vendredi, septembre 5, 2025

Pourquoi la coopération européenne est-elle si difficile pour l’industrie de défense française ?

FCAS, CIFS, MAWS… La coopération européenne est friande d’acronymes pour désigner ses nombreux programmes. Mais la caractéristique la plus remarquable, en la matière, n’est pas tant cette appétence que leur taux d’échec élevé, en particulier dès lors que la France, et son industrie de défense, y participent.

Bien souvent, en France, la responsabilité de ces échecs est attribuée au(x) partenaire(s) européen(s) eux-mêmes, qu’il s’agisse d’un abandon pur et simple des ambitions, de l’impossibilité à s’entendre sur une expression de besoins commune, des tensions entourant le partage industriel, ou encore des craintes de pillage technologique.

Force est de constater, cependant, que parfois, les échecs de coopération impliquant la France voient le partenaire se tourner vers un autre pays européen, pour parvenir, sinon au même résultat, du moins à une approche commune proche. C’est le cas, par exemple, du récent accord entre l’Italien Fincantieri et l’Allemand TkMS pour porter une offre commune de sous-marins face à Naval Group, notamment aux Philippines, alors qu’il y a seulement quelques années, ce même Fincantieri et le Français Naval Group abandonnaient l’idée d’un rapprochement stratégique pour leurs offres navales militaires.

Ainsi, aujourd’hui, la France est identifiée en Europe comme un partenaire particulièrement difficile en matière de coopération industrielle de défense, en dépit des ambitions d’Emmanuel Macron dans ce domaine. Cette réputation est-elle justifiée ? Pourquoi est-ce si difficile, pour les industries de défense françaises, de coopérer avec leurs partenaires européens ? Et la France doit-elle, ou non, persévérer dans la voie de la coopération européenne ?

L’Espagne critique l’industrie de défense française au sujet de la coopération européenne autour des programmes SCAF et MGCS

Ces difficultés ont été dénoncées récemment par des déclarations convergentes émanant du ministère espagnol de la Défense et de la société Indra, au sujet des négociations « très difficiles » avec la partie française autour du programme d’avion de combat SCAF.

coopération européenne SCAF Robles Lecornu Pistorius
Les ministres de la défense français, espagnols et allemands, réunis autour du programme SCAF en 2023

Pour rappel, Madrid a rejoint en 2019 le programme d’avion de combat de 6ᵉ génération lancé en 2017 par Paris et Berlin. Si les compétences de l’industrie aéronautique espagnole n’atteignent pas celles de l’industrie allemande, et encore moins celles de l’industrie française, et si les besoins potentiels des forces aériennes espagnoles ne représentent, au mieux, que la moitié de ceux de la France ou de l’Allemagne, l’Espagne a toutefois obtenu de participer au développement initial du programme sur un pied d’égalité avec les deux autres pays, en particulier grâce à un engagement de financement équivalent à celui de la France et de l’Allemagne lors de cette phase.

Madrid avait, à ce propos, désigné l’électronicien Indra comme entreprise référente du programme pour le pays, et non Airbus Defence, pourtant le premier employeur et le plus important chiffre d’affaires de la BITD espagnole, précisément pour s’assurer d’une participation espagnole pleinement défendue.

Quoi qu’il en soit, les Espagnols estiment à présent que la France, et en particulier Dassault Aviation, ne joue pas le jeu de la coopération européenne, notamment en protégeant ses compétences technologiques exclusives au-delà de ce que cette approche européenne équilibrée ne le requiert.

Madrid est également courroucé par le manque de considération qu’a reçue sa demande de participation au programme de char de combat de nouvelle génération MGCS franco-allemand, envoyée à la mi-2024, et restée sans réponse, ni de Paris ni de Berlin, à ce jour, alors que la création de la coentreprise MGCS rassemblant KNDS France, KNDS Deutschland, Rheinmetall et Thales vient d’être actée, il y a quelques jours.

Selon l’article du site espagnol infodefensa, industriels et officiels espagnols font porter la responsabilité de ces tensions et échecs sur les industriels français, ainsi que sur la DGA et les autorités du pays, ces derniers cherchant, selon eux, en permanence à maximiser leurs rendements industriels en s’attribuant la part du lion dans les répartitions de charge au sein des piliers du programme SCAF.

NGF SCAF
Vue d’artiste du programme SCAF

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19 Commentaires

  1. Article intéressant et complet et j’avoue en tant que français, qui mets un sérieux coup à notre fierté et patriotisme.
    Il est évident que les projets majeurs de coopération en Europe sont complexes et que la France par sa situation singulière n’est pas le partenaire le plus simple.
    Malgré tout je n’arrive pas à dissiper un malaise à lire ces lignes : si la difficulté de coopérer avec nous est un fait, comment aurions-nous pu faire autrement et pourquoi les autres sur des sujets similaires ont eu sensiblement le même comportement que nous alors qu’ils nous le reprochent quand ça ne leurs profite pas.
    Je m’explique, si je reprends l’un des projets cités en exemple de la « trahison française » dans un projet européens ou la France c’est désengagé laissant les partenaires au milieu du gué : l’Eurofighter.
    En prenant en compte nos besoins basiques (nécessité d’avoir une version navale et porter l’arme nucléaire) il était couru d’avance que ce projet ne pourrait aboutir si tous les partenaires ne faisaient pas un pas l’un vers l’autre. Si nous nous étions entièrement pliés aux exigences des autres, nous n’aurions ni plus ni moins que totalement abandonné notre aéronavale et notre dissuasion nucléaire. A ce constat deux possibilités, soit nous abandonnions purement et simplement ces pans entiers de notre industrie, de nos armées et de notre souveraineté pour faire plaire aux voisins ; soit nous faisions ce que nous avons fait, c’est-à-dire partir et faire nous-même. A la vue de la suite je ne suis pas sûr que ce soit la mauvaise solution qui ai été retenue à l’époque !
    Vous pourriez me dire que nous aurions pu développer un avion à notre convenance en parallèle pour répondre a ces deux besoins et rester dans le projet Eurofighter. C’est vrai mais ceci ne change rien au fait que nous aurions toujours dû garder les compétences et l’industrie pour mener à bien ces projets et donc devoir l’abandonner potentiellement plus tard dans un nouveau projet similaire. Cette solution étant d’autant plus impossible avec nos moyens financiers, même de l’époque.
    A l’inverse je vais renverser la réflexion sur un sujet récent : les BARACUDA classe Orka vendus aux pays bas. Il me semble que TKMS c’est battu jusqu’au bout, quitte à employer tous les moyens les moins reluisants pour discréditer, attaquer et faire échouer publiquement et politiquement ce projet. Du coup, cette position puisqu’elle ne vient pas des méchants français est-elle plus légitime ? Quand c’est nous qui disons que les intérêts des états et industriels associés est important, ce devrait être mal mais quand c’est les Allemands c’est bien ? Je remarque à ce sujet que TKMS s’est allié à Navantia pour la fourniture des sous-marins aux Philippines dans le but explicite de contrer Naval Group, le méchant voisin français. Eux ont donc le droit de tout faire pour nous empêcher d’avoir des marchés, quitte à s’allier entre Européens contre un autre Européen mais quand c’est nous qui demandons de prendre en compte nos demandes propres nous serions les méchants ?
    Si je reprends la composante terrestre avec les chars lourds, il me semble que l’attitude de l’Allemagne et plus particulièrement Rheinmetal qui cherche explicitement à faire exploser l’alliance franco-allemande KNDS pour faire émerger un vrai groupe Européen, n’est pas plus reluisante que la France qui défends ses industries et sa souveraineté. Autant sur le volet aérien nous avons des incontournables (aéronavale et nucléaire) autant sur le terrestre nous n’en avons pas. Ainsi si je reprends votre article sur le sujet du char intermédiaire qui pourrait être un mix Franco-Allemand, je soutiens personnellement les solutions qui permettent de mixer les approches et plateformes pour aboutir à une hybridation/uniformisation du parc Européen. Cependant dans cette affaire, qu’Abandonnent les Allemands à leurs partenaires Européens ? Qu’abandonnent les Allemands au profit des Français ? Au nom du projet Européen Rheinmetal va-t-il se ranger derrière KNDS, arrêter la nouvelle collaboration avec l’Italie et arrêter de dynamiter le marché en proposant des modèles propres vendus dans l’union comme le KF-51 tout en cherchant à imposer son canon et calibre associé? Qu’abandonnent les Polonais en achetant massivement Sud-Coréen au lieu d’européen ? Les Allemands vont-ils devoir renoncer à Rheinmetal comme nous nous devrions renoncer entièrement de notre filière Aéronautique autonome pour faire le SCAF ? Tout le monde à de bonnes raisons de faire ce qu’ils font de leurs points de vues, nous serions les seuls à avoir tort ?
    Sur la défense Anti-aérienne, qu’abandonnent les Allemands quand ils poussent pour que le Patriot qu’ils produisent sous licence soit éligible à l’EDIP et rentre dans le Skyshield Européen tout en excluant le Mamba Franco-italien purement Européen ?
    Qu’abandonnent le club Européen du F-35 quand ils continuent à acheter du F-35 malgré le projet SCAF pour les uns et GACP (non Européen) pour les autres tout en étant partenaire rang 2 du F-35 ?
    Bref vous l’aurez compris, si je ne nie pas la difficulté de travailler avec nous, Français, je remets en cause le fait que d’une part, ce serait par « coquetterie » ou fierté mal placée ou par pur protectionnisme; et d’autre part ce serait un fait exclusif à nous imputer et que la même attitude ne serait pas observée ailleurs en même temps !
    Croyez-le ou non, je suis plutôt pro-Européen et je pense que les grands programmes de coopération Européens sont un bon moyen d’aller vers plus d’intégration, de coopération et ainsi de consolider l’autonomie stratégique de L’Europe. Je ne suis donc pas contre ces projets, simplement les efforts doivent être dans les deux sens. Si notre autonomie stratégique peut être considérée comme un problème pour certains, je ne suis pas sûr que suite à l’éloignement des Américains elle doive autant être considérée négativement par tous les Européens, l’illustration étant le futur Traité de NANCY avec la Pologne. Si le coût de la collaboration Européenne était l’abandon pure et simple de notre aéronavale et composante nucléaire pour se conformer aux voisins, je ne suis pas sûr que nous devrions être considérés constamment comme de vilains petits canards sur la scène Européenne. Je constate également que certains média influent – je reprends un podcast récent du collimateur qui sans peu de nuance laissait penser que les programmes échouaient à cause de nous Français – ne nous défendent pas beaucoup ou du moins ne nuancent pas en montrant ce que font les autres en faisant donc penser que ce serait uniquement de notre fait !
    Dans tous les cas merci pour l’article qui fera débat à n’en pas douter.

    • Vous l’aurez compris, l’objet de l’article est précisément de susciter de type de questionnement. Nous avons, naturellement, tendance à faire porter sur les autres, la responsabilité des échecs, et nous avons toujours tout un tas d’arguments pour cela. Toutefois, le constat est là : les européens coopèrent beaucoup plus efficacement entre eux, sans nous, qu’avec nous. On ne peut donc pas faire l’impasse sur une réflexion sur le sujet : pourquoi est-ce si difficile de coopérer avec la France ? Quels sont les archétypes des problèmes qui sont apparus ? et que devons-nous en déduire ? Arrêter les coopérations ? ou changer les paradigmes pour corriger les problèmes.
      En fait, il y a deux postulats à cette réflexion. D’abord, qu’il est stérile de critiquer les autres, car on ne peut pas les changer. Tout ce que nous pouvons faire, c’est changer nous même. Ensuite, pour reprendre la phrase d’Einstein, espérer que sans rien changer, les résultats soient différents, est de la folie.
      Comme souvent, ici, j’essaie de faire sortir la réflexion nationale de sa zone de confort, pour aller chercher des axes non explorés. Je ne dis pas que les approches développées en conclusion sont les bonnes. J’ouvre le débat. Mais je m’interdis systématiquement de constater un problème, sans mettre en évidence certaines alternatives.

      • Mr WOLF, je comprends très bien la réflexion et la trouve saine. C’est d’autant plus vrai que je souhaite également une réflexion qui point les stratégies politiques et industrielles Européenne au même niveau que celle Française.
        J’essaye d’établir une comparaison entre les freins à la coopération de notre côté et ceux de nos partenaires.
        Si je reprends l’exemple de la Pologne et le fait qu’elle s’équipe massivement en équipement Sud coréen, son point se défends tout à fait. Elle souhaite se réarmer massivement DANS L’IMMEDIAT pour contrat des aventures Russes potentielles. C’est parfaitement entendable, du moins je le comprends. Si je suis donc capable de comprendre le point de vue Polonais et par ailleurs soutiens le principe du traité de NANCY qui arrive, je pense pouvoir attendre que l’inverse soit vrai sans être constamment considéré comme le vilain petit canard?
        Si je reprend mon questionnement dans le premier post, qu’abandonnent les Polonais en achetant pas Européen en comparaison de ce que nous abandonnerions en laissant partir toutes nos compétences aéronautiques par exemple? Quel point de vue est plus légitime vis à vis de la coopération Européenne? Notre renoncement est-il plus légitime que celle des Polonais?
        Je répète que la coopération est à double sens et les compromis aussi!
        Vous comprendrez que je trouve saint de se poser des question sur nous et les freins que nous avons en interne -et je répète que j’aimerai arriver vers plus de coopération au global au niveau européen donc y compris de notre part – mais ceci doit être honnête et partagé par tous nos partenaires vous ne trouvez pas?
        Sous prétexte que nous avons la seule aéronavale sous ce format en Europe est-il suffisant pour dire que nous pouvons l’abandonner au profit des modèles Européens existants?
        Autant je ne demanderai pas aux allemands et espagnols de payer pour la version navale du SCAF autant j’aimerai qu’on ne m’interdise pas d’en avoir une si je le souhaite pour leurs faire plaisir!
        Sinon autant le dire de suite, rangeons nous entièrement derrière nos voisins en abandonnant toutes nos technologies et industries spécialisées car il n’y aura pas de coopération possible sans renoncement d’un côté ou de l’autre.
        Je suis assez d’accord avec la possibilité de collaborer sur des projets mutuellement profitable qui viennent des armées et industriels avant de parler politique et financement et redistribution comme vous le dites. Mais dans ce cas qu’on arrête de nous bâcher en permanence en n’acceptant pas ce que les autres n’acceptent pas plus?

        • Tout à fait d’accord. Mais ce n’est pas si simple, précisément parce que les paradigmes français (autonomie stratégique, distanciation des États-Unis..) créés des exigences éloignées vis-à-vis de ses autres partenaires européens, même les plus engagés. Il ne s’agit pas de faire un article de « repentance », mais d’isoler les problèmes, de les expliquer, et de partir de ce constat, pour éventuellement identifier des voies de coopération possibles. Toutefois, le point de départ, « un besoin qui vient des militaires et des industriels », permettrait déjà d’éviter de dessiner une cible sur notre front, sans devoir renoncer à nos doctrines, ce qui serait, de mon point de vue, la pire des solutions.
          Il s’agit, aussi, d’élargir notre perspective de coopération, et de ne pas se limiter à ceux qui peuvent payer le plus (Allemagne, UK, Italie, Espagne…), précisément parce que le recoupement technologique entre nos BITD, par ailleurs concurrentes, est important. A-t-on plus intérêt à faire un Leclerc Evo sur châssis Leopard 2 ? ou un EMBT national dans le cadre d’une coopération avec les Émirats et l’Égypte ? de mon point de vue, il n’y a pas débat, la seconde option devrait s’imposer. À l’inverse, pourquoi n’intégrons-nous pas la Grèce, qui a des capacités de production industrielles aéronautiques prêtes à l’emploi pour créer le F5 et le drone de combat, alors que je sais de sources sûres, qu’ils seraient prêts à embarquer pour une participation assez peu contraignante ?
          De mon point de vue, il nous faut être plus pragmatique dans notre perception des coopérations possibles, en partant de la base, et non des ambitions politiques parfois fantasmées, de faire émerger une Europe de la défense qui, au final, à peu de chance d’aboutir, mais qui peut créer de sérieux dégats dans notre BITD, pour essayer d’y parvenir.

          • je vous suis sur cela fabrice, arrêtons des cooprations avec des concurrents et faisons les plutôt avec des gens vriament intéressés par nos technologies

    • j’abonde dans votre sens et je posais récemment la question sur ce que les allemands avaient pu nous acheter comme armement ? à ce jour je n’ai pas eu de réponse, dois je en deduire RIEN ? j’aime beuacoup l’espagne et adore la paella, mais en ce qui concerne les coopérations en matière de défense, nous avons été plutot dééçu depuis pas mal d’années. de fait ils s’invitent dans un programme et ensuite veulent le partage de savoir faire purement privé. je me met à la place de dassault qui depuis 80 ans investit énormément dans la recherche, et n’a de leçons à recvoir de personne, et qui devrait partager son savoir faire. sa réponse à été claire depuis le début, vous aurez un hub pour vous raccorder et pour le reste BASTA. quand à l’alliance de tkms et fincantieri, sur les sous marins, en fait tkms est en perte de vitesse, par rapport à NV et essaie de revenir , par tous les moyens, dans le jeu, quitte comme vous le disiez à contester tout. pitoyable.

  2. Il faut évidemment que le politique favorise la coopération pour assurer une certaine standardisation et optimiser l’impact des fonds publics. Mais la priorité doit être le besoin «métier » et la complémentarité industrielle et opérationnelle, sous réserve de la préservation des intérêts technologiques et des perspectives d’exportation. Il n’y a pas pire que la coopération idéologique imposée par des politiques qui n’y comprennent rien « le char franco-allemand », «l’avion européen du futur »…

    • La cooperation internationale s’entend a travers une coopération et non une coopétition, Airbus défendant ses preneurs d’ordre, l’Eurofighter ne concerne pas la France,donc Airbus DS défend plutot l’industrie allemande et Espagnol. Nous devrions d’abord imaginer une coopération internationale puis des projets, une coopération Dassult/Saab pourrait être intéressant avec le potentiel projet du super-rafale F5 et du super-gripen (Itar free), la demande sur ces 2 types d’avion existent dans le monde, même si les USA veulent vendre leur F35 a des pays qui en ont pas ou peu besoin (tous les petits pays europeens Suisse compris n ont vraiment pas besoin du F35 et ses couts de maintenance faramineux).

  3. Cet article en dit long sur la restructuration souhaitée des programmes SCAF et MGCS. Pour autant, je ne pense pas que l’administration actuelle puisse s’en saisir sans se dédire. Autrement dit, il n’y aura rien de nouveau avant 2027. Là encore, aucun parti politique ne dresse de politique d’avenir viable. Sans redressement des comptes publics, c’est un vœux pieux, vide de sens. Les servants du public sont paralysés par les besoins du présent. Aucun parti qui souhaiterait gouverner ne sacrifiera une partie de son électorat au souhait de confort de celui-ci quitte à sacrifier l’avenir de ses enfants. Je ne vois aucune évolution évidente dans le paysage politique français. Il n’y a pas d’alternative, juste un suicide collectif plus ou moins rapide selon les bords politiques. Quel tréfonds faudra-t-il atteindre avant un sursaut?

  4. Les espagnols sont mal venus de se plaindre, tout le monde se souvient du vol de propriété intellectuelle au détriment de DCNS lors de la coopération sur le sous marin Scorpene. Cela ne leur a d’ailleurs pas porté chance car leur sous-marin s’est avéré plus lourd que les spécifications et ils ont dû faire appel aux États -Unis pour revoir le design.

    • Dans ce cas, il ne fallait pas les accueillir sur un pied d’égalité dans la phase de développement. On ne peut pas dire à un partenaire « je prends tes sous, mais bon, surtout ne la ramène pas »… Personnellement, je comprends la position espagnole, même si je comprends, aussi, la position française. Le problème est que ces tensions ne sont pas nouvelles, et qu’elles sont même presque systématiques, et qu’on ne fait rien pour les anticiper, précisément parce que ce sont des programmes à fondement politique, qui s’accordent très mal de la réalité technologique et industrielle.
      Remarquez qu’on a le problème strictement inverse sur MGCS ; les allemands, et surtout Rheinmetall, pensent qu’ils savent tout faire, qu’ils n’ont donc pas besoin de partager certaines technologies avec KNDS France, ni même de faire « de la place » aux entreprises françaises. Ce n’est donc pas un problème exclusivement français, mais un problème récurrent dès lors qu’un acteur global dans un domaine (capable de tout faire) est amené à partager des compétences ou de l’activité avec des industriels européens, sur l’autel de la coopération.
      On parle souvent du modèle Airbus, et on veut faire l’Airbus Naval, ou l’Airbus des blindés. Mais on oublie justement que si Airbus est né, c’est précisément que ni la France, ni l’Allemagne, ni la Grande-Bretagne n’étaient capables de faire l’A320 seuls. D’ailleurs, quand on fait quelque chose de nouveau (Aster, Meteor., Neuron.), cela se passe généralement mieux, sauf quand on oublie de respecter la héierarchie technologique des industriels (ex A400M).

      • Non Mr Wolf vous ne pouvez pas dire cela, d’ailleurs suite à cette affaire DCNS a récupéré la pleine propriété du design de la gamme Scorpene. Mais c’etait quand même une tentative à la chinoise de la part des espagnols: participer à un programme en coopération pour détourner la propriété intellectuelle du partenaire à leur profit. D’une certaine façon je suis rassuré que Dassault detienne une partie du capital de Naval Group via Thales…

        • Je connais bien les péripéties du Scorpene. Et nul doute qu’il s’agissait d’une tentative espagnole de s’attribuer des compétences industrielles qui n’étaient pas les siennes.
          Cela dit, je persiste dans ce que je dis : il ne fallait pas permettre à l’Espagne d’entrer dans le programme SCAF, à parité d’investissement de la France et de l’Allemagne, en premier lieu. Donc la responsabilité est autant la leur que la nôtre. Si nous avions dit « ok, vous entrez, mais étant donné vos compétences technologiques, vous entrez à 10% », on aurait évité tout un tas de problèmes. Et probablement, d’ailleurs, que Madrid n’aurait pas donné suite, ce qui aurait évité encore plus de problèmes.
          Ici, on a laissé les politiques négocier en dehors de réelles perspectives industrielles. Et donc, ça donne ça.

  5. Article interessant mais construit dans l’objectif de démontrer le problème Francais,on pourrait aussi rappeler l’étude franco-britannique pour créer un porte avion commun qui a abouti aux 2 sister-ship anglais après une étude financée en partie par la france. Comparer la somme des budgets militaires européens avec celui des USA, peut rassurer mais dans les faits chaque pays passe beaucoup de temps a tirer la couverture vers soi, donc le concept du best athlete proné par Dassault est peut etre une bonne idée, qui pourrait pas exemple profiter a l’Allemagne pour char lourd ou la france deviendrait un assembleur a valeur ajoutée,et pour le NGF,ce pourrait etre Dassault avec Airbus allemagne ou espagne, comme assembleur.Mais penser europe prendra du temps à chaque pays!

    • Précisément parce que le « problème français » est le seul sur lequel la France a un véritable pouvoir d’action. Espérer faire changer de perspectives et de points de vue les européens est précisément ce pourquoi tant de programmes de coopération franco-européens ont échoué.
      C’est un peu comme quand on dit « le Rafale et le Patriot ne se vendent pas en Europe à cause des américains, qui font ci et qui font ça ». Et alors ? Une fois qu’on a dit ça, on n’est pas plus avancé. Il faut trouver les ressources en nous-même, pour contourner les problèmes, pas se contenter de désigner un responsable et de trouver donc l’echec normal.

      • bonjour à tous, un peu d’ambiance dans cette morosité, cela fait plaisir. le problème français , il est aussi allemand depuis toujours. j’aime beaucoup nos voisins allemands, mais à part venir passer des vacances chez nous, on ne voit pas beaucoup d’achat de défense. les allemands n’acheterons jamais un produit de défense français, quand nous nous le faisons. le dernier programme aviation franco allemand c’était l’attlantique 2, ils n’en ont achetés aucun ? le seul avion qui ai fonctionné était l’alphajet. de même le rafale marine, on nous dit , il n’y a que vous qui en avez besoin ! mais si je ne m’abuse les anglais ont fabriqué 2 porte avions de 65000 tonnes. au lieu de mettre dessus leur dinde volante( comme dit mr Auray) pourquoi ne sont ils pas parti sur le même modèle que les français avec catapulte et brins d’arret. ils auraient eu un autre rendement sur leurs PA qu’avec leur F35 qui consomme la moitié du plein au décollage et atterrissage. alors oui cessons les speudo coopérations politiques qui ne menent nulle part sauf dans le mur. de toutes façons sur le scaf, je ne comprend pas les allemands à les entendre ils ont les compétences et l’argent, pourquoi venir nous chercher, nous français, puisqu’ils savent faire tous seuls ? quelqu’un à la réponse, ce serait intéressant, non de le savoir. nous on sait on a pas le pognon, parce que autrement on auraai déjà sorti quelque chose. de toutes façons vous aviez fais un calcul sur les retours et c’était plus intéressant de le faire nous mêmes, pourquoi continuer dans une impasse industrielle.

  6. « La France vient du fond des âges. Elle vit. Les siècles l’appellent. Mais elle demeure elle-même au long du temps. Ses limites peuvent se modifier sans que changent le relief, le climat, les fleuves, les mers, qui la marquent indéfiniment. Y habitent des peuples qu’étreignent, au cours de l’Histoire, les épreuves les plus diverses, mais que la nature des choses, incessamment, amène à se connaître et à s’associer. Il y a les langues, les coutumes, les croyances, que le mouvement des âges transforme, mais qui, se combinant au creuset d’une même patrie, forment race, mentalité, tradition, bref : une âme nationales. Il y a l’État, qui depuis François Ier, ne cessa jamais d’être le moteur centralisateur, le promoteur de l’unité, le garant de la continuité. Il y a, enfin, l’élan perpétuel d’une immuable ambition nationale vers la grandeur. Voilà la France ! Voilà ce qui fut, est et demeurera, quoi qu’il advienne, notre réalité historique, géographique, ethnique, sentimentale.

    Or, cette réalité-là, il nous faut la servir. Non point, certes, que nous devions prétendre la dominer. Car elle est la plus forte. Mais nous avons le devoir, sous peine de manquer à nous-mêmes et de déchoir aux yeux des autres, de la servir de toutes nos forces. C’est dire que notre politique doit être nationale et qu’elle doit viser, avant tout, à la grandeur.

    La grandeur ! Qui donc pourrait s’en passer ? Quel peuple, quel État, digne de ce nom, ne tendrait pas, d’abord, à ce but-là ? Il est vrai que, dans le monde d’aujourd’hui, les conditions de la puissance ont changé. Il est vrai que la France, telle qu’elle est, ne peut plus prétendre à la domination. Mais il est vrai, aussi, que notre pays, s’il le veut, est en mesure de jouer un rôle de premier plan.

    Pour cela, il lui faut, avant tout, l’indépendance. Car, sans elle, point de grandeur possible. Il lui faut, aussi, la volonté de s’unir, de se rassembler, de se donner des institutions qui lui permettent de surmonter ses divisions et de faire face aux défis de l’avenir. Il lui faut, enfin, la détermination de défendre ses intérêts, de promouvoir ses valeurs, de faire entendre sa voix dans le concert des nations.

    Voilà ce que nous devons faire. Voilà ce que nous devons être. Voilà ce que nous devons vouloir. Alors, la France, fidèle à elle-même et à sa vocation, pourra, de nouveau, tenir son rang dans le monde et servir l’humanité. »

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