vendredi, novembre 15, 2024

Le Sénat américain met en place des garde-fous pour empêcher une sortie de l’OTAN

Les positions du président Donald Trump vis-à-vis de l’OTAN sont imprévisibles. D’ailleurs, le pluriel utilisé dans « les positions » n’a rien d’une figure de style, le président américain ayant bien fait état, selon le contexte, de positions très différentes, et même divergentes, concernant l’alliance atlantique, allant des menaces de sorties unilatérales à des déclarations enflammées sur le lien indéfectible qui uni les États-Unis et les pays européens au sein de cette alliance.

Quoiqu’il en soit, les sénateurs américains ont préféré prendre les devants face à leur versatile président, en mettant en place des garde-fous pour prévenir toute action inconsidérée. Et quoi de plus efficace que de frapper au porte-monnaie ? Pour arriver à leur fins, les sénateurs ont voté une loi empêchant de financer tout retrait de troupes américaines d’Europe pendant un an, de sorte à rompre le lien de simultanéité qui pourrait exister entre une annonce de sortie de l’OTAN, et les premiers retraits de troupe, limitant de fait le bénéfice politique d’une telle initiative.

S’agit-il d’une manœuvre de politique interne visant à marquer davantage l’inconstance présidentielle ? C’est une hypothèse, mais il faut garder à l’esprit que le sénat est resté aux mains des Républicains à la suite des élections de mi-mandat, en 2018. Il a donc fallut, pour que cette loi soit votée, que des sénateurs républicains la soutiennent.

L’autre hypothèse est qu’il existe une véritable crainte au sein de la classe politique américaine concernant les intentions du président vis-à-vis de l’OTAN. Une hypothèse d’autant plus problématique que la majorité des états européens construisent leur politique de Défense au seul sein de l’OTAN, avec une intervention massive des États-Unis. Ce paradigme est au cœur du plébiscite européen pour le F35 comme pour le Patriot PAC3, largement préférés à leurs homologues européens, avec pour objectif d’optimiser l’inter-opérabilité avec les forces US.

Entre l’hypothèse, certes peu probable, d’une sortie de l’OTAN des États-Unis, et une hypothèse, en revanche plus que probable, de l’érosion rapide des forces américaines sur le théâtre européen liée au renforcement militaire chinois, les postulats sur lesquels beaucoup de pays européens construisent leur défense s’avèrent bien risqués ….

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