mercredi, octobre 23, 2024

Pourquoi la commande du premier lot de 20 KF-21 Boramae par Séoul menace-t-elle l’industrie aéronautique européenne ?

L’industrie de défense sud-coréenne s’apprête à franchir le pas et à entrer sur la scène internationale avec son chasseur moyen de génération intermédiaire KF-21 Boramae, comme elle le fit précédemment pour les véhicules blindés, avec le char K2 et le VCI AS21, l’artillerie avec le K9, les sous-marins avec le KSS-III, et les missiles.

En effet, le gouvernement sud-coréen vient de signer la première commande pour 20 chasseurs bimoteurs KF-21 Boramae Block 1 pour les forces aériennes sud-coréennes, ouvrant la voie à la commercialisation de l’appareil sur la scène internationale.

Même si, ou peut-être à cause des ambitions technologiques raisonnables de ce programme, le Boramae présente toutes les caractéristiques d’un chasseur polyvalent équilibré et attractif, qui pourrait, rapidement, se tailler des parts de marché significatives sur le marché international, reproduisant les succès des blindés et systèmes d’artillerie sud-coréens, qui s’imposent régulièrement lors des compétitions face aux équipements occidentaux, notamment européens.

9 ans après le lancement du programme KFX, les forces aériennes sud-coréennes commandent les 20 premiers KF-21 Boramae Block 1

Le KF-21 Boramae repose, avant tout, sur un programme mené d’une manière particulièrement efficace par l’avionneur sud-coréen KAI et l’agence d’innovation nationale DAPA.

KF-21 Boramae biplace
Pourquoi la commande du premier lot de 20 KF-21 Boramae par Séoul menace-t-elle l'industrie aéronautique européenne ? 4

En effet, il n’aura fallu que 9 ans et 8 Md$, entre le lancement du programme KFX, et la commande des 20 premiers appareils de série, devant être livrés en 2025 et 2026. Elle intervient, par ailleurs, seulement deux ans après le premier vol du démonstrateur, suivi, depuis, par cinq autres prototypes, dont deux biplaces, ayant enregistré plusieurs centaines d’heures de vol lors du programme d’essais.

Il n’aura d’ailleurs fallu qu’un an, à partir du premier vol du Boramae, pour que le chasseur satisfasse à une première capacité opérationnelle, et seulement trois ans, entre le premier vol, et la livraison du premier appareil de série, aux forces aériennes sud-coréenne.

Long de 16,9 mètres pour 11,2 mètres d’envergure, le Boramae a une masse à vide de 11,8 tonnes et une masse maximale au décollage de 25,5 tonnes, le mettant dans la catégorie du Rafale, du Typhoon et du Super Hornet. Il est propulsé par deux turboréacteurs américains F-414-GE-400K codéveloppé par General Electric et Hanwha Defense, assemblés en Corée du Sud, et développant chacun 58 KN et 98 KN avec post-combustion.

Le chasseur est doté d’excellentes performances, avec une vitesse maximale supérieure à Mach 1.8 et un rayon d’action de combat de 1000 km. Il dispose d’une avionique moderne, avec un radar AESA, un IRST et une suite de guerre électronique, et peut emporter de nombreuses munitions sous ses 10 points d’emport, dont les missiles air-air Meteor, AMRAAM, IRIS-T et Sidewinder AIM-9X, le missile de croisière Taurus, le missile antinavire Harpoon et différentes bombes guidés.

Bien que non furtif et dépourvu de soute à munition, le Boramae est un avion discret. Il doit, d’ailleurs, évoluer à l’avenir vers une version plus évoluée, plus furtive, et disposant d’une fusion de données et de capteurs étendus, pour en faire un avion de 5ᵉ génération.

Un besoin total de 120 KF-21 Boramae pour remplacer les F-4 et F-5 sud-coréens

Le KF-21 Boramae a été conçu par KAI et la DAPA pour répondre aux besoins de modernisation des forces aériennes sud-coréennes, et notamment pour remplacer les 80 F-5E Tiger II encore en service, ainsi que les F-4 Phantom II, retirés du service cette année.

F-5 forces aériennes sud-coréennes
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3 Commentaires

  1. La Corée est un tres grand pays industriel et il est clair qu’il sont une concurrence tres serieuse opur les autres BITD , Fr et All en particulier et dans le terrestre
    Il est bien trop tôt pour voir dans le Boromae un concurrent pour le Rafale.Son successeur dans 10 ans probablement /sûrement
    Les Coréens ont intégré avec 10 ans de retard des briques existantes (moteur GE , Radar et systeme Nav. Israeliens , IRST UK/Ita, systemes divers et variés representant plus de 60% au mini de la valeur. C’est efficace , rapide et économique.Rien à voir avec un avion entierement , armement compris ITAR free
    La Corée du Sud est assez « réservée » sur la Mer de Chine meridionale avec le paradoxe d’etre sous le parapluie US mais sous l’influence Chinoise (Hinterland indus et seul moderateur des N Coreens).Cela explique leur absence des PH, le rejet des Indonesiens pour une bonne part
    Exporter cet avion dans un tel contexte sera difficile En Europe la place est prise par LM Reste l’Inde, l’Asie du SE,et le MO. Vendre un avion Americano, Israelien, UK /It par un pays sous unfluence Chinoise sera « difficile’ d’ailleurs les pays solvables et prudents (Grece, Golfe,Indonesie regarde les Us et la Fr
    Autant acheter un F15 ou un F35 directement on a le parapluie en plus , peut être, qui sait?

    Sur les soums rejetés en indonésie, avec pas mal de recriminations publiques avec bien du mépris de la part des Coréens, il faut regarder les realités techniques. Les KSSIII sont des plateformes de « second strike » comme les Dolphins ISR.Il y a sûrement un programme N militaire en Corée du Sud Rien de tres difficile pour ce pays à grosse compétence N, et la comprehension non publique que les « alliances éternelles » sont.. ce qu’elles sont dans l’Histoire face à la Coreée du N
    Les KSS III avec AIP,licence (export autorisé par TKMS? refusé en Inde..) ventru pour les missiles resteront au parking ou à faire des rond dans l’eau, un besoin assez spécifique .Mais ils pouuraient avoir des successeurs oceaniques si NG ne conduit pas à terme sa politique
    les Corens comme le Japonais n’ont pas la culture ou l’experience de la fab locale (Inde, Indonesie, Bresil, Australie…Ils seront à la merci des pôlitiques defendant les emplois et la montée en compétence Indus.
    C’est aussi cela desormais la vente de soum

    La oercée réelle des armements terrestres en Europe est le résultat d’une opportunité unique : des materiels de tres bonne qualté, economiques et ..disponibles en volume du fait de leur situation militaire.Schema identique pour les missiles Isr.
    Cette situation evoluera dans 10/15 ans et connaissant les Coréen je n’ai aucun doute

  2. Certes. Certes.

    Et si on rapprochait ce fort intéressant article de ceux du même auteur relatif, sauf erreur de ma part, à la cooperation entre la Corée et l’ Indonésie en matière de sous- marins dont il semblerait que ces derniers soit peu satisfaits? Le succès d’ une industrie comme l’aéronautique militaire semble se mesurer à l’aune de la fidélité des clients sur longue période,
    n ‘ est ce pas?

    Il en est des ambitions de l’ industrie coréenne comme des  » immenses perspectives du réarmement allemand » : on attend de voir ce que sera la réalité au- delà des propos d’ estrade ou de fin de banquet..

    Quant aux  » énormes » ressources budgetaires allemandes, le contribuable aimerait qu’ elles soient enfin consacrées à l’ entretien et à la renovation des infrastructures qui sont semble t’ il dans un état deplorable..par ailleurs le vieillissement accéléré de la population allemande – tiens des electeurs- devrait probablement orienter les financements publics vers la prise en charge globale de cette population plutôt que vers l’ armée, quelque soit le lobbying du complexe militaro industriel allemand

    Je pense que de nombreux commentateurs ou analystes sous estiment systématiquement le poids et l’ influence des facteurs demographiques: tant l’ Allemagne que la Corée sont menacées plus par l’ auto destruction par sous- natalité que par des voisins belliqueux…

  3. Entre le Boromae, les doutes sur le NGAD, la relance des drones haute performance US, l’arrivée de drones à réaction Turques, les besoins criants de la Suède et le besoin de massification des forces aériennes, on a un faisceau d’indice intéressant. C’est peut être le moment de l’audace: soit un drone de combat, soit un chasseur léger, apte à la SEAD. Si le drone de combat, bien que disposant d’un coût d’exploitation moindre est infaisable pour le moment, à cause du manque de maturité des IA et du manque d’ingénieurs, pourquoi pas un chasseur léger?
    Si on ne veut pas de chasseur légers, alors on devra revenir à l’idée des missiles et rockets sol-sol avec des consommables plus chers et en plus grand nombre pour compenser le manque de versatilité.

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