Une annexion de Taïwan par la République Populaire de Chine d’ici à 2027 constitue désormais le scénario de travail de l’ensemble des forces américaines, qui doivent rapidement se transformer pour répondre au défi considérable posé par l’Armée Populaire de Libération.
En mars 2021, le commandant en chef des forces américaines du Pacifique, l’Amiral Phil Davidson, stupéfia son auditoire en annonçant que, selon lui, il fallait s’attendre à ce que les autorités chinoises déclenchent les opérations militaires en vue d’annexer l’ile de Taïwan d’ici à 2027.
Selon l’officier américain, il y avait en effet une dichotomie flagrante entre la trajectoire présentée par Pékin selon laquelle la Chine devait devenir une puissance militaire mondiale d’ici à 2050, et la réalité de l’effort constaté, qui laissait supposer un croisement des courbes entre les Etats-Unis et la Chine bien plus tôt que cela.
En outre, en prenant en considération les bénéfices que procure la faible distance qui séparent les cotes chinoises de celles de Taïwan, et les progrès réalisés en matière d’interdiction navale par les forces armées chinoises, tout portait à croire que Pékin disposerait d’une fenêtre d’opportunités opérationnelles avant même la fin de la décennie, c’est-à-dire avant que les effets des programmes de modernisation et d’extension des forces américaines entrepris à partir de 2017, ne puissent effectivement peser dans le rapport de force.
Il semble que cette échéance de 2027 soit désormais l’hypothèse de travail pour l’ensemble de l’US Navy. En effet, le Chef des Opérations Navales, l’amiral Gilday, n’a pas dit autre chose lors de son intervention à l’occasion d’un colloque numérique organisé l’Atlantic Council.
Selon lui, tout porte en effet à croire que Pékin envisage une action militaire contre Taïwan avant 2027, à savoir la fin du nouveau mandat du président Xi Jinping. Pour argumenter ses prédictions, le CNO a précisé que la Chine avait, jusqu’ici, parfaitement respecté son calendrier de montée en puissance, et que rien ne laissait penser qu’il en irait autrement dans les années à venir.
Et d’ajouter que cette échéance de 2027 représentait une échéance haute, et qu’il se devait d’anticiper une possible offensive chinoise contre Taïwan dès aujourd’hui, et sur l’ensemble de cette période.
L’hypothèse soulevée par l’amiral Gilday est loin d’être dépourvue de sens, même si elle suppose une très importante prise de risques de la part de la Chine. En effet, aujourd’hui, les armées chinoises sont loin d’être effectivement en mesure de mener une vaste opération amphibie contre Taïwan, et encore moins une stratégie de blocus naval, alors que la Marine chinoise n’aligne qu’une trentaine de destroyers modernes, autant de frégates, bientôt trois porte-avions et une dizaine de grands navires amphibie, ainsi qu’une quarantaine de sous-marins modernes.
En matière de forces aériennes, Pékin peut s’appuyer sur un millier de chasseurs modernes, dont une centaine de chasseurs de nouvelle génération J-20, mais moins d’une vingtaine d’avions de soutien (Awacs, ravitaillement en vol) ; alors que ses forces terrestres alignent une cinquantaine de brigades opérationnelles, dont huit brigades amphibies.
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