Si l’année 2023 a commencé pour le Rafale français sur le faux-depart colombien, les perspectives pour l’avion français, que ce soit sur le marché export comme sur le marché national, sont pour le moins projeteuses en ce début d’année. Ainsi, il y a quelques jours, la Marine indienne a officiellement annoncé qu’elle considérait que le Rafale M convenait mieux à ses besoins et à ses contraintes opérationnelles que son compétiteur, le F/A-18 E/F Super Hornet proposé par l’américain Boeing. Si d’autres facteurs, en particulier politiques, peuvent encore venir interférer avec ce contrat portant sur 26 appareils, les chances de voir ce dernier se concrétiser cette année sont désormais très importantes, alors qu’une visite officielle d’Emmanuel Macron en Inde est en préparation, et que d’autres sujets de coopération, notamment dans le domaine du nucléaire civil mais également des sous-marins, sont en discussion entre Paris et New Delhi.
Un autre contrat d’exportation du chasseur de Dassault Aviation pourrait lui aussi se concrétiser dans les semaines ou mois à venir. A l’occasion de sa visite au salon IDEX 2023 qui se tient cette semaine à Abou Dabi, le président serbe, Alexandar Vucic, a en effet indiqué que les négociations avec la Russie au sujet de l’acquisition potentielle de MIG-29 pour remplacer les appareils en service au sein des forces aériennes serbes, avaient été abandonnées, et qu’une demande formelle serait adressée à la France pour l’acquisition d’une douzaine de Rafale dans les jours à venir. Lors de précédentes déclarations autour de ce sujet, un montant global de 3 Md€ avait été évoqué pour ce contrat, ceci comprenant les appareils ainsi que les simulateurs, les pièces de rechange, les armements et les formations indispensables pour mettre en oeuvre ces appareils bien plus modernes que les MIG-29SM et les Soko J-11 actuellement en service. Pour cela, le président Vucic a indiqué qu’une enveloppe supplémentaire de 700 m$ serait ajoutée au budget de la défense du pays de 1,5 Md$ dès cette année, ce qui laisse supposer d’une conclusion rapide de l’accord.
Il s’agissait, pour le président Serbe historiquement proche de Vladimir Poutine, d’une décision d’autant plus difficile que la guerre en Ukraine a attisé les tensions comme les attentes de part et d’autre. Candidate à l’Union Européenne, la Serbie aurait en effet eu beaucoup de mal à justifier de l’acquisition de chasseurs russes, fussent-ils bien plus économiques que les chasseurs européens. Par ailleurs, il semble que l’industrie russe peinerait désormais à fournir ses clients exports en pièces de rechange, étant en grande partie consacrée au soutien des forces russes engagées en Ukraine. Enfin, il est probable que les performances de l’aviation russe dans le ciel ukrainien, même si elles se sont sensiblement améliorées ces dernières semaines, ont probablement jeté le doute sur l’efficacité des systèmes d’armes russes, et plus particulièrement de ses avions de combat. Non pas que le Mig-29 soit en soit un mauvais appareil, mais il ne vaut que par les systèmes et munitions qu’il embarque, et par sa capacité à évoluer dans un environnement contesté, deux domaines dans lesquels le chasseur léger russe n’a guère montré de qualités exceptionnelles depuis le 24 fevrier.
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