Erdogan mobilise son électorat nationaliste en menaçant la Grèce d’une attaque sans préavis

- Publicité -

Pendant un temps, on eut pu penser que le président turc, R.T Erdogan, tentait de se racheter une virginité vis-à-vis de ses partenaires de l’OTAN et des Etats-Unis, après que la Russie ait attaquer l’Ukraine. Initialement ferme avec Moscou, Ankara avait notamment soutenu la défense ukrainienne en livrant des drones TB2 Bayraktar, devenus rapidement l’un des symboles de la résistance du pays, et en fermant les détroits menant à la mer noire afin d’empêcher la Marine russe d’y transférer des navires. Dans le même temps, la Turquie faisait pression sur Washington et la Maison Blanche afin que celle-ci autorise l’acquisition de nouveaux chasseurs F-16 et des kits de modernisation pour ses propres appareils, ainsi que pour pouvoir à nouveau acquérir des turbines d’hélicoptères pour sa propre industrie. Par la suite, alors que la Finlande et la Suède posaient leurs candidatures pour rejoindre l’OTAN, le président turc opposa son veto, officiellement pour amener Stockholm et Helsinki à durcir leurs positions contre les militants kurdes réfugiés dans ces pays, mais également pour amener Washington à céder sur la question de l’armement.

Malheureusement pour le dirigeant turc, le Congrès américain semble ne pas être enclin à céder rapidement sur le sujet, alors que dans le même temps, ce dernier fait face avec son parti à une baisse sensible dans les sondages à quelques mois seulement des prochaines échéances législatives et présidentielles dans le pays. Ne pouvant se tourner contre l’ennemi kurde en territoire syrien comme il l’avait annoncé précédemment, alors que la Russie est déjà à couteau tirée avec l’occident, il semble que R.T Erdogan ait décidé de relancer une dynamique de tension avec le voisin grec, d’abord en rompant les discussions bilatérales en Mai, puis en annonçant la reprise des explorations minières en mer Egée, et en multipliant les incursions aériennes dans la zone d’identification aérienne sous controle grecque, tout en accusant Athènes de provocation en faisant intervenir sa chasse et sa défense anti-aérienne. Dernier argument en date, les autorités turques ont dénoncé la remilitarisation des iles grecques de mer Egée bordant ses cotes, comme l’ile de Lesbos, et le président Erdogan de menacer directement Athènes d’une possible attaque militaire sans préavis en représailles, usant de symbole nationalistes forts pour cela, notamment la bataille d’Izmir qui vit une victoire turque sur les forces grecques en 1922.

Le president R.T Erdogan Alliances militaires | Analyses Défense | Aviation de chasse
En baisse dans les sondages et à quelques mois d’une échéance électorale nationale, le président Erdogan se tourne vers son électorat nationaliste en relançant les tensions avec Athènes

Il faut dire que les élections présidentielles et législatives de 2023 se présentent mal pour le président Erdogan et son parti AKP. Donné à plus de 45% dans les sondages à la mi-2021, le parti est descendu entre 30 et 35% des intentions de votes aujourd’hui, ayant notamment perdu une grande partie de l’adhésion de la jeunesse turque. Dans le même temps, le principal parti d’opposition kemaliste, le CHP, est passé au delà des 30% d’intention de vote, ayant même surpassé l’AKP temporairement en Avril, avant qu’Erdogan ne relance les tensions avec Athènes. Ne pouvant ni se prévaloir d’une grande victoire symbolique dans le cadre de l’OTAN, ni d’avoir fait plier Washington au sujet des F-16, il est nécessaire pour le président turc de s’appuyer sur son électorat nationaliste pour tenter de renverser la tendance, alors que l’inflation dans le pays reste galopante, ayant dépassé la barre des 80% en aout, et que le chômage reste très élevé, notamment pour les jeunes au delà de 20%.

- Publicité -

LOGO meta defense 70 Alliances militaires | Analyses Défense | Aviation de chasse

Il reste 75 % de cet article à lire,
Abonnez-vous pour y accéder !

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 6,90 €.


Inscription à la Newsletter

- Publicité -

Inscrivez-vous à la Newsletter Meta-Defense pour recevoir les
derniers articles de façon quotidienne ou hebdomadaire

- Publicité -

Pour Aller plus loin

1 COMMENTAIRE

Les commentaires sont fermés.

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles