dimanche, septembre 7, 2025

Vers une alliance tripartie entre la Paris, Londres et Berlin, pour former le socle d’une défense de l’Europe ?

En bien des aspects, ce début d’année 2025 a toutes les chances d’entrer dans les livres d’histoire, au même titre que certaines dates historiques ayant façonné le XXᵉ et le début du XXIᵉ siècle.

Non seulement les menaces venues de Russie et d’ailleurs n’ont-elles jamais été aussi pesantes et directes sur ses voisins européens, mais l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, a profondément ébranlé les fondements mêmes de 75 ans de liens transatlantiques, en quelques semaines seulement.

De fait, aujourd’hui, les européens sont dans un état d’anxiété sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Même pendant la crise des euromissiles, l’un des deux points culminants des tensions entre l’Est et l’Ouest, durant la guerre froide, les européens savaient pouvoir compter sur l’engagement des États-Unis à leurs côtés. Aujourd’hui, cette certitude n’existe plus.

C’est dans ce contexte, et avec le succès de la CDU et de Friedrich Merz lors des élections législatives allemandes du 23 février, que dessinent, à bas bruits, les contours d’une initiative qui mobiliserait la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, pour construire, le plus rapidement possible, une solution pour la défense de l’Europe, ainsi que pour le soutien à l’Ukraine.

Quelles sont les initiatives et les déclarations qui tracent les contours de cette alliance primordiale ? Comment celle-ci peut-elle se structurer autour des grandes puissances européennes ? Et pourra-t-elle répondre aux enjeux de défense de l’Europe, dans les délais requis, face aux innombrables contraintes et obstacles qui ne manqueront pas d’apparaitre ?

Entre une foi quasi-mystique en l’alliance américaine et le déni de la menace russe, les Européens à présent face à un défi sécuritaire historique

Si beaucoup font reposer le début de la construction de celle qui est devenue la seconde puissance économique mondiale et l’un des trois piliers industriels et technologiques de la planète, l’Union européenne, à la création de la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier, ou CEA, en 1952, dans les faits, c’est, avant tout, la signature du traité de l’Atlantique Nord, le 4 avril 1949, qui fit émerger le cadre sécuritaire et supranational formant le socle de cette construction européenne.

creation OTAN
Signature du traité de l’Atlantique Nord, le 4 avril 1949 à la Maison-Blanche.

Pendant 75 ans, ce traité s’imposa comme le ciment européen, et celui du lien trans-atlantique avec les alliés canadiens et surtout américains, ceux-là mêmes qui, par leur force de dissuasion, ont tenu en respect l’Union Soviétique jusqu’en 1991, son effondrement. Après cela, l’OTAN continua à s’étendre, avec l’adhésion, par vagues successives, de pays ayant appartenu au Pacte de Varsovie et au bloc soviétique. Nombreuses étaient les capitales d’Europe de l’Est à craindre la résurgence d’une puissance militaire russe, et de ses velléités territoriales à l’ouest.

Le fait est, à partir de 2000, et l’arrivée de Vladimir Poutine à la tête du pays, Moscou entreprit de reconstruire son outil militaire ainsi que son industrie de défense, d’abord avec le soutien des occidentaux, y compris les européens de l’ouest (France, Allemagne…), puis, depuis 2014, la prise de la Crimée et le début de la guerre du Donbass, de manière autonome.

Pour autant, en dépit de l’attaque de la Géorgie, en 2008, puis de l’Ukraine, à partir de 2014, les européens, français et allemands en tête, refusaient de considérer la Russie comme une véritable menace, menant l’un comme l’autre d’importants programmes de coopération économique avec Moscou.

À ce moment-là, malgré la mise en garde des européens de l’Est, et l’objectif d’un effort de défense de 2% PIB, arraché par les négociateurs lors du sommet de l’OTAN de Cardiff, bien peu semblaient, en Europe, inquiétés par la menace russe, et l’immense majorité des pays n’avaient pas fait les efforts budgétaires nécessaires, pour moderniser et étendre leurs armées, tous ayant une certitude quasi-religieuse, d’une protection américaine inamovible, tant en matière de dissuasion que de forces conventionnelles.

OTAN sommet de cardiff
Le sommet de l’OTAN de 2014 à Cardiff, qui enterina l’objectif d’un effort de défense minimum de 2% PIB pour l’ensemble des membres de l’alliance, d’ici à 2025.

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11 Commentaires

  1. je suis consterné par ce que nous avons pu voir ce soir aux infos avec cette mascarade de soi disant diplomatie, c’est une honte pour l’amérique. j’espère que la réaction européenne va être enfin au niveau pour faire comprendre à ce vieux sénile et sa bande de clowns que tout n’est pas que de l’argent et des deals et que tout ne s’achète pas. c’est une honte pour un pays qui se dit la plus grande démocratie et qui humilie ainsi le réprésentant d’un peuple qui se bat depuis 3 ans.

  2. L’aveuglement des dirigeants Européens laisse songeur quand à leur capacité à gouverner même si dans le domaine de l’augmentation du budget de la défense notre Président a pour une fois été plus réactif que les autres, néanmoins l’effort doit être poursuivie…comme beaucoup je pense que le comportement erratique de Trump aura au moins eu le mérite d’entrainer une prise de conscience Européenne même si je pense comme vous que le deal : les états unis payent/les Européens s’écrasent ne sera pas nécessairement remplacé par Les Etats-Unis se désengagent/les Européens retrouvent leur indépendance dans la Tête de Trump…

    • A mon avis, il serait utile d’inclure très rapidement l’axe Baltique – Suède, Finlande, pays Baltes. Ils ont une determination forte, une conscience élevée de la menace, une industrie de défense crédible (en tout cas en Suède) et ils pourraient apporter des arguments valables à la Pologne, où les garanties de sécurité Franco-Britanniques seront une cible facile, au vu de l’histoire, pour l’extrême droite.

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