lundi, décembre 9, 2024

L’US Navy toujours dans le flou pour contrer la Chine dans le Pacifique

Dire que l’US Navy traverse une période d’incertitudes en matière de programmation navale tiendrait de l’euphémisme, tant elle peine, et ce puis plusieurs années, à proposer une planification ferme et efficace. Mais la montée en puissance rapide, et par ailleurs parfaitement maitrisée, des forces navales et aéronavales chinoises, associée au retour en devenir de la puissance maritime russe, ajoutent à ces incertitudes, créant un sentiment de flou trés palpable depuis plusieurs mois dans le discours des officiels du Pentagone. Un rapport du Think Tank Govini publié il y a quelques jours donne un éclairage particulièrement interessant du phénomène, pointant le fait que la planification des constructions navales actuelle ne permettait pas de mettre en oeuvre la nouvelle doctrine Distributed Maritime Operations, ou DMO, que l’US Navy doit implanter sur la décennie à venir.

A l’instar du Joint All Domain Command and Control, ou JADC2 du Departement de la Défense, et des Expeditionnary Advanced Basing Operation ou EABO du corps des Marines, la DMO repose sur la dispersion des détecteurs et des effecteurs sur le théâtre d’opération, tout en en assurant leur cohérence et leur efficacité au travers d’un système de communication et de commandement global. A l’inverse d’un croiseur qui emporte 112 missiles et une panoplie de senseurs en un seul navire pour assurer la securité anti-aérienne, anti-missile, anti-navire et les frappes vers la terre, la DMO propose de repartir des éléments sur plusieurs supports distribués sur le théâtre de sorte à en assurer la survie par une plus grande discrétion et une plus grande mobilité, tout en conservant la puissance de feu et les capacités de détection intactes.

LightAmphibiousAssaultShip US Marines Alliances militaires | Analyses Défense | Budgets des armées et effort de Défense
Les Light Amphibious Warship constitueront le pivot de la doctrine EOBA du corps des Marines, en permettant à de petites unités de se redéployer rapidement sur le théâtre PAcifique.

Malheureusement, comme le pointe le rapport de Govini, la planification de l’US Navy aujourd’hui ne correspond pas aux ambitions de cette doctrine, puisque l’essentiel de l’effort est concentré sur le remplacement d’unités majeures par des unités plus modernes mais de même philosophie, comme les porte-avions de la classe Ford, les sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Virginia, les LHA de la classe America, ou encore les les destroyers Arleigh Burke Flight III qui remplaceront les croiseurs Ticonderoga et les Burke de première génération. Dans toute cette panoplie, seule l’arrivée des frégates de la classe Constellation correspondrait à un pas dans la bonne direction, mais celles-ci ne seront, au mieux, qu’une vingtaine en service en 2035, un nombre trop insuffisant pour jouer un rôle décisif pour le changement de doctrine visé. Quant à l’effort en faveur de systèmes navals et sous-marins robotisés, il reste pour l’heure trop incertain et du domaine experimental pour constituer une réelle alternative à court ou moyen terme.


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