[ACTU] L’essor stratégique des sous-marins italiens en Méditerranée

Le lancement d’une deuxième série de projets de recherche de sous-marins italiens par la Marina militare signe un moment charnière pour l’équilibre naval du bassin. L’actualité met en relief un choix d’investissement qui déplace le centre de gravité d’un modèle centré sur la flotte de surface vers la discrétion des profondeurs.

Dans un environnement marqué par la compétition technologique et la surveillance permanente des détroits, ce virage structure les ambitions de supériorité informationnelle, de déni d’accès et de sécurisation des couloirs maritimes. Cette dynamique soulève une question plus vaste touchant à la cohérence stratégique et à la base industrielle. Les nouveaux programmes doivent à la fois consolider la posture opérationnelle proche des côtes et soutenir une présence étendue.

Ils testent aussi la capacité du tissu naval à intégrer des briques critiques, du capteur au système de combat en passant par la propulsion indépendante de l’air, tout en se frayant une place sur un marché d’exportation exigeant et déjà bien balisé par des concurrents aguerris.

Des sous-marins italiens aux origines: basculement d’une industrie longtemps tournée surface

À la différence d’autres puissances maritimes, la tradition industrielle récente s’est d’abord affirmée par une flotte de surface dense. Les frégates de défense aérienne Horizon, puis les frégates multi-missions FREMM ont structuré une capacité d’escorte polyvalente, complétée par les patrouilleurs de haute mer PPA. Le porte-aéronefs d’assaut Trieste illustre l’ambition de projection, quand les bâtiments logistiques de type LSS Vulcano ont trouvé une déclinaison export, l’un d’eux étant acquis par la marine française. L’effort a longtemps visé la supériorité dans les domaines visibles, du contrôle de zone à la projection amphibie.

Fincanteiri Bergamini fremm
[ACTU] L'essor stratégique des sous-marins italiens en Méditerranée 9

Cette orientation s’explique par l’architecture industrielle et par des besoins opérationnels centrés sur le contrôle des approches. Comme le présente Fincantieri, la gamme livrée au fil des années s’est concentrée sur des plates-formes de surface, optimisées pour la défense aérienne, la lutte anti-sous-marine depuis la mer libre et la guerre électronique. Le chantier a ainsi consolidé des compétences d’intégration lourde et de production en cadence, qui constituent aujourd’hui encore le socle technique mobilisable pour franchir un cap dans la dimension sous-marine.

Or, l’extension vers les profondeurs est une initiative plus récente, tirée par l’innovation et la nécessité de discrétion opérationnelle. Selon la Marina Militare, la construction sous-marine s’inscrit désormais dans une logique d’écosystème, avec un accent mis sur la technologie avancée et la montée en maturité des savoir-faire critiques. Le signal politique est clair: la maîtrise du milieu subaquatique, des capteurs à la plate-forme, devient un pilier de la souveraineté maritime et un accélérateur d’innovation duale.

Dans ce cadre, l’apparition d’un pôle national dédié au milieu subaquatique joue un rôle d’entraînement. En agrégeant recherche, ingénierie et essais, il vise à éviter la fragmentation des compétences, à fluidifier la transition du laboratoire vers la série, et à sécuriser les chaînes d’approvisionnement sensibles. L’articulation entre forces armées, industriels et centres de recherche discipline les priorités techniques et raccourcit les boucles d’itération. Cette consolidation conditionne la crédibilité d’une filière sous-marine appelée à perdurer, de la conception aux cycles de maintien en condition, dans un cadre budgétaire compté. 

Une stratégie navale recentrée: alliances, programmes et montée en puissance locale

La bascule évoquée plus haut s’insère dans une stratégie graduée qui conjugue présence, connaissance et capacité d’action discrète. Il s’agit d’adosser la posture opérationnelle à un continuum allant de la surveillance du plateau continental à l’appui des forces d’intervention, en passant par la lutte antisurface et la guerre des capteurs. L’effort n’est pas un simple ajout de moyens, mais un repositionnement doctrinal qui privilégie la maîtrise des seuils d’escalade, la persistance et l’effet de surprise, dans un voisinage maritime dense et parfois contesté.

U212 Marina militare
[ACTU] L'essor stratégique des sous-marins italiens en Méditerranée 10

Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !

Logo Metadefense 93x93 2 Sous-marin diesel-électrique | Actualités Défense | Contrats et Appels d'offre Défense

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)

ABONNÉS : Si vous voyez ce panneau, malgré votre abonnement, videz le cache de votre navigateur pour régler le problème.


Publicité

Droits d'auteur : La reproduction, même partielle, de cet article, est interdite, en dehors du titre et des parties de l'article rédigées en italique, sauf dans le cadre des accords de protection des droits d'auteur confiés au CFC, et sauf accord explicite donné par Meta-defense.fr. Meta-defense.fr se réserve la possibilité de recourir à toutes les options à sa disposition pour faire valoir ses droits. 

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles