En 2024, le succès des sous-marins de Naval Group pourrait exorciser le traumatisme australien une fois pour toutes
On pouvait craindre que le traumatisme, et l’atteinte à l’image, auraient lourdement handicapé Naval Group, pendant de nombreuses années, après l’annulation surprise du contrat australien par Melbourne en septembre 2021. Les succès mitigés des concrétisations de contrats exports, en 2022 et 2023, par l’industriel français, pouvaient donner du crédit à ces inquiétudes. L’année 2024, pourtant, a formidablement bien débuté pour le spécialiste français de la construction navale militaire.
Non seulement a-t-il entamé la construction du nouveau Porte-avions nucléaire de nouvelle génération de la Marine nationale, mais son carnet de commande est particulièrement bien rempli, avec les huit Frégates de Défense et d’Intervention françaises et grecques, les six grands bâtiments de guerre des mines, et les sept patrouilleurs hauturiers.
C’est toutefois dans le domaine de la construction de sous-marins que l’industriel français a spécialement brillé ce début d’année. Le site de Cherbourg, qui assemble les sous-marins en France, doit en effet livrer les 4 derniers SNA de la classe Suffren d’ici à 2031, à la Marine nationale, avant d’entamer le remplacement des 4 SNLE classe Triomphant, par les nouveaux SNLE 3G.
Surtout, après avoir obtenu de Jakarta la signature d’une commande pour deux sous-marins Scorpene Evolved dotés de batteries Lithium-ion, Naval Group s’est imposé dans la compétition néerlandaise, quelques semaines plus tard, pour quatre sous-marins Blacksword Barracuda.
Cette situation, déjà enviable, pourrait bien encore s’améliorer, dans les mois et années à venir. En effet, le français est engagé dans de nombreuses compétitions ou négociations à l’exportation, parfois de manière exclusive, susceptibles de se concrétiser dans les semaines ou mois à venir. Ce faisant, Naval group pourrait bien définitivement exorciser les derniers stigmates de l’épisode australien, pour entrer dans une période de succès commerciaux historique.
Sommaire
Naval Group organise la construction des deux Scorpene Evolved indonésiens
Peu après la signature, le 28 mars, de la commande des deux sous-marins Scorpene Evolved, pour la Marine indonésienne, Naval group a rapidement entrepris de préparer la construction des deux navires, qui sera effectuée sur le site de Surabaya City de PT PAL.
8 ans seulement pour construire localement et livrer les deux sous-marins indonésiens
Il faut dire que, contractuellement, l’industriel français, et son partenaire indonésien, se sont engagés à livrer les deux navires à la Marine indonésienne dans un délai de huit ans, après que le contrat sera entré en application.
Or, pour entamer ces constructions, ils devront d’abord adapter leur outil industriel, tout en déployant et organisant un réseau de sous-traitants locaux. Cette démarche s’avère particulièrement complexe, surtout lorsqu’il s’agit de donner au client final, la Marine indonésienne, les mêmes garanties d’efficacité et de bon fonctionnement concernant les navires, et leur maintenabilité, que s’ils avaient été assemblés à Cherbourg.
Fort heureusement, Naval Group n’en est pas à son coup d’essai dans ce domaine. Au contraire, l’industriel s’est fait, ces dix dernières années, une réputation de grande efficacité, lorsqu’il s’agit de transfert de technologies et de construction locale. D’abord en Inde, au point d’être gratifié du titre de meilleur industriel EOM par le ministère indien de la Défense il y a quelques années. Et, plus tard, au Brésil.
Rien d’étonnant, dès lors, à ce que Naval Group, et PT PAL, son partenaire, ont déjà entamé ces deux chantiers stratégiques, avec la commande d’un portique de levage de 6000 tonnes, et les premières étapes du recrutement, de la contractualisation et de la formation, des sous-traitants.
Si le contrat de près de 2 Md€ constitue une motivation de premier plan pour les deux industriels, la possibilité de transformer le duo de sous-marins, en équipe de volley, est également en ligne de mire.
L’industrie navale indienne sur les rangs pour accompagner PT PAL dans la construction des Scorpene indonésiens
L’Inde observe avec une grande attention l’évolution de ce contrat franco-indonésien. Sans être alliés, les deux pays ont toujours suivi des trajectoires politiques proches, ayant notamment été les piliers des non-alignés dans les années 50, sous l’impulsion de Soekarno et Jawaharlal Nehru.
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