Entre la crise des migrants aux frontières polonaises, lettones et lituaniennes, et la nouvelle concentration de forces aux frontières ukrainiennes, le Kremlin déroulé depuis plusieurs semaines une bonne partie de ses capacités à mobiliser des actions hybrides pour créer la discorde et la désunion entre les Européens, et dans le lien trans-atlantique. Au final, il se pourrait bien que, cette fois, Vladimir Poutine soit allé un cran trop loin. En effet, après l’évocation d’un recours à l’article IV de l’OTAN par les 3 pays européens visés par la crise organisée de Minsk, puis l’annonce venue de Londres d’un déploiement de 800 militaires britanniques en Ukraine pour acter l’engagement de la Grande-Bretagne face à Moscou, c’est au tours de la France de s’impliquer pleinement dans cette crise.
A l’occasion d’un appel téléphonique entre les chefs d’Etat français et russe, Emmanuel Macron a ainsi, selon l’Agence France Presse, annoncé à son homologue Vladimir Poutine que la France était désormais prête à « garantir l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Selon cette même dépêche de l’AFP, le président russe aurait fait savoir à Emmanuel Macron qu’il entendait proposer un plan de désescalade pour atténuer les tensions. C’est la première fois que la France prend aussi directement position dans le conflit larvé qui oppose Moscou et Kiev, marqué par l’annexion de la Crimée en 2014, puis à une guerre hybride incluant des moyens lourds soutenue depuis le Kremlin dans le Donbass, qui amena Paris à annulé la vente des deux BPC de la classe Mistral à la Marine russe.
Selon les renseignements occidentaux, 90.000 militaires russes auraient repris position à proximité de la frontière ukrainienne, avec des moyens lourds. Au total, ce sont désormais 115.000 soldats, aviateurs et marins qui se retrouvent prêts à agir contre l’Ukraine. Les Etats-Unis avaient, à ce titre, informés leurs alliés européens de l’imminence probable d’une action militaire russe en Ukraine la semaine dernière. Quant au président russe, il a annoncé que les renseignements ukrainiens estimaient que la Russie entamerait une action armée durant l’hivers. Ce n’est pas la première fois que de telles concentration de forces russes engendrent des réactions de forte inquiétude en Ukraine et en Occident, la dernière en date ayant eut lieu en mars dernier, lorsque 110.000 militaires russes furent dépêchés en Crimée et le long de la frontière orientale ukrainienne.
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