L’actualité internationale de ces derniers jours a été marquée par une série de signaux convergents qui, chacun à leur manière, traduisent les mutations en cours dans le champ de la défense.
Qu’il s’agisse de la spectaculaire opération menée par les forces spéciales ukrainiennes à l’aide de drones FPV sur des bases stratégiques russes, de l’évolution doctrinale de la British Army, ou encore des initiatives diplomatiques et industrielles lancées par les États-Unis et le Royaume-Uni, tous ces événements révèlent une même dynamique : celle d’une accélération brutale des transformations technologiques, stratégiques et industrielles dans le domaine militaire.
Certains de ces signaux relèvent d’annonces officielles ou de revues stratégiques détaillées, d’autres, comme la proposition présumée du F-47 au Japon ou la rumeur d’un retour de la dissuasion nucléaire aéroportée britannique, restent plus incertains, mais n’en sont pas moins significatifs dans la manière dont ils traduisent les logiques d’influence, de rapport de force et de projection, que cherchent à imposer certains États.
À travers cette sélection de sujets, il ne s’agit pas ici d’en livrer une analyse exhaustive, mais de restituer, en quelques traits, les lignes de tension, d’évolution ou de rupture qui traversent aujourd’hui les doctrines militaires, les politiques industrielles de défense, ou les équilibres régionaux. Une photographie instantanée, en somme, de ces “signaux faibles” et parfois moins faibles qui annoncent les recompositions à venir.
Sommaire
Royaume-Uni : la Royal Navy vise une flotte de 12 sous-marins nucléaires d’attaque SSN-AUKUS
Dans une déclaration qui marque un tournant capacitaire pour la Royal Navy, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’augmenter sa flotte de sous-marins nucléaires d’attaque (SSN) à douze unités, contre six actuellement en service, et sept prévus à terme.

L’annonce, qui s’inscrit dans le cadre du programme trilatéral AUKUS, concerne exclusivement la future classe SSN-AUKUS, dont les premières unités ne devraient entrer en service qu’à partir de 2038. Si cette ambition témoigne d’un volontarisme stratégique certain, elle s’inscrit aussi, cependant, dans une logique classique de la politique de défense britannique : celle de fixer des objectifs d’autant plus ambitieux que leur financement sera laissé à la charge des gouvernements futurs.
Pour la France, seule autre puissance européenne à disposer de sous-marins nucléaires d’attaque, cette annonce n’est pas neutre. Elle rebat les cartes de l’équilibre naval régional, au moment même où Paris renouvelle sa propre flotte autour de la classe Suffren, tout en restant, à ce stade, sur un format de six unités.
Dans un contexte marqué par le retrait progressif des capacités américaines d’Europe au profit du théâtre indo-pacifique, et face à la montée en puissance continue de la flotte russe — notamment avec les SSGN Yasen-M —, la question d’une montée en puissance parallèle des capacités françaises ne manquera pas de se poser.
Enfin, on notera que le chiffre avancé de douze unités correspond très exactement à un ajout de cinq sous-marins par rapport au plan initial — soit le même nombre que celui que l’Australie était supposée commander auprès du Royaume-Uni dans le cadre d’AUKUS. À l’heure où des interrogations émergent sur l’avenir du volet australien de ce programme, et sur un possible recentrage sur les Virginia américains, cette concordance numérique pourrait ne pas relever du seul hasard.
Indo-Pacifique : les États-Unis accentuent la pression budgétaire sur leurs alliés asiatiques
Jusqu’à présent relativement mesurés dans leurs exigences vis-à-vis de leurs partenaires de l’Indo-Pacifique, les États-Unis ont amorcé un changement de ton notable à l’occasion du Shangri-La Dialogue qui s’est tenu à Singapour le 30 mai.

Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
ABONNÉS : Si vous voyez ce panneau, malgré votre abonnement, videz le cache de votre navigateur pour régler le problème.
https://www.theguardian.com/world/2025/jun/03/uk-defence-review-says-aukus-is-on-schedule-but-fears-remain-over-possible-capability-gap-for-australia
The Guardian!
Ce qui me désole le plus c’est que les américains exigent des européens un passage de leur effort de defense à 5% du PIB tout en disant tout haut qu’ils vont se désengager du théâtre européen et sinon plus ils vont certainement exiger des achats de matériel US en laissant espérer une hypothétique protection nucléaire avec une bombe gravitaire hors d’âge , comme déjà évoqué dans un de mes précédents commentaires et maintenant confirmé par M. Wolf dans cet article F35 tout furtif qu’il est , bon courage pour dans quelques années si ce n’est des à présent arriver à pénétrer suffisamment profondément la DA russe ( en cas de conflit gravissime bien sûr ) pour aller quasi à la verticale ou à quelques dizaines de km larguer la bombinette.
Comment les britons pourraient ils être assez naïfs pour se dire tiens je vais encore éclater mon budget défense et au passage saborder pour programmer de 6th Gen pour acheter de F35 et des B61 sur lesquelles je n’aurai strictement aucun pouvoir d’action juste pour espérer que le père Trump sera sympa avec moi ?
Et je ne parle pas de nos « amis » allemands , les polonais ont peut être compris quoique avec l’élection de dimanche….
C’est en contradiction avec les capacités réelles de l’industrie navale britannique. Le chantier de Barrow-in-Furness peine déjà à livrer les derniers exemplaires de la classe Astute, tout en devant assumer en parallèle le programme des SNLE Dreadnought et le développement du SSN-AUKUS. Les retards, surcoûts, et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée y sont structurels.
Le coût financierprobable paraît hors de portée sans un effort budgétaire massif et durable, difficilement compatible avec les contraintes actuelles du ministère de la Défense.
C’est plus une annonce politique dans le cadre de l’Aukus qui patauge dans les difficultés.
Le plan prévoit une augmentation majeure des moyens pour permettre une cadence de livraison de 1 navire tous les 18 mois, à partir de 2038. Mais oui, c’est politique. Si leur Steiner avait de réelles ambitions défense, il aurait annoncé 3 ou 4 Astute supplémentaires, pas 5 SSN-Aukus dans 23 à 28 ans….
C’est tout le problème de La Défense britannique, elle est passée du statut de has been à celui de should be, but…
Pour parler de choses mois irréalistes et plus proches, serions-nous capables de rajouter 1 ou 2 Suffren avant les SN3G, ou bien est-ce définitivement mort en termes de supply chain et de ressources RH?
Tout à fait
Un catalogue,une « wish list » list digne des programmes de partis politiques…en France …et ailleurs..
Qui,que,quoi,comment ?
« aim up to 12 » exactement .(Viser jusqu’à 12)