La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, a annoncé qu’elle entendait faire de la construction de l’Europe de la Défense, le pilier de l’action de la nouvelle commission européenne.
Pour cela, l’ancienne ministre de la Défense prévoit de créer les conditions pour multiplier les programmes industriels de défense européens, afin, dans le discours tout au moins, d’améliorer rapidement la résilience et l’autonomie stratégique de l’Union, en matière de capacités industrielles de défense, de moyens militaires, mais aussi de moyens de transports adaptés pour rapidement déplacer les forces au besoin.
Cette Europe de la Défense 2.0, telle qu’envisagée par Ursula von der Leyen, serait donc parée de toutes les vertus, et représenterait la solution ultime pour protéger l’Europe des menaces qui s’accumulent depuis maintenant une bonne dizaine d’années, sans réaction significative jusque-là.
Mais est-ce vraiment le cas ? La solution européenne est-elle, objectivement, la réponse la plus appropriée pour faire face aux menaces aujourd’hui ? Surtout, répond-elle aux intérêts de ses membres, et en particulier du seul pays européen à disposer, aujourd’hui, d’une véritable autonomie stratégique, la France ?
Sommaire
L’Europe de la Défense en 2017 et les causes de son échec
L’Europe de la Défense, à savoir une initiative visant à developper une puissance militaire commune au sein de l’Europe, pour peser davantage sur les enjeux de défense, notamment vis-à-vis des États-Unis, n’est pas nouvelle. La première grande initiative du genre fut la Communauté européenne de Défense, ou CED, au début des années 50, finalement avortée après le refus du Parlement français d’y participer.
Depuis, l’idée re-émerge cycliquement, selon les événements internationaux et l’idéologie des chefs d’États, en particulier français en allemands. Le terme « Europe de la Défense », lui, est apparu en 2017, lorsque le président français nouvellement élu, Emmanuel Macron, européen convaincu et fervent défenseur d’une construction européenne de défense, et la chancelière allemande, Angela Merkel, lancèrent conjointement plusieurs grands programmes industriels franco-allemands de défense, comme MGCS, SCAF, CIFS, Tigre 3 et MAWS, pour en créer les bases.
Si l’initiative du président français était purement idéologique, ce n’était pas le cas du côté allemand. En effet, pour Angela Merkel, il s’agissait, avant tout, de garantir l’Allemagne contre les possibles conséquences des tensions qui opposaient Berlin et Washington, alors que Donald Trump lançait des coups de boutoir sans interruption contre une Allemagne qui « profiterait de la protection américaine, sans en payer le prix », essentiellement à des fins commerciales.
Pendant quelques mois, l’harmonie entre Paris et Berlin semblait parfaite. Toutefois, au bout d’un an, après que les relations entre Angela Merkel et Donald Trump se soient quelque peu apaisées, l’Allemagne entreprit plusieurs rétropédalages peu spectaculaires, mais venant sévèrement éroder le potentiel de cette initiative.
Après s’être mis en retrait du programme Tigre III, l’Allemagne fit de même concernant les programmes CIFS et MAWS, alors que les tensions autour du partage industriel concernant les deux programmes clés, SCAF et MGCS, devenaient plus intenses, au point de figer les deux programmes dans un état de stase pendant plusieurs années.
Après l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, en janvier 2020, cette initiative franco-allemande avait alors vécu, Berlin se tournant à nouveau vers son partenaire américain, pour plusieurs programmes majeurs, comme les avions de patrouille P8, le chasseur F-35A et la défense antiaérienne Patriot. Même si SCAF et MGCS demeuraient, la dynamique, elle, était stoppée, et la volonté commune de s’engager vers une autonomie stratégique européenne, était oubliée.
Ursula von der Leyen veut faire de l’Europe de la Défense 2.0, la mission première de la commission européenne, sur les mêmes bases conjoncturelle que précédemment
Le début de la guerre en Ukraine, la hausse des tensions entre l’OTAN et la Russie, et les nombreuses menaces de Vladimir Poutine contre les européens, depuis 2022, n’avaient pas permis, jusque-là, de ramener Berlin vers cette initiative.
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Le genre d’annonces qui met à cran.
Avez vous connaissance de politiques crédibles qui défendent nos intérêts souverain en la matière ?
Tout sacrifier pour des idéaux et surtout en faveur de faux-alliés qui n’hésitent pas à nous trahir à la moindre opportunité est extrêmement grave et agaçant.
Comme on dit, mieux vaut être seul que mal accompagné.
oui tout à fait d’accord avec vous, cela m’a aussi mis un peu le bouilli comme on dit dans le sud ouest.
comment peut on laisser à mme von der leyen le droit de venir s’immiscer dans notre politique de défense. cette personne ne resepcte déjà pas notre agriculture en allant signer un accord (mercosur) ou elle laisse rentrer des produits agricole qui utilisent des produits interdits en europe et que nos agriculteurs n’ont pas le droit d’utiliser eux. et c’est cette dame qui va venir s’arroger le droit de définir la politique de défense européenne, on croit rêver !déjà on entend que pour réfléchir au futur hélicopter on a besoin des américains, pour le bouclier antimissiles hidef c’est les israèliens ? à ce que je sache que ce soit eurocopter ou mbda on à pas de leçons à recevoir de personne, surtout pas des allemands qui vont encore s’agenouiller devant trump et faire les gentils toutous qui sont bien obéissants.
j’espère que cette fois mr Macron va enfin ouvrir les yeux et les envoyer aux ….
J’en doute. S’il a été plutôt rationnel sur de nombreux sujets, en matière de défense et d’Europe, il est d’un dogmatisme sans égal.
oui surement mais comme on dit , il n’y a que les c… qui ne changent pas d’avis, et que notre président est plutot quelqu’un d’intelligent et qu’il en aura peut être un peu assez de nos pseudos programmes qui ne menent nulle part , que dans le mur ?
bon on va mettre cela dans notre liste de voeux de la nouvelle année, en espérant quelle ne soit pas pire que celle ci !
Il semble aussi nécessaire de rationaliser les constructeurs d armement comme l’a fait les USA, par exemple 3 constructeurs aeronautiques c est au minimum 1 de trop, les autres secteurs sont plus compliqués encore. La strategie de chaque pays etait aussi différentes, la france très orientées vers les Opex en Afriques ou autres, avec par exemple des blindés légers sur roues tandis que l Allemagne ou la Pologne sont orientés vers des conflits en Europe et plutot contre la Russie. Donc cela va demander une gros effort pour synchroniser tout cela.
On voit comme cela leur a reussi. Aujourd’hui, ils paient 2 fois plus cher leurs armements que nous, et 10 fois plus chers que les russes et les chinois… Ils reviennent largement sur ce paradigme, et tentent, au contraire, de faire émerger une offre alternative à base de startup, comme anduril etc..