Depuis trois semaines maintenant, et le début de la séquence qui s’est engagée en amont de la conférence sur la Sécurité de Munich, il est difficile de suivre efficacement l’ensemble des déclarations, contre-déclarations et démentis, venus de Donald Trump, de son administration et de ses interlocuteurs.
Si beaucoup d’entre elles ne représentent, en l’état, pas d’enjeux spécifiques, au-delà du désormais assumé rapprochement entre Washington et Moscou, et de la démonstration de forces entamée par le président américain contre ses alliés, la proposition avancée par ce dernier, de réduire de moitié, conjointement, les dépenses de défense des trois super-puissances mondiales, USA, Chine et Russie, mérite de s’y attarder un instant.
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La proposition de Trump d’une réduction des dépenses de défense américaines, russes et chinoises, évidemment bien accueillie par Vladimir Poutine
Depuis le début des négociations publiques entre Washington et Moscou, pour, officiellement, mettre fin à la guerre en Ukraine, il est apparu que Donald Trump visait, concomitamment, un autre objectif, beaucoup plus personnel, celui d’obtenir le prix Nobel de la Paix, comme ce fut le cas de B. Obama.

Pour cela, le président américain multiplie les déclarations pour paraitre comme un grand pacificateur, aux yeux de son électorat comme ceux du comité suédois, alors que son administration fait office de chambre de résonance à ce sujet, dès lors qu’un micro leur est tendu.
C’est dans ce contexte que, dans le cadre des négociations directes avec son homologue russe, Vladimir Poutine, le locataire de la Maison-Blanche a proposé un accord pour le moins inattendu : diviser par deux les budgets de la défense des trois super-puissances mondiales, dans un effort global en vue de réduire les menaces militaires sur la planète.
Proposition que le président russe s’est, évidemment, empressé d’accepter. En effet, ce faisant, il présente une image beaucoup plus pacifique à la communauté internationale, alors que lui et son homologue américain, multiplient les déclarations et les réécritures historiques, pour tenter de minimiser le rôle du président russe, dans la décision unilatérale russe d’attaquer l’Ukraine par des moyens militaires sans équivalent en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Surtout, le budget des armées russes, qui atteint, en 2025, presque 150 Md$, est 2,5 fois plus élevé que celui de 2022, la première année de guerre, lorsqu’il n’était que de 65 Md$. De fait, en divisant par deux le budget 2025, Moscou demeurerait avec un budget de 75 Md€, soit plus de 200 Md$ en parité de pouvoir d’achat.
Dans le cas de la fin de la guerre en Ukraine, la simple démobilisation du personnel engagé dans le conflit, et percevant des primes très supérieures à la solde militaire russe traditionnelle, et l’arrêt de l’attrition, suffiront très certainement à compenser cette baisse de crédits, sans entamer la trajectoire d’extension et de modernisation des armées russes, elle-même.

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