samedi, septembre 6, 2025

La DGA envisage de produire des coques nues de FDI, pour soutenir les exportations

Alors que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a appelé, le 24 octobre, la Direction Générale de l’Armement, ou DGA, à plus d’audace, les premières annonces d’Emmanuel Chiva, dans ce domaine, en auront certainement surpris plus d’un.

En effet, le Délégué Général de l’Armement n’a pas annoncé un nouveau programme technologique, ou une nouvelle première technique, mais la possibilité, à l’avenir, pour la France, de commander, en anticipation d’export, des coques nues de frégates FDI, auprès de Naval Group.

Ce faisant, le DGA se rapproche d’une analyse publiée sur Meta-defense en 2021, qui préconisait, justement, des commandes, en anticipation d’exportation, de certains équipements construits par l’industrie de défense française, afin de réduire les délais de livraison, et les couts de production, afin de s’imposer dans les compétitions internationales à venir.

Toutefois, le tampon opérationnel, tel que baptisé alors, allait plus loin dans la réflexion et dans l’utilisation des bénéfices potentiels qu’une telle démarche pouvait apporter, aux industriels français, mais aussi, aux armées. Peut-être est-ce le bon moment, pour faire d’une pierre, deux coups, alors que la dynamique est, de toute évidence, bien lancée, à la DGA ?

Le Tampon Opérationnel, tel qu’évoqué dans un article Meta-defense de juillet 2021

En bien des aspects, le Tampon opérationnel, présenté en 2021, se rapproche de la stratégie rapidement évoquée par Emmanuel Chiva. Il s’agissait, en effet, d’anticiper les besoins d’exportation, en produisant des équipements supplémentaires sur les commandes destinées aux armées françaises.

Leopard 2A8 de KNDS au salon Eurosatory 2024
Berlin avait commandé 120 leopard 2A8 en mai 2023, pour anticiper les futures exportations du char allemand. Plus de 150 exemplaires ont été commandés, ou annoncés commandés, en à peine un an, par les seuls pays européens.

L’objectif de cette démarche était, avant tout, concurrentiel : en procédant de cette manière, les blindés, frégates ou avions de combat, proposés par les industriels français, étaient disponibles selon des délais bien plus courts, que lors d’une commande classique, qui doit être intégrée dans un planning de production difficile à bousculer.

En outre, ces commandes surnuméraires permettaient de mieux lisser l’efficacité de l’activité industrielle, avec, à la clé, des réductions de couts pouvant être très sensibles selon le domaine.

On se rappelle, ainsi, qu’en passant d’une commande de 17 frégates FREMM livrées sur 10 ans pour la Marine nationale, à 8 frégates sur les mêmes délais, le prix unitaire de chaque navire, a presque doublé, tout comme ce fut le cas, lors du passage de la commande d’hélicoptères tigres, de 215 unités, à 77.

De fait, la pré-production des équipements permettait à la fois de proposer des délais imbattables, et des prix très agressifs, deux arguments d’autant plus déterminants en période de crise, comme c’est le cas en ce moment.

Si les industriels défenses étaient les premiers bénéficiaires de cette mesure, elle profitait également aux armées françaises, qui, pour l’occasion, voyaient leurs propres équipements couter sensiblement moins cher à produire, tout en amortissant les couts de développement, sur un nombre plus élevé d’unités produites.

Fremm aquitaine
De manière interessante, l’étude « Tampon opérationnel », s’appuyait beaucoup su rl’expemble de préporduction de frégates.

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7 Commentaires

  1. A la lecture de la presse on apprend que mr Lecornu vient de signer un accord de défense avec la norvège, cette semaine. peut être ces coques ne resterons pas nues et seront vite remplies par de joyeux marins Norvéégiens, heureux d’uitliser ces belles frégates Bretonnes et Françaises !
    pouvu que l’on ne leur file pas celles destinées à la marine nationale pour les faire patientern comme pour les Grecques…

  2. Enfin le début du commencement de réflexion de nos cerveaux parisiens, sclérosés par 30 ans de bénéfices de la paix. je ne vois pastrop les bénéfices d’ailleurs actuellement, l’on nous parle plutot de déficits, mais Bon !
    pour ma part, ce qui n’engage pas grand chose, je pense qu’il serait plus judicieux de sortir 3 frégates FDI bien armées et finies, que l’on atribuerait à la marine nationale , ce qui ne leur ferait pas de mal. en cas de contrat ces bateaux pourraient être livrés très vite et ainsi permettre de satisfaire des clients pressés. le fait de continuer à produire cette frégate , bien née je trouve et apparemment bien placée en prix, pourrait encore faire diminuer les couts et lui permettre de remporter des contrats à l’export. le cout des immobilisations pour naval group, qui n’est étatique que pour moitié et l’autre privée, si je ne m’abuse ne serait pas gigantesque et la marine les utilisants pourrait payer un loyer comme une LOA de véhicule. il est peut être temps de sortir des logiques comptable d’état sclérosé par une administration qui ronronne en pensant à l’heure de sortie des bureaux et qui ne s’interresse pas au besoin de ceux pour qui elle est censée travailler. ces commentaires n’engage que moi.
    merci.

  3. L’industrie de la Defense « redecouvre » les problématiques de l’industrie de volume :produire en volume , en temps de cycle ,en cout et en qualité sans compromettre la « richesse de l’Offre » ..(« N’importe quelle voiture pourvu qu’elle soit noire » disait H Ford au debut, puis rapidement il fut rendu en partie obsolete par le Marketing des années 50/70.On decouvre et on met en place « l’explosion de la nomenclature » en fin de process (Couleur ,toit ouvrant , motorisation , finitions..dans l’automobile par ex)
    Il n’y a pas de solutions uniques,effet du volume sur les couts des intrants ,courbes des depenses fixes et variables ,des delais, des capacités limitées physiques ou humaines,en fonction du « point d’eclatement ».
    Les modèles existent, et sont bien enseignés dans les Ecoles d’Inges ,(avec option élective « Industrial Engineering »).Les « cas » sont souvent issus de l’Industrie de Defense US de 1943/44..B17,B24 Liberator…LibertyShips.. avec des volumes multipliés par 100 ou 1000 en 2 ans..!
    Il faut se feliciter que la DGA s’en empare ..car le process est aussi important que la techno si on veut sortir de » l’artisanat de luxe » (M Goya).Cela temoigne d’un changement radical d’époque et ne pas le comprendre est mortel pour notre BITD

    • Dans ce cas, pour sortir de la langue de bois, les entreprises de la BITD ont-elles besoin de critères ESG dans leur rapport annuel? Que viennent faire les émissions de gaz à effet de serre dans la rem de ces cadres? La mission de Dassault, Thales, EADS, Naval Group ou KNDS est de nous fournir les meilleurs armes possibles en masse. Et on se moque éperdument de savoir qu’ils l’auront fait en satisfaisant des lubies d’extrême gauche. La BITD doit permettre de fournir des armes qui elles donnent un système démocratique.
      Mais soyons honnêtes, qui imagine Thales ou Dassault faire des armes pas cher et en quantité… J’ai la chance d’en connaître, ils ne pensent pas comme les gens de l’automobile (simple et répétable des millions de fois), ils pensent sur mesure et chers. Les cadres supérieurs, au lieu d’être intéressés à ce réalignement, sont rémunérés par les actionnaires sur la base de critères hors sols. Les politiques RH sont orthogonales avec le nécessaire, à cause de l’irruption d’activiste d’extrême gauche dans des niveaux de décision qui devraient être protégées de la folie. Je ne comprends pas comment on peut laisser autant de place des gens aussi bizarre, sans repères, sans boussole, fruit trop mûre des sciences trop molles, dans des instances vitales pour la société.

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