Cela fait six semaines, maintenant, que Donald Trump est revenu dans le Bureau Ovale. Sur cet intervalle de temps, le président américain, et son administration, s’ils ont amené israéliens et palestiniens à signer un cesser-le-feu, ont également multiplié les menaces contre leurs alliés les plus proches, qu’il s’agisse du Canada, destiné à devenir le 51ᵉ État américain selon Donald Trump, du Danemark devant céder le Groenland, ou de l’Ukraine, menacée de tous les maux, si elle ne cédait pas aux entreprises américaines, une partie de son sous-sol.
Pour les européens, le choc est aussi rude que brutal, l’immense majorité d’entre eux ayant bâti toute leur architecture de défense, sur la certitude de pouvoir bénéficier du bouclier nucléaire américain, et de la protection des armées US en cas de conflit conventionnel.
Dès lors, depuis la charge menée par J.D. Vance, le vice-président américain, et Pete Hegseth, le Secrétaire à la Défense, à l’occasion de la Munich Security Conference, les européens tentent, tant bien que mal, de trouver, ensemble, une stratégie collective permettant de palier les menaces de l’exécutif US, tout en cherchant une voie leur permettant, collectivement ou individuellement, de revenir dans les bonnes grâces de la Maison-Blanche.
Cette stupéfaction européenne, face à Donald Trump, n’est pas sans rappeler celle qui les frappa, il y a trois ans maintenant, lorsque Vladimir Poutine ordonna le lancement de son opération militaire spéciale en Ukraine, qui ne devait alors durer que de 3 jours à 3 semaines.
Y a-t-il des similitudes entre ces deux épisodes aussi traumatisant que mal anticipé par les européens ? Pourquoi les européens, et plus généralement, les occidentaux, sont-ils mal armés pour anticiper les décisions des autocrates et populistes ? Et quelles sont les autres menaces de ce type qui pourraient émerger dans les années à venir ?
Sommaire
Les européens n’ont pris conscience de la menace russe contre l’Ukraine que quelques semaines avant le début de l’offensive du 24 février 2022
L’un des épisodes les plus révélateurs de la surprise et la stupéfaction des européens, concernant le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, aura été le post publié sur LinkedIn par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le Lieutenant General Alfons Mais. En quelques mots bien choisis, l’officier général allemand prévenait de l’impossibilité, pour la Bundeswehr, d’assurer la protection du sol allemand, en raison de budgets très insuffisants pendant de trop nombreuses années.

Le message du général Mais fit l’effet d’un électrochoc en Allemagne, ainsi qu’en Europe, amenant le très économe et profondément antimilitariste chancelier Olaf Scholz, à annoncer la création d’une enveloppe de 100 Md€ pour financer les programmes les plus urgents de la Bundeswehr, et une trajectoire pour arriver, dès 2023, à un effort de defense de 2 % PIB.
Rares étaient ceux, en Europe, à croitre à la possibilité d’une agression russe unilatérale contre l’Ukraine, avant que celle-ci ne débute, en dehors des pays Baltes et de la Pologne, par ailleurs jugés en Europe de l’Ouest comme menés par un profond sentiment anti-russe. Ainsi, le président Macron et le Chancelier Scholz, ont multiplié les initiatives pour tenter de s’entendre avec Vladimir Poutine, persuadés que les 200,000 hommes, 1200 chars et 400 avions de combat déployés autour des frontières ukrainiennes par les armées russes, ne représentaient qu’une forme de négociation musclée de la part de Moscou.
Pourtant, les signes étaient bien perceptibles depuis longtemps, sans même parler de la Géorgie en 2008, de la prise de la Crimée en 2014 et de la guerre dans le Donbass, à partir de 2015. Ainsi, dès le mois de mai 2021, les armées russes entamèrent une série de manœuvres et d’entrainement à la frontière de l’Ukraine, reproduisant, à l’identique, la stratégie employée avant le déclenchement de l’attaque contre la Géorgie.
Après chaque exercice, tous les deux mois, Moscou annonçait la fin de celui-ci, et le retrait des troupes. Les clichés satellites et les observations OSINT montraient, au contraire, que seule une partie des équipements était retirée, l’autre partie restant sur place pour former un contingent de matériel de dimension croissante, mobilisable sur un préavis très court, simplement en transportant les personnels.
Dans le même temps, la communication russe, directe via ses canaux de presse traditionnels, et induits par des opérations de manipulations de relais occidentaux, mettaient de plus en plus l’accent sur la menace que représentait l’Ukraine, contre la Russie, et en particulier sur ses négociations concernant son éventuelle adhésion à l’UE et à l’OTAN.

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À noter la position de la France, qui tente de convaincre depuis des années l’Europe de la nécessitée de ne pas dépendre des américains, mais aussi qui n’a pas été dupe face à Erdogan et à contribuer à aider la Grèce à se faire respecter.
oui tout à fait d’accord avec vous, et aujourd’hui on nous dit que erdogan il est gentil maintenant et qu’on peut lui vendre des armes. erdogan il est gentil parce qu’il est fragilisé chez lui et qu’il a besoin de la technologie européenne pour sa défense (missile météor, turboréacteurs, et autres) il n’a pas changé il s’est juste calmé le temps de se refaire la cerise.
il n’y a pire sourd que celui qui ne veut rien entendre et plus aveugle que celui qui ne veut rien voir. wqvous pourrez toujours trouver toutes les explications du monde, quand les gouvernants sont de petits enfants , ils écoutent maman. le jour ou l’EUROPE va enfin devenir adulte et s’accorder sur quelques bases identiques (défense, santé, règles budgétaires, conditions de travail par exemple ) on pourra avancer ensembles. aujourd’hui l’europe n’est qu’un grand marché ou tout le monde vient faire ses courses. chacun tire la couverture à soi, en fonction de ses besoins ou intérets , et pour le reste ? macron essaye de prévenir les européens depuis 2017, peine perdue , personne ne l’écoute. maintenant ils sont tous gros jean comme devant et viennent pleurer, trump l’est pas gentil. trump n’a jamais été gentil, il y a 8 ans c’était un sale C.. et aujourd’hui c’est le même, vexé, et avec 8 ans de plus. comme il était pas déjà des plus malins à l’époque, imaginez vous qu’il se soit amélioré ? on a ce que l’on mérite et on risque de manger ou boire, selon, le calice jusqu’à la lie.
Contrairement a un dictateur, une assemblée internationale choisira toujours le moins disant, la solution sera peut-etre de revenir a une defense de l’UE des 6 de 1957 (en y rajoutant au moins le Royaume uni)
Parmi les biais le refus de reconnaître que cette guerre est non seulement existentielle pour les ukrainiens évidemment mais pour les russes aussi. Que nous refusions de le croiire importe peu – si les russes soutiennent leur dirigeant qui le dit alors on comprendrait mieux à qui / quoi l’Europe fait face.
Ça, on le sait très bien. Le pb est la grande plaine. C’est ça la raison qui fait de l’Ukraine une question existentielle. Mais poussins l’analyse. 1: Ça n’a rien de nouveau 2 La grande plaine continue jusqu’en Belgique.
Donc cette analyse sort à contretemps.
La Russie était entourée de voisins amicaux et désarmés. Par son action, elle se retrouve face à des voisins qui s’arment considérablement, ce qui se traduira par une possible implosion de la Russie sous le poids des dépenses. Mauvais choix de Poutine.
Ou comment perdre sa jeunesse pour rien.