samedi, septembre 6, 2025

[En Bref] : 1500 blindés CaMo en Belgique, le Gripen s’impose au Pérou et la Bundeswehr prépare sa transformation blindée.

Les derniers jours ont été marqués par une intensification notable des annonces et décisions dans le domaine de la défense, en Europe comme dans son environnement stratégique élargi, en marge des premières conséquences relatives aux annonces du Sommet de l’OTAN de La Haye.

En Grande-Bretagne, la publication de la revue stratégique trouve déjà une première déclinaison concrète, avec l’annonce de l’acquisition de F-35A pour la dissuasion nucléaire partagée de l’OTAN. En Suède, le JAS 39 Gripen enchaîne les succès sur la scène export, avec un troisième client en Amérique latine, le Pérou. Aux États-Unis, l’US Air Force surprend en annulant brutalement le programme E-7A Wedgetail, deux ans à peine après en avoir fait une priorité absolue pour le Pacifique.

En Allemagne, la Bundeswehr structure la montée en puissance de ses blindés, en rééquilibrant et étendant son parc de véhicules de combat d’infanterie avec les gammes Puma et Boxer, dans une logique de standardisation.

En Belgique, enfin, les effets de l’accélération budgétaire sont déjà visibles : la Composante marine recevra une troisième frégate ASM et son premier grand bâtiment logistique. Mais c’est surtout du côté de la Composante terre que le bouleversement est le plus spectaculaire, avec un plan de montée en puissance qui pourrait tripler le programme CaMo, et faire naître une seconde brigade mécanisée.

La Grande-Bretagne confirme l’acquisition de F-35A pour reformer une composante aéroportée de dissuasion dans le cadre de l’OTAN

Le 17 juin, moins d’un mois après la publication de la Revue stratégique britannique de défense, Londres a confirmé l’acquisition d’une douzaine de F‑35A, la version basée à terre du chasseur furtif américain. L’objectif affiché : recréer une capacité de frappe nucléaire aéroportée au sein de la Royal Air Force, en rejoignant la mission nucléaire partagée de l’OTAN, aujourd’hui assurée par l’Allemagne, l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas.

F-35A B-61-Mod12
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Cette décision ne constitue pas une extension souveraine de la dissuasion britannique — toujours fondée sur les sous-marins Vanguard à missiles Trident —, mais une intégration dans le cadre strictement multilatéral du nuclear sharing piloté par Washington. Les appareils britanniques emporteront, comme les autres, les bombes thermonucléaires B61‑Mod12, dont l’emploi resterait sous contrôle américain.

Cette annonce marque néanmoins un changement stratégique important. Depuis le retrait de la dernière bombe aérienne en 1998, la RAF ne disposait plus d’aucune capacité nucléaire embarquée. Le retour d’une telle composante, bien qu’encadré par l’OTAN, vise à renforcer la crédibilité collective du dispositif de dissuasion face aux menaces russes croissantes et à l’incertitude politique transatlantique.

Mais le choix du F‑35A, a soulevé plusieurs questions pratiques. Comme l’ont rappelé certains parlementaires britanniques, les avions ravitailleurs Voyager en service au Royaume-Uni — des Airbus A330 MRTT — ne sont pas équipés des perches rigides télescopiques nécessaires pour ravitailler le F‑35A, qui utilise le système américain flying boom. La RAF a répondu que ces appareils seront avant tout destinés à l’entraînement et à la planification stratégique de l’OTAN, et que leur ravitaillement serait alors assuré par les moyens aériens alliés déployés en Europe, eux compatibles avec cette configuration .

Cette rationalisation n’a pas convaincu tout le monde. Plusieurs voix s’interrogent sur la logique de cette adhésion britannique à une mission nucléaire partagée qui, par définition, n’offre aucune autonomie nationale d’emploi, ni réelle valeur ajoutée à l’arsenal européen, déjà bien pourvu en moyens de frappe aérienne. La dissuasion à la britannique se dilue-t-elle dans un engagement symbolique ? Ou Londres cherche-t-elle, par ce geste, à renforcer sa visibilité au sein de l’Alliance, sans modifier son architecture de dissuasion nationale ? La question reste ouverte.

Après la Thaïlande et la Colombie, le JAS 39 Gripen de Saab se prépare à atterrir au Pérou

L’année 2025 pourrait bien devenir celle du JAS 39 Gripen E/F de Saab sur la scène export. Après la Thaïlande, qui a confirmé en mai dernier l’acquisition de douze chasseurs suédois en remplacement de ses F-5 Tiger II, la Colombie a officialisé, début juin, une commande de seize appareils pour moderniser sa flotte de Kfir C10/C12, battant le Rafale de Dassault Aviation et l’Eurofighter Typhoon proposé par Madrid, pourtant présentés comme les favoris de la compétition jusqu’aux derniers mois.

Saab JAS 39 Gripen E/F
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2 Commentaires

  1. Le Grippen vu son prix permet de donner de la masse à la composante aerienne d une armée d un petit pays, ce qui n’est pas le cas de certains pays européen qui achetent quelques unités de F35 alors qu ils pourraient acquérir plusieurs dizaines de Grippen.

    • Le Gripen E n’est pas si bon marché que cela : 75 m$ en fly away condition contre 90 pour le Rafale, 94 pour le F35A et 105 pour le typhoon. Quant au prix à l’hdv, il dépend beaucoup du permutre considéré. Par exemple les 38,000 $ du F35A prennent en compte absolument tous les coûts directs et induits de l’USAF. D’ailleurs le F-16C/D sort à 24,000$.
      Le gripen est moins cher, mais il est aussi nettement moins performant : un Rafale emporté 80% d’armement en plus 50% plus loin.
      Après, tout dépend du rôle : pour de la DA nationale, avec suffisamment de bases réparties, et peu de risques de conflit HI, le Gripen va très bien. Et économiser 1 Ms$ sur 24 appareils, ça compte pour un pays comme le Perou dont le PIB n’est que de 270 Md$.

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