Alors que le programme SCAF se dirige vers une impasse, Paris et Berlin préparent leurs plans alternatifs
Lancé à l’automne 2017, peu de temps après l’élection du président Macron, le programme SCAF (Système de Combat Aérien du Futur) devait constituer le pilier central de l’émergence d’une Europe de la Defense construite autour d’un socle franco-allemand commun.
Alors que pour Angela Merkel, il s’agissait de résister aux pressions économiques et sécuritaires venues de Washington, le président Donald Trump ayant fait de Berlin son punching-ball de prédilection en Europe, le SCAF représentait la clé de voute de l’émergence d’une Europe ayant atteint l’autonomie stratégique pour le président français.
Toutefois, à l’instar de son pendant terrestre, le programme MGCS, SCAF devait parvenir à harmoniser deux visions très différentes de l’aviation de combat, avec la Luftwaffe qui privilégie les moyens plus lourds basés exclusivement à terre, et la France, traditionnellement tournée vers des avions de combat plus légers, et potentiellement embarqués à bord d’un porte-avions.
On aurait pu croire que ces divergences profondes, auraient donné lieu à une première étape, dans le cadre du programme SCAF, pour harmoniser les besoins et les attentes, et définir une expression de besoins commune.
À en croire les dernières déclarations du colonel Jörg Rauber, qui pilote le département de planification FCAS du ministère de la Défense allemand, il n’en est rien, et ces divergences bloquent aujourd’hui la poursuite du processus industriel, au point d’en menacer la poursuite.
Sommaire
La Luftwaffe veut un chasseur lourd à long rayon d’action, incompatible avec la version embarquée du NGF
En soi, ces divergences n’ont rien de surprenant. En effet, la Luftwaffe a, traditionnellement, privilégié l’acquisition et le développement d’avions de combat plus lourd, avec une capacité d’emport et un rayon d’action plus élevé que l’Armée de l’Air française.

Ainsi, dans les années 1970, celle-ci fit l’acquisition d’une vaste flotte de F-4 Phantom 2, un appareil américain bimoteur de 25 tonnes en masse de combat, capable d’emporter 7 tonnes d’armement à 1000 km, là où l’Armée de l’Air française se tournait vers le Mirage F1 de 16 tonnes, pouvant emporter cinq tonnes à 700 km.
Il en fut de même dans les années 80, avec le Panavia Tornado de 20 tonnes doté d’un rayon d’action de 1500 km avec 6 tonnes d’armement, face au Mirage 2000 français, ses 18 tonnes et son rayon d’action de 1000 km avec cinq tonnes sous les ailes. Les deux forces aériennes européennes se sont toutefois rapprochées dans les années 90 et 2000, avec le Typhoon et le Rafale, offrant des performances proches.
Cependant, cette période était caractérisée par un risque très faible de conflit en Europe, et donc des besoins, pour la Luftwaffe, sensiblement amoindries. Le retour des tensions en Europe, la nouvelle donne géographique allemande face à la Russie, et la montée en puissance des armes à longue portée, amènent à présent les forces aériennes allemandes à revenir à des besoins plus spécifiques.
Dans le même temps, les besoins français, eux, n’ont pas évolué, en dépit de ces évolutions. En effet, Paris vise toujours à se doter d’un appareil bimoteur moyen, capable de simultanément porter les missions de l’Armée de l’Air et de l’Espace et de l’aéronautique navale, ainsi que la dissuasion française, que ce soit à partir de bases terrestres ou du porte-avions.
Le programme SCAF face à une impasse dans sa forme actuelle
Cette divergence, qui existait déjà en 2017, mais qui s’est accentuée et creusée au fil des années, avec l’évolution de la géopolitique européenne et de la menace russe, représente un point bloquant pour la poursuite du programme SCAF, tout au moins, dans sa forme actuelle.
Après 7 ans, les caractéristiques structurelles du NGF toujours floues pour le programme SCAF
Ainsi, selon le colonel Jörg Rauber, qui dirige le département de planification FCAS au sein du ministère de la Défense allemand, qui s’exprimait lors du sommet Air Force Tech de cpm GmbH à Berlin, les trois partenaires engagés dans le programme SCAF, l’Allemagne, l’Espagne et la France, ne sont toujours pas parvenus à définir une feuille de route capacitaire commune, pour le NGF, l’avion de combat au cœur du programme.

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On peut espérer que les 3,6 milliards d € dépensés en pre-etude pourront servir et peut etre baisser le cout du projet final, comme Naval Groupe a pu profiter de l affaire Australienne pour baisser le prix de son Barracuda. On pourra reprocher au projet Scaf , d’avoir été forcé alors que la divergence fonctionnelle etait patente des le début, peut être que certain gouvernant a voulu forcer le destin pour faire passer ce projet, une erreur criante, mais on avait déja connu ca avec le projet de porte-avion franco-anglais, comme quoi les ambitions de nos politiques nous coutent cheres.
Il y a pourtant de quoi sortir par le haut:
– fusion du SCAF et GCAP. La France participerai à minima sur des morceaux choisis. Et on acheterai quelques escadron de ce chasseur lourd.
– Rafale F5 puis un successeur, en solo, pour l’aéronavale, la dissuasion, l’export et pour la masse de l’armée de l’air. Un peu comme le couple F-15/F-16. Participation Suédoise, éventuellement.
Financement, ça doit se tenir,
– participation plus faible sur le SCAF, qui serai de plus financé par l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et la France.
– Succès à l’export du Rafale
– le successeur du Rafale sera en partie conçu via le F5.
– un PANG, qui pourrai être moins imposant
il n’est pour nous, à mon avis, d’aucun intéret d’aller participer à un projet d’un chasseur lourd, surtout dans le projet anglais. d’une part l’on nous dit (les ricains en tête) que ce seront les drones qui porteront le plus le feu et qui rentreront en premier. quel est donc l’intérêt d’avoir un chasseur lours avec des soutes , pour mettre des bombes fussent t’elles nucléaires, ils n’arriveront jamais à aller au dessus des cibles sans un maximum de casse. gardons notre aproche d’un rafale, avec des drones et des missiles qui eux se faufilent dans les défenses adverses et avec un minimum de pertes et un maximum de dégats. regardez le scalp/storm shadow les s400 russes n’arrivent pas à le contrer, alors le futur successeur sera tout aussi dangereux, voir plus je fais confiance pour cela à mdba.
Bis repetita placent: 1986. Lancement du plan Rafale. Avec le succès sur l’on sait 38 ans après. Les causes sont les mêmes. Vouloir les ignorer est une ânerie. L’illusion d’une coopération militaire avec l’Allemagne est mortifère pour la bitd française.
Mais repartir seul pour 38 ans, sur des technos bcp plus complexes, et avec des comptes très dégradés, ça craint.
Trouver d’autres partenaires, c’est essentiel. Qui regretteraient par exemple d’avoir fait le choix eurofighter, s’il y en a.
notre président à pris son baton de pélerin pour aller en arabie séoudite (je ne ferai pas la blague son pilote doit connaitre la direction). peut etre va t’il proposer a MBS de cotiser pour le dévellopement du F5 et plus si affinités. ainsi on sortirai du guépier ou il nous a foutu avec ses idées de coopération branlantes depuis le début. bon moi pour ma part je me réjouis que l’idée de develloper nous mêmes notre avion commence à germer sérieusement dans les esprits des décideurs.
ENFIN dirais je…
chronique d’une mort annoncée…