, semble avant tout toucher les armées américaines. Il est vrai que le taux de surpoids au sein de la population européenne, à 25 %, peut paraitre lui aussi alarmant. Il est toutefois bien meilleur que celui outre-atlantique, en particulier pour les populations de 18 à 35 ans.
En outre, les armées européennes semblent nettement moins permissives que leurs homologues américaines dans le domaine, et orientent volontiers les militaires menacés vers un accompagnement médical pour améliorer la condition physique.
Une étude publiée il y a quelques années sur le sujet, avait ainsi montré que l’IMC moyen au sein des armées françaises était de 25,2, soit 2,3 points sous la base de recrutement des armées US, pour des recrues qui, souvent, sont au meilleur de leur forme.
En revanche, la même tendance à l’augmentation du nombre de cas de surpoids et parfois d’obésité est constatée au sein des armées européennes, même si les chiffres sont très sensiblement inférieurs à ceux outre-atlantique.
Il est aussi intéressant de constater que chaque société porte des maux qui lui sont propres. Ainsi, si les armées chinoises sont bien moins exposées à des difficultés de recrutement en raison de problème de condition physique, il apparait qu’un tiers des jeunes Chinois est inapte au service, en raison de problèmes de myopie sévère.
[…] Une étude de l'American Security Project, montre que 7 militaires américains sur 10 font face à des problèmes de surpoids ou d'obésité. Alors que le phénomène […]