L’information avaient déjà filtré il y a quelques mois : le système de défense anti-aérien à courte portée Pantsir S1 et S2, identifié par le code OTAN SA-22 GreyHound, et utilisé par les forces russes et syriennes pour protéger bases aériennes et installations sensibles, semblent ne pas avoir donné satisfaction sur le théâtre syrien. Selon les fuites à ce moment, le radar du système avait beaucoup de mal à détecter les cibles de petites tailles, et était très souvent parasité par divers éléments, comme les vols d’oiseaux.
Cette information semble prendre corps désormais. Ainsi, selon une source anonyme du ministère de la Défense russe, cité par le blog Defense-Blog, confirmerait que les forces russes chercheraient à remplacer leurs Pantsir, par une nouvelle version du système de défense à courte portée, et proposeraient les systèmes actuels sur le marché de l’occasion à des tarifs très agressifs.
Concomitamment, l’agence TASS publie un article au sujet d’une nouvelle version du système, le Pantsir S1M, qui serait très prochainement proposé sur le marché de l’exportation, et qui disposerait de performances largement accrues vis à vis du Pantsir S1. Le nouveau système serait, entre autre, capable d’employer une nouvelle version du missile 57E6 (57E6M?) qui étendrait la portée d’engagement à 30 km, contre 20 km aujourd’hui, tout en conservant le 57E6 pour les engagements à plus courte portée, et les canons de 30 mm 2A42M pour la défense à très courte portée. Tout en continuant de nier les mauvaises performances du système, l’article de TASS conclut sur le faite que le Pantsir SM, la version destinée aux forces russes du nouveau système, terminait actuellement ses tests d’état, pour pouvoir être commandé par les armées nationales.
Il est donc probable que le système russe a bel et bien rencontré d’importantes difficultés lors de son déploiement en Syrie, et que, comme cela a été le cas avec le drone terrestre Uran-9 ou l’hélicoptère Mi-28, l’état-major russe ait utilisé les retours d’expérience syriens pour concevoir une version plus efficace, et plus aboutie, du système. Les perspective à l’exportation du système expliquent, quand à elles, pourquoi les médias russes ont fait preuves d’autant de verve pour tenter de présenter le Pantsir comme très efficace, même si ce n’était pas le cas.