Avec la vente de 2 sous-marins Scorpene Evolved à l’Indonésie, de 4 Blacksword Barracuda aux Pays-Bas, et la très probable signature prochaine de la commande de 3 sous-marins Scorpene supplémentaires par l’Inde, l’année 2024 s’annonce d’ores-et-déjà comme une année historique pour Naval Group en matière d’exportation de sous-marins.
Avec le modèle Scorpene, un sous-marin à propulsion conventionnel de 2000 tonnes, acquis par le Chili (2 navires livrés en 2005/2006), la Malaisie (2 navires livrés en 2009), l’Inde (6 sous-marins formant la classe Kalvari fabriqués sur place de 2009 à 2024) et le Brésil (4 sous-marins fabriqués localement de 2018 à 2025), le Scorpene était parvenu à faire, jusque-là, presque aussi bien qu’avec la Daphnée, un sous-marin de 1000 tonnes exporté à 15 exemplaires de 1965 à 1975, auprès des marines espagnoles, pakistanaises, portugaises et sud-africaines, score qui sera bientôt dépassé avec la vente des 3 Kalvari supplémentaires à la Marine indienne.
Ce nouveau record français pourrait bien être destiné à ne durer que peu de temps. En effet, avec son nouveau Scorpene Evolved, Naval Group dispose d’un modèle alliant la fiabilité reconnue du Scorpene, et les performances que lui confèreront les nouvelles batteries Lithium-ion, constituant un avantage concurrentiel net sur ses principaux rivaux, comme le Type 214 allemand et le A26 suédois.
Surtout, un formidable marché s’ouvre devant le Scorpene Evolved, alors que plus d’une douzaine de marines mondiales ont entamé des consultations pour remplacer un total dépassant la cinquantaine de sous-marins à propulsion conventionnelle, d’ici à 2035.
Seconde partie de l’article. La première partie est consultable ici.
Sommaire
11 sous-marins en Europe : Grèce, Pologne, Roumanie
Il n’existe, dans le monde, que huit industriels proposant des sous-marins militaires sur le marché international. Quatre d’entre eux, l’Allemand TKMS, l’espagnol Navantia, le Suédois Saab Kockums et le français Naval Group, sont européens. Il n’est donc pas surprenant que le marché européen du sous-marin soit le plus tendu, et le plus compétitif qui soit.
Ainsi, ces dernières années, plusieurs contrats majeurs, dans ce domaine, ont été passés entre des marines européennes et des industriels du vieux continent, le plus souvent avec l’allemand TKMS, jusque-là presque intouchable, ici comme ailleurs.
Le Portugal et la Grèce ont, ainsi, opté pour le Type 214 allemand, respectivement pour 2 exemplaires (2010) et 4 exemplaires (2010-2016), alors que la Norvège a choisi le Type 212 CD allemand pour 4 exemplaires, en 2019, face au Scorpene de Naval Group, après que Berlin a proposé d’acquérir deux sous-marins de ce type pour la Bundesmarine, et d’assumer les frais de R&D de la classe.
L’Italie, pour sa part, a récemment annoncé la commande de deux Type 212 NFS supplémentaires, pour amener sa flotte à six navires. Le français Naval Group s’est, quant à lui, imposé aux Pays-Bas en 2024, pour quatre sous-marins Blacksword Barracuda, destinés à remplacer les 4 Walrus de la Marine néerlandaise.
Il reste, aujourd’hui, trois marines ayant lancé, ou devant lancer prochainement, des compétitions pour l’acquisition de nouveaux sous-marins, en Europe. Le contrat le plus imminent est polonais, et porte sur la construction de trois sous-marins qui formeront la classe Orca.
Selon Varsovie, les navires devront à la fois être aptes à des missions littorales, en particulier en mer Baltique, et océaniques, en Atlantique nord et en mer du Nord. En outre, ils devront disposer d’une grande autonomie à la mer, et emporter des missiles de frappe vers la terre.
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Bonjour,
Qu’en est-il des capacités de production de Naval Group ? Suivront-elles ? En général, les sous-marins sont ils fabriqués en France ou localement comme dans le cas indonésien ?
Ça dépend. Les Blacksword néerlandais seront assemblés à Cherbourg. Les Scorpene seront assemblés sur place. Avec les SNA/SNLE 3G et la Blacksword, Cherbourg va être au taquet pendant au moins 10 ans. Donc il y a fort à parier que NG propose systématiquement des constructions locales autour du Scorpene Evolution.
bjr, oui il est loin le temps de DCN. on peut voir un groupe ambitieux avec des technologies en avance sur bien d’autres pays. pourvu que cela dure et que l’on ne nous oblige pas a faire aussi des cooperations hasardeuses avec nos cher voisins italiens ou autres…
C’est effectivement le risque, d’autant que la tentation est grande, politiquement parlant, puisque tous sont persuadés que la coopération permet de réduire les couts (et nous avons vu dans l’article sur le scaf, que ce n’etait pas le cas, en dépit du fait que la R&D du programme est très importante.)
Mais d’un autre coté, l’histoire récente a démontré que sans capacité de production avec délai raisonnable point de vente.
Du coup des usines de fabrications partout dans le monde MAIS en gardant Cherbourg hein 😛 ca sera certainement la solution