vendredi, septembre 5, 2025

Série noire pour les industries de défense françaises sur la scène internationale

Depuis quelques semaines, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les industries de défense françaises, en particulier dans le domaine des exportations. Après une période qui a été marquée par une intensité historique touchant toutes les branches de la BITD, avec de nombreux succès pour le Rafale, les sous-marins Scorpene et Barracuda, les canons caesar ou encore les missiles Mistral 3, ce sont surtout des échecs lors de compétitions attendues qui marquent l’actualité defense française de début de l’année.

Aujourd’hui, c’est Naval Group qui semble devoir faire face à une série de déceptions commerciales à l’export. Après le prévisible échec au Canada, la semaine dernière, cela a été au tour de la Norvège d’arbitrer en faveur d’une offre concurrente, la Type 26 britannique, sur un marché pourtant étiqueté stratégique pour l’industriel français. Pire encore, c’est toute la stratégie européenne de Naval Group qui semble à prés mise à mal, alors que le Danemark et la Suède pourraient se tourner, ensemble, vers la Type 31 de Babcock.

Pourquoi la Type 26 s’est-elle imposée contre la FDI en Norvège ? Cette perception de série noire que traverse Naval group, et avec lui, l’ensemble de la BITD française, est-elle justifiée ? Surtout, cette dynamique négative est-elle purement conjoncturelle ? Ou s’inscrit-elle dans une dynamique profonde aux conséquences potentiellement funestes ?

Après le Canada, Naval Group échoue à placer ses frégates FDI en Norvège

Si l’élimination de Naval Group de la compétition pour la fabrication locale de 12 sous-marins conventionnels n’a pas représenté une grande surprise en France, ni un échec cuisant pour l’industriel qui s’était engagé a minima à Ottawa, sous pression politique, l’arbitrage d’Oslo en faveur de la frégate lourde Type 26 du britannique BAe System représente un coup dur pour celui-ci.

type 26
Série noire pour les industries de défense françaises sur la scène internationale 6

En effet, le spécialiste français des constructions navales militaires s’était pleinement investi dans la compétition norvégienne, avec des arguments très convaincants, lui conférant de sérieuses chances de succès face à ses concurrentes. À ce titre, l’Espagnol Navantia avait été éliminé avant la phase finale, et l’Allemand tKMS s’était retiré de la compétition, pour ne pas envenimer les relations germano-norvégiennes autour des sous-marins Type 212CD, en cas d’échec. La FDI, elle, avait été retenue en finale par la Marine royale norvégienne.

En outre, Naval Group avait bâti l’offre faite à la Norvège en l’intégrant dans une stratégie globale pour les pays scandinaves, visant à doter les marines de ces pays d’une flotte de frégates interopérables homogène, aussi à l’aise en mer Baltique qu’en Atlantique Nord, tout en bénéficiant des bénéfices d’une possible production de masse..

La Marine royale norvégienne préfère la lourde frégate Type 26 pour remplacer les F100 classe Fridtjof Nansen

Pour autant, la Sjøforsvaret, la Marine royale norvégienne, s’est prononcée en faveur de la frégate lourde Type 26 de la Royal Navy, conçue et fabriquée par le britannique BAe System. Le modèle a déjà été commandé à 6 exemplaires par Londres pour former la classe City, à 6 exemplaires par Canberra pour former la classe Hunter, et jusqu’à 15 bâtiments pour la Marine royale canadienne qui formeront la classe River. À noter que chaque Marine a retenu one configuration différente pour ses navires, les bâtiments australiens et canadiens intégrants notamment le système de combat AEGIS américain.

La Type 26 était opposée, en finale, à la FDI française, plus compacte et moins onéreuse, ainsi qu’à la Constellation italo-américaine, une évolution de la FREMM classe Bergamini italienne. Bien que de taille et de capacité équivalentes, un arbitrage norvégien en faveur de la Constellation semblait peu probable pour la RNN. En effet, l’avenir exact de ce modèle au sein de l’US Navy est à présent menacé, alors que la production des bâtiments par les chantiers navals Fincantieri Marinette dans le Wisconsin rencontre d’importantes difficultés, et que la configuration et le prix exact des navires ne sont toujours pas consolidés outre-Atlantique.

La frégate Type 26 classe City de la Royal Navy

De fait, la compétition norvégienne semblait s’orienter vers un duel entre deux offres sensiblement différentes, la lourde et onéreuse Type 26 britannique, et la compacte FDI française. La frégate Type 26, proposée en configuration Royal Navy (classe City), est une frégate lourde anti-sous-marine de 150 m de long pour un tonnage en charge de 8 000 tonnes.

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Frégate Type 26 classe City HMS Glasgow

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