vendredi, septembre 5, 2025

La plupart des armements allemands est inadapté à la guerre en Ukraine…

Une majorité des armements allemands livrés à l’Ukraine, dans sa guerre contre les armées russes, est inadaptée aux opérations de guerre, telles qu’elles se déroulent dans ce conflit !

Cette affirmation, on peut ne pas être étonné de la lire sur un site d’information spécialisé Défense français, alors que, traditionnellement, les deux alliés et piliers de l’industrie de défense européenne continentale, sont également en compétition permanente.

Pourtant, cette phrase ne vient pas de France, ni d’ailleurs en Europe ou dans le Monde. Elle a été prononcée par l’attaché de défense adjoint allemand posté à Kyiv, à l’occasion d’une conférence donnée à l’école de sous-officiers de l’armée à Delitzsch, en Saxe, qui forme les sous-officiers de Das Heer, l’Armée de terre allemand.

Pzh-2000, Iris-T SLM, Leopard 2A6… le Retex sans concession de l’attaché de défense allemand à Kyiv sur les armements allemands au combat

En règle générale, le discours public des autorités nationales, et des armées, au sujet des performances opérationnelles de leurs armements au combat, ne se compose que d’une succession de superlatifs et d’autosatisfaction. En effet, le statut « Combat Proven » d’un équipement militaire, est un atout de taille, pour son succès commercial international.

Armements allemands Leopard 2A6 ukraine
Le baptème du feu du Leopard 2A6 en Ukraine a été très difficile. Mais il s’agisait, alors, davantage d’une erreur tactique ukrainienne, que d’une faiblesse du char allemand. Au contraire, celui-ci s’est montré plutot efficace et resistant, une fois employé de manière cohérente. En revanche, il est très difficile à maintenir et à réparer, sans retour en atelier.

De fait, très majoritairement, les propos publics de cette catégorie, ressemblent davantage à un argumentaire commercial, qu’à une analyse objective des performances et faiblesses observées, au combat, de ces équipements.

C’est pourtant bien à cette analyse sincère et honnête, que certains estiment même, bien peu diplomatique, que s’est livré l’attaché de Défense adjoint allemand, en Ukraine, à l’occasion d’un discours de l’école de sous-officiers de l’armée à Delitzsch, au nord de Leipzig. Si le discours était naturellement confidentiel, et réservé à un auditoire de militaires allemands, sa transcription a cependant été obtenue par plusieurs quotidiens allemands, raison pour laquelle son contenu est, à présent, public.

Étant donné les informations données, dans ce discours, on imagine aisément que les grands industriels de défense allemands, qu’il s’agisse de KNDS, de Rheinmetall, de Hensoldt ou de DIEHL Defence, comme les autorités politiques, auraient largement préféré qu’il soit resté confidentiel. En effet, le tableau présenté, concernant les armements envoyés par Berlin aux armées ukrainiennes, est loin d’être flamboyant.

Et tout y passe ! Le Leopard 2A6, qui était, il y a encore quelques années, le char le plus performant et évolué de la Bundeswehr, est jugé à ce point compliqué, que toute opération de maintenance nécessite un retour vers l’arrière, dégradant très sensiblement sa disponibilité.

Le système antiaérien IRIS-T SLM, s’il est très performant, il utilise surtout des missiles bien trop chers, pour les cibles interceptées (essentiellement des drones Geran), et les difficultés de réassort en munitions en détériore l’efficacité globale (il n’est pas le seul, cela dit).

Iris-t slm en ukraine
L’IRIS-T a montré qu’il était un système antiaérien très efficace en Ukraine. Toutefois, les tensions sur la livraison des missiles, et le prix des munitions, constituent de sérieuses faiblesses, pour son utilisation efficace au combat.Reconaissons qu’il n’est pas le seul, dans ce cas.

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20 Commentaires

  1. bonjour, je vois qu’il y a de l’ambiance ce matin, on se croirait sur le front ukrainien ! hormis les infos de mr Wolf que pour ma part je ne remt pas en question , car retranscrites de faits énoncés par des jouraneaux allemands, il faudrait peut être tempérer les speudos retex ukrainiens. il y a surement beaucoup de vrai sur la complexité de certains matériels occidentaux et la difficulté à l’entretenir rapidement. mais il ne faudrait pas oublier que les ukrainiens ont beaucoup utilisé d’équipements en dehors des doctrines d’utilisation au combat, sur laquelle était basée leur construction. prenez le cas de l’AMX 10 RC, qui est prévu pour faire de la reconnaissance et guérilla, à d’abord été envoyé en première ligne et s’est fait déssossé rapidement. ce n’est pas l’usage prévu et après il ne faut pas venir dire que le matériel est nul ! de même le caesar, même s’il est enscencé par tous , n’est pas employé selon le concept prévu. à quoi sert de pouvoir tirer à 40Kms si vous venez sur lzaa ligne de front pour tirer à 15KMs. restez en retrait et préservez vous. pour ma part je pense que les ukrainiens, avec tout le respect qu’il leur est du et aussi l’admiration, n’ont pas des stratèges et des techniques de combat qui s’aasemblent avec le matériel livré. eux commes les russes sont restés très « moyenageux » dans les modes d’attaques et c’est peut être ce qui a conduit à la situation actuelle de aprt et d’autre. maintenant il est objectif de voir que trop d’électronique embarquée n efait pas bon ménage avec la boue et le sable des combats, mais celà les anciens soldats le savent bien …

    • Évoluer à 15 km n’est pas nécessairement une mauvaise chaise. 75% des tirs sont à 2 ou 3 charges de poudre, ce qui préserve le tube. En outre, vous êtes prêts à tirer à 40 km, si une information arrive pour désigner une cible.
      N’oublions pas non plus que les artilleurs ukrainiens ont, pour la plupart, un mois de formation au mieux. On peut difficilement leur demander d’appliquer la même doctrine que des soldats d’active. On avait abordé ce sujet concernant l’évolution de la doctrine pour la garde nationale.

      • oui je sais que l’on ne parle pas des mêmes capacités, mais ce n’est pas sur les soldats que je m’interroge, c’est plutot sur l’encadrement, sous officiers et officiers de commandement. on a quand même l’impression, des retours terrains, que chacun fait un peu ce qu’il lui plait en fonction de son ressenti perso. les commandants d’unités n’ont pas de ligne claire d’engagement et cela doit surement affecter les capacités. si vous prenez le cas de la brigade « anne de cleves » formée et équipée en france. d’après les retours que j’ai eu, notre armée l’avait formée sur nos fonctionnements et pour des buts précis. à peine arrivée , elle à été démantelée pour boucher les pertes dans différentes unités. en fait on ne peut pas sur ces bases construire une armée qui va faire la différence au combat et on ne fait que boucher des trous dans la raquette, même si la résilience des ces combattants est admirable. mais combien de temps, encore, cela durera t’il ? les plus anciens combattants aguerris et qui forment le noyau de l’armée s’amoindri au fur et à mesure et l’on sait que les premières semaines au combat sont les plus destructrices sur les jeunes arrivés au front par manque de formation suffisamment poussée. mais bon on fait avec ce que l’on a, ce qui posera de plus en plus de problèmes aux ukrainiens.

      • D’autant plus qu’ils sont en défensif, le tir a 15 kms apporte 3 énorme avantages :
        Comme le dit Fabrice n’utiliser que deux charges préserve le tube ( je crois que Nexter parlait de 800 tirs avant révision alors que les Ukrainiens frolent les 10k coups )
        Ensuite l’avantage de tirer court c’est que l’information de correction de tir est rapide (moins d’une minute). Avec les drones d’observation, la cible est traitée en deux coups.
        Et c’est logiquement le 3 ème avantage: tirer court c’est rester – de 3 minutes en place par cible ( bye bye la contre batterie )
        Juste une difficulté c’est la gestion des munitions rodeuses au alentour.

    • Je crois que pour la petite histoire mais pas sur que les Ukrainien suite a ça ont demandé les cartes de réglages pour utiliser l’AMX10 en artillerie légère mobile. Un truc un peu archaïque que l’armée française n’utilisait pas a priori.
      Ça rejoint l’excellent article sur la nécessité pour Nexter de sortir le Caesar 105 😀

  2. Si les ukrainiens estiment le Léopard II trop compliqué à maintenir au combat, on a bien fait de ne pas leur refiler des Leclerc.
    Quant au MAMBA, c’est d’une certaine façon rassurant de savoir que son seul défaut est la capacité industrielle.
    Je suis plus surpris pour le cas du CV90, a-t-on plus d’informations sur ce qu’ils lui reprochent ? Disponibilité, ou capacités inférieures à ce qu’attendu ?
    Globalement, les systèmes à roues ont l’air de (relativement) mieux s’en sortir. Il faudrait voir ce que valent les VBCI français.
    En tout cas ça montre bien qu’il était dans le grand intérêt des occidentaux d’envoyer leurs armements en Ukraine, ne serait-ce que d’un point de vue égoïste car un tel retex est d’une immense valeur

    • Je me méfie toujours beaucoup des retours Ukraine de Metadefense (pour le reste c’est du top info hein ). D’abord parce que Mr Wolf a jamais mis les pieds la bas et que je suis comme saint thomas :p
      Pour revenir a vos questions je n’ai pas non plus de retour sur le CV90 (tres peu d’osint et de retour de personne sur place, peut être du au nombre envoyé faible la bas ?
      Pour les roues, je suis de votre avis et c’est guerre démontre l’intérêt très limité des chenilles trop peu fiable pis comme dirais l’autre : sur le champ de bataille la vitesse c’est la vie et en chenille difficile d’éviter les drones
      Pour le VBCI je coince sur le 20 mm pour ma part, on a trop vu du 30 mm découper du T90 en latéral pour penser que le 20 mm c’est tout bon.
      Pour les tanks coté ukrainien, ils sont maintenant principalement utilisés en artillerie courte portée.
      A la place de Nexter j’aurais fabriqué une 20 de VBCI T40 sur fond propre et j’aurais offert a la brigade Anne de Kiev…….

      • Le vbci est équipé d’un 25 mm, non d’un 20 mm
        Je ne suis effectivement pas allé sur place, en Ukraine, depuis le début de la guerre. Par contre j’y ai beaucoup depuis relations. D’ailleurs, j’étais à Kiev quand Maidan a debuté.
        Cela dit, je ne suis pas non plus en Chine, en Russie, en Suède, aux usa…
        Et je n’ai presque aucun contact direct avec les industriels et les armées françaises. Du coup, pourquoi lire mes articles ? Selon votre logique, ils n’ont aucun intérêt, puisque je ne suis pas « sur place ». J’ajoute qu’être sur place n’est en rien un garantie de pertinence.
        Surtout, l’article est construit sur les déclarations de l’attaché de défense adjoint allemand à Kyiv. Il est assez sur place, lui ?

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      • La majorité des vidéos disponible sur les destructions de chars russe, hormis par les drones, sont issues de combats face au M2 Bradley qui est je pense un des blindés les plus appréciés des Ukrainiens.
        Son canon rapide et destructeur associé à son blindage solide en font un adversaire redoutable même face aux chars lourds.

    • faux scorpion c’est une radio et de la com satellitaire, les véhicules sont très robustes. D’ailleurs les retours OPEX sont plutôt bon sur le déploiement des griffons. Seul le Jaguar a des ratages au démarrage mais sur la mise au point du CT40 (tire en mouvement principalement). Les véhicules en eux même fonctionnent très bien

  3. Bonsoir, ce constat que vous relatez s’applique aussi à une partie des machines outils allemandes (bien différent des équipements militaires, peut être moins complexes, je le concède). Pour l’avoir constaté sur des machines allemandes, l’argument « c’est automatique, c’est moderne » :
    – Coûte cher
    – Est énormément informatisé/digitalisé
    – « bourré de capteur » et d’équipements électroniques pas forcément produits en Europe
    – nécessite des compétences en ingénierie qui ne sont pas nécessairement justifiées.

    Leurs techniciens sont compétents certes, mais le constat que j’en retiens, c’est bien le manque de rusticité.

  4. Étant issu du domaine civil, je peux concevoir qu’un retour directement venu du terrain trouve portes closes dans les hautes sphères, voire soit littéralement censuré.

    Pour autant quelles raisons valables peut-il y avoir du pdv d’un état major, qui pourrait privilégier des solutions plus rustiques donc économiques et facilement productible en masse, pour étouffer un tel témoignage ?

    La bundeswehr et les état-majors occidentaux ont-ils si peur de se dédire ? Ou est-ce une affaire de paradigmes industriels ?

    Merci encore une fois Fabrice pour ces informations (celle ci je ne l’aurais jamais lue autrement)

    • les lobbying sont très puissants en Europe et ils influencent grandement la vision des militaires. Sur les 30 dernières années, ils ont développé une idée puissante dans les armées européennes sur une amitié russe. Y a qu’a voir la réticence de tous les pays a aider l’Ukraine au début. Après quand tu sais que la majeur partie de l’équipement russe était « électronisé » par les Européens tu comprends l’enjeu…
      En France le modèle est un peu différent mais quand même marqué

    • On avait le même soucis dans la machine outils civile, qui devient trop complexe pour être réparée par les ingénieurs maison. Les machines chinoises ou indiennes sont plus simples à maintenir. Tout ce qui n’est pas réparable par des ingénieurs maison est difficile à mettre en œuvre par les PME industrielles. J’imagine qu’il en va de même dans les armées

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