mardi, mars 19, 2024

Quels sont les 4 piliers qui feront de la Chine la super-puissance militaire mondiale en 2035 ?

Si aujourd’hui, la Chine demeure surclassée par les États-Unis, elle pourrait bien, d’ici à 2035, devenir la première super-puissance militaire de la planète, en s’appuyant sur quatre piliers efficacement maitrisés.

Avec 2 millions de soldats, moins de 3000 chars modernes, un millier d’avions de combat de 4ᵉ génération et seulement deux porte-avions et une trentaine de destroyers, les armées chinoises sont, sur le papier du moins, loin de représenter un adversaire potentiel hors de portée des Etats-Unis, et encore moins du camp occidental dans son ensemble.

Pourtant, la construction militaire entreprise par Pékin depuis une trentaine d’années est aujourd’hui l’obsession des militaires et stratèges américains, au point que l’ensemble des évolutions matérielles et doctrinales entreprit outre-atlantique ces dix dernières années, ne vise qu’à contenir la montée en puissance des armées chinoises.

En effet, au-delà de la perception instantanée des forces de Pékin aujourd’hui, la Chine s’appuie sur 4 piliers stratégiques qui pourront, s’ils sont menés correctement à leur terme, faire du pays la première puissance militaire mondiale dès 2035, et lui conférer des atouts stratégiques qu’il sera très difficile aux Etats-Unis et leurs alliés de contrer.

1- Une stratégie technologique ambitieuse, mais mesurée ;

Sur toute la durée de la Guerre Froide, la stratégie occidentale visa à neutraliser la supériorité numérique des forces soviétiques et de ses satellites du Pacte de Varsovie, en s’appuyant, en grande partie, sur un avantage technologique suffisant pour agir tel un coefficient multiplicateur de forces.

La Guerre du golfe de 1991 confirma, d’une certaine manière, la pertinence de cette doctrine, les forces coalisées ayant balayé les armées irakiennes employant majoritairement des équipements soviétiques en seulement quelques semaines de campagne aérienne et 100 heures de combats terrestres, alors même que les forces terrestres coalisées faisaient jeu égal du point de vue numérique avec les armées irakiennes.

Pour les Etats-Unis, et une grande partie de leurs alliés, démonstration était faite que la supériorité technologique apportait un avantage opérationnel net, et pouvait compenser une faiblesse numérique dans une certaine mesure.

C’est ainsi qu’outre-atlantique, une euphorie technologiste s’empara du Pentagone, avec le développement de nombreux programmes aux ambitions démesurées qui aboutirent à de cinglants échecs, comme les destroyers Zumwalt, l’hélicoptère de combat Comanche ou les nombreuses tentatives pour remplacer le M2 Bradley

La super-puissance militaire chinoise se construit sur d'importants investissements pour développer des équipements modernes et performants
Le J-10C n’est pas supérieur au F-16, mais il est loin d’être désavantagé en comparaison de l’appareil américain

Les stratèges chinois, eux aussi, tirèrent de précieuses leçons de cette guerre. Pour eux, s’ils devaient un jour se confronter aux armées occidentales, il était nécessaire de neutraliser préalablement le gradient technologique de ces forces, non pas en tentant de développer des équipements plus performants que les Etats-Unis ou les Européens, mais en s’équipant de matériels suffisamment proches des leurs, de sorte que le coefficient multiplicateur qui joua à plein lors de la Guerre du golfe, se retrouve neutralisé.

Il n’y a, dès lors, rien de surprenant à constater que le chasseur monomoteur J-10 offre des performances et des capacités très proches de celles du F-16 et du Mirage 2000, que le J-11 s’approche de celles du F-15 et que le J-16 n’a que très peu à envier au F-15E. Quant au J-20, comme le J-35 en cours d’essais, ils n’égaleront probablement pas le F-22 ni le F-35, mais ne permettront pas non plus à ces appareils de prendre un avantage décisif.

De fait, ces 15 dernières années, de nombreux nouveaux équipements chinois, ont clairement été inspirés en design comme en performances de ceux constituant le gros des forces occidentales, comme l’hélicoptère Z-20 vis-à-vis de l’UH-60 Black Hawk et de sa version navale MH-60 Romeo, l’avion de transport Y-20 vis-à-vis de C-17, le destroyer Type 052D vis-à-vis des destroyers Arleigh Burke, ou encore l’avion radar embarqué KJ-600 vis-à-vis de l’E-2D Hawkeye.

Les Etats-unis ne sont d’ailleurs pas la seule source « d’inspiration » des ingénieurs de Pékin, comme le démontre le canon porté sur camion PCL-181 inspiré du CAESAR français. Plus récemment, on a pu observer un certain raccourcissement du temps de réponse chinois vis-à-vis des innovations occidentales, par exemple la présentation d’une copie du drone de combat XQ-58A Valkyrie alors même que ce dernier n’est encore qu’à l’état de prototype.

pcl 181 Rapport de force militaire | Alliances militaires | Analyses Défense
La filiation entre le nouveau PCL-181 chinois et le CAESAR français est évidente

La Chine ne s’interdit évidemment pas de faire certaines percées technologiques déterminantes, comme dans le cas des armes hypersoniques par exemple, mais l’essentiel de sa stratégie repose aujourd’hui bel et bien sur la neutralisation du gradient technologique occidental, de sorte à priver les Etats-Unis de cet atout valant coefficient multiplicateur de forces en cas de confrontation.

Qui plus est, afin de ne pas déclencher une course aux armements comme celles que connurent les Etats-Unis et l’Union Soviétique dans les années 50, Pékin reste tout à fait mesuré dans ses ambitions, ne cherchant jamais à surexploiter son avantage, y compris numériquement. Tout au moins pour l’instant.

2- Une planification opérationnelle et industrielle exemplaire

Si la Chine ne veut pas faire de la technologie defense un atout décisif, mais simplement neutraliser cet atout aux mains des occidentaux, c’est qu’elle dispose d’autres atouts beaucoup plus exclusifs. Le premier d’entre eux n’est autre que l’exceptionnelle qualité de sa planification opérationnelle et industrielle défense depuis une trentaine d’années désormais.


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