Durant la Guerre Froide, à partir de la Guerre de Corée, les autorités américaines maintinrent en permanence une capacité industrielle de défense très élevée et dimensionnée pour être en mesure de compenser les destructions de matériels en cas de conflit majeur, de sorte à maintenir un volume de forces combattantes constant même dans la durée. Depuis les années 90, entre l'euphorie provoquée par l'implosion du bloc soviétique et la victoire radicale contre l'Irak, la planification industrielle U.S s'est éloignée petit à petit de cette notion, se structurant avec la certitude que les guerres à venir seraient courtes, distantes et à faible empreinte sur les materiels. Dans le même temps, la Chine a méticuleusement appliquée la stratégie industrielle américaine de la Guerre Froide, et dispose aujourd'hui de capacités industrielles bien supérieures à celles des Etats-Unis, offrant à l'APL une bien meilleure résilience à l'engagement dans la durée.
C'est partant de ce constat que le Center for Strategic and International Studies, un Think Tank américain, a mené une étude sur les capacités réelles de l'Industrie de Défense aujourd'hui pour soutenir un engagement dans la durée, et les conclusions sont loins d'être réjouissantes, sans qu'elles soient surprenantes ceci-dit. Ainsi, il faudrait en moyenne 8,5 ans de production industrielle pour remplacer les materiels actuellement en service. Mais ce chiffre masque des disparités très importantes, puisqu'il ne faudrait que 3 ans 1/2 pour remplacer les capacités logistiques des armées US, alors qu'il faudrait plus de 20 ans pour renouveler la flotte de l'US Navy, cela même alors que d'importantes faiblesses avaient déjà été détectées en matière de capacités de réparation. De fait, en cas de conflit majeur, la destruction d'un navire devrait être considérée comme "définitive", un constant en totale opposition avec la doctrine américaine de la Guerre Froide.
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