Avec un effort de guerre russe de plus de 10 % en 2024, et une action politique entièrement tournée vers ses armées, la Russie se rapproche, aujourd’hui, d’un modèle d’État-guerrier, comme ceux qui ont marqué l’histoire.
Toutefois, de nombreuses questions subsistent, quant à la réalité de cette transformation, et surtout concernant la soutenabilité dans la durée de ce modèle. Alors, la Russie va-t-elle s’effondrer sous le poids de ses dépenses de défense, comme l’Union Soviétique avant elle ? C’est loin d’être certain…
Sommaire
Depuis la fin du printemps 2022, et l’évident échec de l’offensive initiale en Ukraine, Vladimir Poutine et le Kremlin ont entamé une profonde transformation de la société russe. Menée tambours battants, celle-ci vise à faire de la Russie un État-guerrier, mettant la guerre et l’effort de défense au cœur de l’action de l’État, mais également de l’économie et de l’organisation politique et sociale du pays.
Depuis que cette métamorphose est devenue évidente, de nombreuses interrogations ont émergé, notamment quant à la soutenabilité, dans le temps, de ce modèle, qui n’est pas sans rappeler, en certains aspects, celui de l’Union Soviétique de 1975 à 1992, lorsque le pays consacrait presque 15 % de son PIB et l’essentiel de son activité manufacturière à ses armées.
De fait, beaucoup d’analyses tendent à mettre en doute la pérennité de ce modèle, au-delà des quelques années de restructuration permettant de donner l’illusion d’un socle économique et social solide. Pourtant, l’étude du contexte socio-économique du pays, antérieur à cette transformation, tend à modérer ces certitudes, et l’espoir de voir l’effort de défense russe n’être qu’un feu de paille.
Le modèle d’effort de guerre russe imposé par Vladimir Poutine depuis 2022
Au printemps 2022, il devint évident que la grande manœuvre du groupe nord des armées russes, voulant capturer Kharkiv et Kyiv pour entrainer un effondrement politique du pays, était un échec. L’état-major russe réorganisa alors rapidement, et plutôt efficacement, sa stratégie.
À l’initiative du général Surovikin, commandant en chef de l’opération militaire spéciale, les forces russes se retranchèrent derrière de puissantes lignes défensives, qui depuis ont très peu évolué.
Si l’action du général russe, depuis en disgrâce pour sa prise de position lors de l’insurrection menée par Evgueni Prigogine à l’automne 2023, a permis de réorganiser le front, et de le stabiliser côté russe, le pouvoir politique, et Vladimir Poutine en particulier, ne restèrent pas inertes, bien au contraire.
Ainsi, dès l’été 2022, les autorités russes entreprirent de profondément transformer le socle socio-économique sur lequel la société russe était construite depuis la fin de l’URSS. Cette métamorphose est entièrement organisée autour d’un effort de défense qui aura plus que doubler entre 2022 et 2024 pour dépasser les 10 % PIB, et que les armées russes se sont vues dotées, pour 2024, d’un budget total 13 400 milliards de roubles sur les 36 600 Milliards du budget de l’État, soit 41 % de celui-ci.
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Vision d’horreur et monde de merde. le pire des cauchemards qu’on puisse imaginer, vraiment le pire.